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  Liens du judaïsme algérien

         avec Eretz-lsraël

 

                       Par

 

           Yossef CHARVIT

 

 

 

 

Ue évolution dans l'attitude du judaïsme algérien à l'égard d'Eretz Israël se fit jour dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle.

Elle se manifesta en particulier par une hausse notoire de la aliya, la "montée" vers la terre sainte, qui, de quelques dizaines de personnes par an, passa à plusieurs centaines.

Si jusqu'alors les juifs partaient à un âge avancé, désormais se dessine une tendance à quitter l'Algérie dans la force de l'âge.

Cette évolution est assortie de la diversification des motivations à l'émigration vers Eretz-lsraël : au-delà de celles d'ordre purement messianique qui l'avaient toujours inspirée -- servir le Créateur sur Sa terre, hâter la rédemption et être enterré en terre sainte — s'ébaucha dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle une immigration d'essence séculière, fondée sur la volonté d'exploiter les potentialités économiques offertes par la terre promise, où s'annoncent quelques signes prometteurs de développement.

Quelles sont les raisons de cette évolution, symptomatique de l'époque ? Si les liens entretenus avec Eretz-lsraël constituent un élément décisif dans la conscience collective des juifs algériens, il ne fait pas de doute qu'ils adviennent à une période particulièrement propice.

Ces liens émotionnels trouvaient aussi leur expression dans l'attribution de noms de villes et de localités d’Eretz-Israël à celles d'Algérie, celles surtout qui se distinguaient par la piété de leurs habitants et la qualité de leurs yéchivot : Tlemcen, Constantine, Ghardaïa intitulées dans les sources locales « la petite Jérusalem » ou "la petite Safed ».

Les toponymes de Tibériade, Tsipori, Sichem, Hebron, Beershéva, Tyr, Sidon,, Pays du Néguev, Judée, Galilée servaient également à désigner des localités et des régions du Maghreb.

Source de l'information

Ouvrage "Elite Rabbinique d'Algérie et Modernisation"de Yossef Charvit