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Bienvenue sur le site de l’association MORIAL

Notre objectif : sauvegarder et transmettre la mémoire culturelle et traditionnelle des Juifs d'Algérie. Vous pouvez nous adresser des témoignages vidéo et audio, des photos, des documents, des souvenirs, des récits, etc...  Notre adresse

 e-mail : morechet@morial.fr -  lescollecteursdememoire@morial.fr

L’ensemble de la base de données que nous constituons sera  régulièrement enrichie par ce travail continu de collecte auquel, nous espérons, vous participerez activement.  L'intégralité du site de Morial sera déposée au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (MAHJ) à Paris, pour une conservation pérenne .

Tlemcen, le kiosque à musique au centre ville
Médéa : rue Gambetta (1945)
Alger : rue d'Isly (1930)
Une oasis à Ouargla (Territoire du Sud algérien)
La Grande Poste d'Alger (Photo J.P. Stora)
Square Bresson
Lycée E.-F. GAUTIER D'ALGER
Service Alger - Bouzareah
Alger : le marché de la place de Chartres
MEDEA - Le Café de la Bourse
Guyotville - La Plage

 

Cet ouvrage broché de 170 pages est paru chez l’éditeur Les Presses du Midi le 10 décembre 2009.

Leur entretien avec le rabbin avait dissipé tous les malentendus et l’amour des deux enfants réjouissait tant l’homme de Dieu qu’il avait fixé une date pour la conversion. 

Les  Solivérès accueillirent à leur table  Richard avec beaucoup de chaleur, comme un membre de la famille qu’il était devenu et Carmen avait arrondi les angles chaque fois que ce fut nécessaire avec une diplomatie de bon aloi. 

Le jeune soldat regagna son unité israélienne avec dans le cœur un sentiment partagé entre la joie et le désenchantement.

 Il suffisait de revoir le visage de sa mère, soucieuse jusqu’à la déraison, la pomme à épingle de son père, le centimètre autour du cou et la craie de tailleur à la main, ses petits frère et sœur toujours aussi adorables, sa famille réunie autour de la table de shabbat et de l’oncle Prosper pour se dire combien était belle la vie agrémentée du sourire, de l’amour et du corps de Carmen pour aussitôt côtoyer le désenchantement de la difficulté de réaliser l’alyah de sa famille. 

Une famille juive et pied noir certes mais avec des habitudes et des repères bien français, bien établis après un rapatriement ô combien difficile et une adaptation à la vie métropolitaine qui a longtemps désarçonné les plus vieux comme les plus jeunes. 

Comment les Benaïm allaient appréhender l’idée d’un deuxième rapatriement certes désiré mais rapatriement tout de même avec armes et bagages pour le bonheur de Richard ? 

Comment sa douce allait trouver les ressources pour abandonner une nouvelle fois son « chez elle » si son mari se décidait à emboiter le pas de son fils ? 

Richard se posait toutes ces questions alors qu’il avait seulement frôlé le sujet avec son père et son oncle de peur sans doute d’être confronté à une fin de non-recevoir. Mais bien vite, ses pensées glissaient sur Carmen, sa petite fiancée pied noir, qui avait su se rendre indispensable dans son désir de bâtir une vie à deux mais également à maman Benaïm qui ne tarissait pas d’éloges sur sa future belle fille. 

Aussi, c’est le cœur empli d’amour et de gratitude qu’il s’était rendu à son premier rendez vous d’union absolue avec sa belle. Et à présent, il savait que rien ni personne ne se mettrait en travers de la route fleurie tracée par la belle perrégauloise.

Il se remémorait toutes les journées passées à Cannes en famille, à la plage avec son petit frère ou en tête à tête avec Carmen, isolés malgré la multitude, cette béatitude qui s’emparait de son corps allongé auprès de sa sirène, la tête dans les nuages et le cœur bercé par une musique orientale pleurée par le violon de son père et le luth de son oncle, la voix si douce de sa mère et sa propension au mauvais sang telle une seconde nature, la journée passée chez ses futurs beaux parents et l’explication de la cacherout, mille détails sur la vie  d’un couple de religion israélite qu’ils devront côtoyer, inviter et recevoir au sein de leur famille, le baiser du rabbin qui scella le pacte d’amour avec le judaïsme de son couple, et surtout cette découverte du corps superbe de Carmen, promesse de  lendemains qui chantent et de nuits sans sommeil, promesse de bonheur tout simplement. 

Même s’il avait connu la chance suprême de revoir ses amis d’Alger Paulo et Jacky débarquer à Cannes la veille de son départ, il regrettait de n’avoir pu leur consacrer que le temps d’une pancha dans la méditerranée, d’un fou rire d’enfance, d’un tape-cinq de connivence. 

Il leur avait parlé de Victor, l’autre soldat de Tsahal, de leur  projet de s’installer à Netanya après le service, de l’abnégation de Carmen à présent partie intégrante de son avenir, d’Alger  qui était toujours plantée dans son cœur comme une blessure éternelle qui s’estompe occasionnellement mais ne disparaît jamais, de l’amitié de l’enfance qui court dans ses veines mais ne s’épuisera qu’à son souffle dernier.

 

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