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Bienvenue sur le site de l’association MORIAL

Notre objectif : sauvegarder et transmettre la mémoire culturelle et traditionnelle des Juifs d'Algérie. Vous pouvez nous adresser des témoignages vidéo et audio, des photos, des documents, des souvenirs, des récits, etc...  Notre adresse

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L’ensemble de la base de données que nous constituons sera  régulièrement enrichie par ce travail continu de collecte auquel, nous espérons, vous participerez activement.  L'intégralité du site de Morial sera déposée au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (MAHJ) à Paris, pour une conservation pérenne .

Tlemcen, le kiosque à musique au centre ville
Médéa : rue Gambetta (1945)
Alger : rue d'Isly (1930)
Une oasis à Ouargla (Territoire du Sud algérien)
La Grande Poste d'Alger (Photo J.P. Stora)
Square Bresson
Lycée E.-F. GAUTIER D'ALGER
Service Alger - Bouzareah
Alger : le marché de la place de Chartres
MEDEA - Le Café de la Bourse
Guyotville - La Plage

 

Témoignage de Julien Gozlan
Les évènements de la nuit du 7 au 8 novembre 1942 à la grande poste d’Alger
Par Julien GOZLAN
Ci après un texte écrit par Julien Gozlan sur l'occupation de la grande poste d'Alger dans la nuit du 7 au 8 novembre 1942. Le récit de l'un des protagonistes peu après les événements nous montre le courage de ce petit groupe d'hommes (tous issus du mouvement Géo Gras). Il raconte aussi la mort de leur chef le lieutenant Jean Dreyfus.
NB: j'ai trouvé ce témoignage au CDJC. Il comprend aussi la liste des participants.
Jean Kupfer

 

On a rapporté par ailleurs, comment depuis 1940 de jeunes patriotes refusant, tout comme le Général de Gaulle, d’accepter la défaite et l’armistice de Vichy, confiant dans les destinées de la patrie que le général de Gaulle avait prise en main, décidèrent de s’organiser pour la résistance.
Dans un grand appartement sis place du Gouvernement à Alger, transformé en salle d’éducation physique, des amis commencèrent le travail d’organisation des groupes de résistance et confièrent la direction de la salle à d’éducation physique à un fonctionnaire.
Les groupes furent constitués avec beaucoup de prudence et encadrés au fur et à mesure des possibilités.
Des armes furent achetées et soigneusement cachées. Chaque patriote dut de son côté se procurer une arme personnelle pour le cas où les dépôts auraient été découverts.
Les organisateurs réunirent entre eux l’argent qui était nécessaire.
Les réunions furent nombreuses et se tinrent en différents endroits, tantôt chez l’un, tentôt chez l’autre des chefs de groupe et le lieu de réunion ne fut chaque fois révélé qu’à la dernière minute.
C’est vers le 5 novembre que très discrètement et de bouche à oreille fut transmise la nouvelle que les alliés allaient débarquer et que le Général de Gaulle arrivait pour prendre en main la direction générale de la résistance.
Faut-il dire le frémissement qui s’empara de notre jeunesse. Les réunions se firent plus nombreuses, les ordres plus clairs.
Le 7 novembre 1942 nouvelles instructions encore, chaque chef de groupe reçut des indications pour une action imminente. Les principaux bâtiments officiels devaient être occupés, 450 jeunes gens sur un millier d’inscrits se présentèrent aux lieux de rassemblement.
Parmi les groupes qui devaient occuper les principaux bâtiments et services publics celui dirigé par le Lieutenant de réserve Jean Dreyfus avait pour d’occuper la Poste Centrale et de neutraliser les communications.
Son effectif était fixé à 30 hommes. Douze seulement se présentèrent à 21 heures au lieu du rendez-vous, le cabinet d’un chirurgien dentiste de la rue d’Isly. Le chef de groupe décida que la mission serait accomplie malgré l’effectif réduit.
Tout d’abord, homme par homme, il donna ses instructions générales et particulières. Aucune vengeance personnelle, pas de représailles, ne pas se servir de ses armes sans obligation absolue, garder une attitude française.
« Nous représentons la France libre, disait-il, soyons dignes d’elle ».
Un messager se rendit vers 22 heures au Poste de Commandement, 11 rue Bab Azoun, rendre compte que notre groupe n° 30 était prêt quoique à effectif réduit et demandant si possible du renfort.. Il y avait malheureusement de nombreuses défections et le messager revint dire qu’il fallait remplir la mission avec les éléments dont nous disposions. Il rapportait les brassards V.P.
A 22h30 notre chef le lieutenant Dreyfus avec 4 hommes partit prendre des armes et des munitions. Ce fut jusqu’à 23h30 le calme absolu. Nous nous tenions à tour de rôle sur le balcon, au carrefour des rues d’Isly, Dumont d’Urville et Henri-Martin pour surveiller l’arrivée de notre voiture.
A 23h30 sortie des spectacles et jusqu’à minuit un certain mouvement de tramways et de groupes de noctambules. Puis à nouveau le silence. Les minutes nous semblaient terriblement longues.
A OH15 des voitures passent filant à toute vitesse, à 0h30 une voiture s’arrête de laquelle descendent nos amis. En quelques minutes nos hommes sont équipés, 8 partent au pas gymnastique sans arme au rendez-vous fixé devant la grande Poste. Les autres suivent dans la voiture.
A minuit et demi le Groupe, arrivé à la Poste Centrale, occupa rapidement le bâtiment. Tout le personnel en service fut conduit à l’abri situé au sous-sol. Une partie de ce personnel se joignit aux nouveaux occupants pour assurer la garde de certaines entrées. Le courant éléctrique qui assure la marche des communications urbaines et intercontinentales (métropole) fut coupé. Aucune communication télégraphique ou téléphonique ne put plus être demandée.
Aucun incident ne survint jusqu’à 3H du matin, heure à laquelle la sirène retentit et la D.C.A entra en action. De nombreux employés des PTT qui devaient rejoindre leur service en cas d’alerte arrivèrent, ils furent conduits à l’abri.
Dans cette nuit mémorable le groupe de la Poste eut de sérieuses émotions. Une patrouille vint en effet demander pourquoi certaines lumières étaient visibles pendant l’alerte (on ne pouvait pas les éteindre), des messagers vinrent s’informer de la cause des ruptures de communications. On laissa partir ceux qui ne pouvaient contrarier l’action mais les autres furent gardés dans l’Abri et on fit ainsi près de 400 prisonniers.
A chacun, le chef ou l’un des membres du groupe disait « ce n’est rien, c’est la France Libre qui débarque, De Gaulle sera là tout à l’heure. Tout va bien ». Et la plupart acceptaient de bonne grâce, la mesure de prudence s’imposait, certains s’étonnèrent de n’avoir pas été avertis « nous aurions été des vôtres » disaient-ils. Il y eut peu de protestataires et encore moins de fanatiques de la collaboration franco-allemande, à part quelques grands chefs, directrice, inspecteurs principaux, ect…
Jusqu’à 8h du matin aucun incident notable, mais à ce moment, nous vîmes un cordon de troupes éloigner les curieux et des mitrailleuses mises en batterie contre nous. Un sous-officier voulant éviter toute effusion de sang et pensant que la relève qui devait être effectuée à 7h n’était que retardée, demanda à parlementer.
Un soldat s’avança alors.
« Je désire parler à votre officier » dit Dreyfus
Le soldat repart et un sous-officier, l’arme au poing, s’avance : « rendez-vous, dit-il, sortez ou je tire »
Et avant que Dreyfus ait pu dire un mot, il déchargea son révolver à répétitions en rafale.
Dreyfus tomba immédiatement. Nous tous autour de lui avions senti les balles passer, ce fut un miracle qu’il n’y eut pas d’autres victimes. L’un d’entre nous, d’un coup de pied referma la porte. Les mitrailleuses tirèrent contre cette porte et contre toutes les fenêtres du bâtiment où il n’y avait personne.
La porte fut enfoncée à coups de crosse. Nos camarades réussirent à sortir vers 8h30 par une issue devant laquelle une mitrailleuse était en voie d’installation.
Hélas ! Les espoirs de ces braves furent trompés. Ce n’était pas pour de Gaulle, pour la République qu’ils avaient risqué leur vie. C’était pour un autre général, ils l’apprirent plus tard et leur lutte dut continuer et continuera encore jusqu’à ce que les principes sacrés de la Liberté, de l’égalité et de la Fraternité, proclamés par le Général de Gaulle au nom de la France soient entièrement rétablis.
Effectif du groupe n°30 (Grande Poste)
Chef de groupe : lieutenant Jean Dreyfus
Sous Chef de groupe : Sous-Lieutenant Jean Gozlan
Membres
Julien Gozlan

Albert Smeja
Lucien Kamoun

Prosper Chemla
André Kamoun Chemouilli
Charles Boumendil

Raphaël Elbaz
Victor Tibika Martial Timsit

Commentaires (2)

1. gozlan lucien Mar 17 Déc 2013
Pour jean KUPFER,
Effectivement, en relisant le merveilleux temoignage de Julien GOZLAN, le groupe qui devait se rendre a la grande poste devait reunir 30 resistants, seulement douze ont repondu presents.
J ai ete mis certainement dans l erreur lorsque j ai lu...no 30....
Merci pour cette rectification.

2. gozlan lucien Jeu 12 Déc 2013
Jean, bravo pour ce nouveau temoignage de monsieur Julien Gozlan. Il est super pour sa description dans le detail,..dans leur attente au 1 rue d isly au soir du samedi 7 novembre. Julien etait le frere de Jean Gozlan et le 1 rue d Isly etait le cabinet de dentisterie de jean.
Le puzzle avance enormement, la neutralisation de la grande poste s est donc faite a partir du debut de la rue d Isly, la Grande Poste etant a la fin de la rue, donc tout pres.
On a egalement un nouvel element inedit,..le nombre 30..??? Il y avait a ma connaissance 15 lieux neutralises, donc il y avait un listing qui avait ete realise et d apres nos lectures cela s est fait quelques jours seulement avant puisqu ils ne se connaissaient pas les uns les autres.
D autres lieux de regroupements se sont fait chez Morali Daninos qui habitait a la rue Eugene Robe a Nelson pres de la caserne Pelissier, pour attaquer l Amiraute, le palais d Hiver et le comissariat de la rue Bruce.
Un autre egalement, des resistants de la Salle Geo Gras, ont ete regroupes chez monsieur et madame Emile et Florence ATLAN au 11 rue Bab Azoun, et il faut insister sur le nom de madame ATLAN, car elle etait la seule femme active dans le secret de la salle Geo Gras d'apres les recits de son fils Pierre ATLAN.
Reste a recomposer les autres regroupements d autres chefs de groupes en incluant Raphael ABOULKER avec Emile ATLAN puisqu ils etaient voisins au 11 rue Bab Azoun.
Encore bravo et on continue dans la recherche de nos temoignages.

 

Temoignages de Hugues FANFANI et Paul RUFF.
La première libération :l a nuit du 7 au 8 novembre 1942 à Alger
(Paul RUFF etait chef de groupe dans la mission du central téléphonique du Champs de Manœuvre).



                                                       

 

 Commentaires (2)

1. gozlan lucien (site web) Dim 14 Oct 2012
Oui Paule, vous avez raison, et comme l avait ecrit Monsieur ANANOU pour son pere qui avait participe au "coup du 8 novembre 1942" le grand malheur pour tous ces resistants qui sont restes dans l anonyma, c est qu il n y a eu que 2 morts sur les 377 participants, le Capitaine PILAFORT et le Lieutenant DREYFUS.?????
Ils auraient ete certainement HONNORES et inscrits dans la vraie HISTOIRE DE FRANCE s ils avaient ete tous MORTS....
Regardez donc les dates des Honneurs qui ont ete rendus aux deux victimes
....Le 13 mars 1943..?

Les resistants ont ete honores en Juillet-Aout 1946, votre papa d apres le temoignage de votre frere Pierre en 1955. Alors.?????
Nous leur devons un grand HOMMAGE.

2. Paule Atlan Sam 13 Oct 2012
Ces témoignages sont passionnants. On ne comprend pas pourquoi ce débarquement allié est tellement passé sous silence en France où l'on n'en entend pas parler. Il a empêché la progression des Allemands en Afrique du Nord depuis la Tunisie où ils avaient déjà commencé à exécuter leur macabre programme d'extermination. Il devrait être rappelé tous les ans.

 

Témoignage de Pierre DEVASA : "Un enfant de Blida,le 8 novembre 1942" 

LE 8 NOVEMBRE 1942 à BLIDA - TEMOIGNAGE OCULAIRE

J'ai 9 ans;le 8 novembre 1942 vers 9 heures du matin,des vrombissements d'avions inhabituels attirent mon attention ainsi que celle de mon oncle. Nous montons sur la terrasse de l'immeuble où nous habitons,située au carrefour de l'avenue de la gare(Amand Le Goff ) et de l'avenue de La Chiffa (Sergent Maginot ).Le temps est radieux et la vue très étendue:on distingue parfaitement la piste d'atterrissage de la base aérienne. Au même instant , le rugissement d'un avion passant en rase mottes au-dessus des toits nous fait baisser la têtes c'est un avion de chasse anglais reconnaissable à la grosse cocarde rouge,blanc,bleu peinte sur la carlingue.

Nous observons,tous les sens en éveil. Un quart d'heure plus tard,un avion léger de reconnaissance est encadré par quatre coups de canon tirés depuis la base aérienne, laissant quatre petits panaches de fumée montrant la précision du tir de semonce. Nous apprendrons plus tard qu'à ce moment-là,un affrontement faillit avoir lieu entre les forces aériennes de la Base commandées par le colonel MONTRELAY et les Tirailleurs du Général de MONSABERT, Commandant la Place de BLIDA.

Vers dix heures,un DC 3 "transport de troupes",le fameux "Dakota", se présente à l'atterrissage en bout de piste. Mon oncle le prend en photo alors qu'il n'a pas encore atteint le sol. C'est le plus gros avion jamais apparu, à l'époque, dans le ciel blidéen. Plus tard viendront les "forteresses volantes" B 17. Ce premier DC 3 transportait, paraît-il un détachement néozélandais. En tout cas, il s'agissait de sujets de Sa Majesté britannique, dépendant de la VIII ième armée anglaise et non pas d'américains qui ne feront leur apparition à BLIDA que les jours suivants. Vers onze heures, trois "chenillettes"(Brenn Carrier)pilotées par des « Tommies" au casque plat, remontaient l'avenue de la gare vers le centre ville sous les applaudissements de nombreux blideens.

J'ai le souvenir d'un sous-officier britannique rubicond paradant, debout,dans le premier "Brenn Carrier". Les jours suivants, déferlèrent les américains et toutes les troupes alliées du Commonwealth britannique avec leurs équipements formidables depuis les bombardiers B17 (BLIDA possédait la seule piste capable de les recevoir) jusqu'aux chars Shermann, aux camions CMC, aux véhicules amphibies, aux Jeeps et aux motos pliantes des parachutistes. Pour les gamins de mon âge,la vie prenait une autre saveur: chewing-gum, rations K contenant chocolat vitaminé,lait concentré, biscuits, cigarettes...

Que de découvertes gustatives! On collectionnait à tout va:paquets de cigarettes,boîtes d'allumettes de toutes provenances,timbres,pièces de monnaie et même douilles de tous les calibres. Un camarade trop curieux, perdit un oeil en frappant le percuteur d'une balle de mitrailleuse 12/7.

Des avions tombaient aux environs en raison de défauts techniques ou de jeunes pilotes trop rapidement formés. Nous allions visiter les épaves abandonnées et jouions à GUYNEMER ou à MERMOZ. Pour tous les jeunes de mon âge,c'était la belle vie, nous n'avions pas vraiment conscience des horreurs de la guerre.

Pierre DEVESA

 

 Témoignage d'Olivier-Daniel COHEN
Mon grand père Fernand David Bouchara : Un résistant d’Afrique du Nord, par Olivier-Daniel Cohen

Fernand David Bouchara


Je veux apporter ici un témoignage concernant l’activité de mon grand père, Fernand David Bouchara, au sein de la Résistance Nord Africaine et notamment sa participation aux opérations d’Alger du 8 Novembre 1942.
Ce que je connais de son activité résistante, provient – un peu - de la transmission familiale et – beaucoup - des témoignages d’autres résistants ou d’officiels alliés.
La mémoire familiale tout d’abord :

Ma mère m’a rapporté que lorsque j’étais petit, il nous faisait souvent asseoir à ses côtés, mon petit frère Thierry-Immanouel et moi, pour « nous raconter la guerre ». Hélas nous étions trop jeunes pour nous souvenir de ce qu’il nous disait (Il est mort alors que je n’avais pas 10 ans).
La mémoire familiale ne s’est donc que peu transmise verbalement, si ce n’est par bribes: Ma mère, nous a expliqué qu’un soir, - rétrospectivement je pense qu’il devait s’agir du 7 Novembre 1942 - notre grand père, l’a serrée fort dans ses bras, ainsi que ma grand-mère, puis a quitté le domicile, semble-t-il avec un pistolet en main. Il a dit à ma grand-mère qu’il n’était pas sûr de revenir…. Lors des opérations, il s’est retrouvé sur un bateau Anglais qui a coulé, mais il a pu regagner la côte à la nage. Elle se souvient également qu’après la guerre, lors d’une cérémonie où il recevait une médaille pour ses faits d’armes, en présence d’anciens camarades, il a éclaté en larmes … Sans doute l’émotion refoulée durant tant d’années.
Ma grand-mère, quant elle, nous avait expliqué que notre grand père était membre du réseau de résistance « Combat », ce qui s’est trouvé confirmé pas des témoignages d’autres résistants (cf documents joints). Il semble qu’il y aurait fréquenté Albert Camus, ce qui est plausible puisqu’Albert Camus était membre de "Combat".
Mais il ne s’agit là que de bribes éparses, et ce que je sais plus précisément de son action résistante, je l’ai plutôt appris par les témoignages d’autres résistants ou d’officiels alliés.
Les témoignages d’autres résistants ou d’officiels alliés :

Mon grand père était donc membre de la partie Nord Africaine du réseau de Résistance « Combat ». Il s’agissait d’un important réseau de Résistance, de tendance gaulliste, implanté dans toute la France, et crée par Henry Frenay. Ce Réseau était membre du Conseil National de la Résistance. Il n’était pas spécifiquement juif.
Dès 1941, mon grand père était en contact avec les membres du consulat américain à Alger, ainsi que l’indique (cf document joint) le Lieutenant Colonel Knox, membre de ce consulat à l’époque des faits. Pour le lieutenant Colonel Knox, Fernand Bouchara était « un des membres les plus actifs du réseau » (cf documents).
Lors de ses activités résistantes, il a également fréquenté Paul Coste-Floret et René Capitant. Ces 2 personnages ont joué un rôle de premier plan pendant et après la guerre. Ainsi, Paul Coste Floret fut plusieurs fois ministre de la 4e République. Quant à René Capitant, il fut commissaire au sein du Conseil Français de Libération National (dans le CFLN, fondé par le général de Gaulle à Londres, le titre de commissaire équivalait à celui de ministre), ministre du Gouvernement Provisoire de la République Française et plus tard, ministre de la 5è République du général de Gaulle. Les biographies plus complètes de René Capitant et Paul Coste-Floret sont disponibles sur wikipedia.fr. Voici comment, quelques années après la guerre, ces 2 personnages décrivent l’action de mon grand père :
Pour René Capitant, lui-même chef du mouvement de Résistance « Combat » en Algérie, Fernand Bouchara « a pris une part active aux opérations de débarquement allié du 8 Novembre 1942 … » (cf document pour plus de détails)
Pour Paul Coste-Floret, lui-même membre fondateur du mouvement « Combat Outre Mer », Fernand Bouchara « a été membre de la première heure du mouvement, …a collaboré de manière active à l’impression et la distribution de tracts, … a pris part les armes à la main au putsch destiné à faciliter le débarquement allié du 8 Novembre 1942 …» (cf document pour plus de détails).

D’autres résistants complètent ces témoignages : Ainsi, pour André Achiary, Fernand Bouchara « a participé activement à l’organisation de la Résistance algérienne et à la préparation du débarquement allié … » (cf document pour plus de détails). La biographie d’André Achiary est également disponible sur wikipedia.fr.
Mon grand père est donc représentatif de ces résistants juifs, très impliqués dans les activités résistantes, mais dans des organisations non spécifiquement juives.
Lors de l’opération Torch, je sais que mon grand père a pris part physiquement à l’occupation de l’Amirauté. Outre les témoignages de René Capitant, Paul Coste-Floret et d’autres résistants dont le commissaire Achiary, sa participation aux opérations du 8 Novembre 1942 est notamment attestée par une citation nominative de 1947 de Clement Attlee, alors Premier Ministre britannique (cf document).
Par contre, je ne sais pas comment s’est opérée la coordination avec les résistants du réseau de la salle Geo Gras. Je ne connaissais pas l’existence de ce réseau organisé. Il faut croire que les réseaux à majorité juive n’ont pas eu, après guerre, la part de lumière qu’ils méritaient …
Fernand Bouchara est médaillé de la Résistance, de la légion d’honneur et de la croix de guerre 1939-1945.
Depuis que j’ai pris conscience de son rôle, et surtout du courage dont il a fait preuve, allant jusqu’à risquer sa vie, je suis conscient de l’obligation d’essayer – au moins essayer -, d’être digne de son exemple.
Olivier-Daniel Cohen
En utilisant le lien suivant vous pourrez consulter tous les documents concernant Fernand Bouchara pendant la Résistance

Fernand-bouchara-documents-resistance.pdf   

  

Commentaires (4)

1. gozlan lucien Jeu 07 Fév 2013
Olivier bonjour, j'ai discute assez longuement avec monsieur KUPFER qui m a declare tres bien connaitre votre grand père, Fernand BOUCHARA, aussi je vous invite a prendre contact avec lui, il me semble avoir compris qu’il détenait un ou des documents le concernant,....S is pouvaient etre places dans les témoignages alors pourquoi pas.

 

2. gozlan lucien Dim 03 Fév 2013
David bonjour,
Je viens d avoir un long entretient avec un monsieur KUPFER qui me declare avoir bien connu votre grand pere monsieur Fernand BOUCHARA et me declare detenir un document le concernant de son livret militaire ou autre mentionnant sa presence le 8 novembre 1942 dans l operation TORCH, je vous place ses coordonnées telephonique par mail, je serais present a Paris fin avril pour une reunion de travail et pour finaliser notre travail en commun pou honnorer, tous ensembles dans un devoir de memoire, Les Oublies du 8 Novembre 1942.

 

3. gozlan lucien Ven 09 Nov 2012
Olivier bonjour,
Je viens d avoir connaissance d un survivant qui nous parle du Lieutenant Colonel KNOX, qui a fait liberer les resistants emprisonnes a la prison de Barberousse la veille du 14 novembre 1942 ?

 

4. gozlan lucien Lun 15 Oct 2012
Olivier, Mazel tov pour ce merveilleux temoignage,
Je suis sincerement emu que le nom de votre grand pere soit enfin Honnore dans un parcours particulierement dangereux.
Son histoire peut etre maintenant connue et vous devez etre fier de ce qu il a fait pour le bien de notre communate juive en Algerie et bien entendu a Alger.
Il faudrait que beaucoup d enfants ou petits enfants comme vous se sentent concernes par des temoignages afin que leurs memoires soient benies a jamais.

 

Témoignage de Roger Bensadoun
Mon père, Henri Bensadoun, Français Israélite Officier d’active dans l’armée de l’Air.
Certains passages du texte ci-dessous sont extraits du livre de Roger Bensadoun « Les Juifs de la République en Algérie et au Maroc » paru en 2003, référencé par le comité d’organisation de l’exposition des Juifs d’Algérie au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme.
Officier d’active dans l’armée de l’Air française avec le grade de lieutenant, mon père reçut, dès la parution au Journal Officiel de la loi du 3 octobre 1940, l’ordre de renoncer à porter tout signe extérieur réservé aux seuls citoyens français. Il fut mis dans l’obligation de quitter son uniforme d’officier, en vertu du 5ème alinéa de l‘Article 2 du statut des juifs, ainsi que les décorations obtenues sous les drapeaux sous peine de sanction allant jusqu’à l’emprisonnement. En réalité, il venait d’être renvoyé de l’armée sans autre forme de procès ni indemnité. Déclaré « apatride », il reçut peu après une nouvelle carte d’identité avec la mention « Juif » inscrite à l’encre rouge.
Né et élevé à Sidi-Bel-Abbès au début du siècle dernier, il ne fait aucun doute que mon père aura été fortement influencé par la présence de la Légion étrangère dans cette ville de garnison la plus connue en France et dans les colonies.
Forte de près de 10.000 membres, la communauté juive vivait comme tous les Bel-Abbèsiens à l'heure de la Légion et de ses cérémonies patriotiques toujours émouvantes. Sa vie quotidienne était rythmée par les sonneries de clairon des trois casernes Viénot, Prudon et Yusuf installées en plein centre, du lever des couleurs le matin, à l'extinction des feux le soir.
Il avait à peine 18 ans quand mon père s’engagea dans l’armée quelques mois après l’armistice de 1918. Affecté d’abord à Toulouse dans un régiment d’infanterie où il fit ses classes, il se retrouvera plus tard à Versailles au 503ème régiment de chars de combat. Promu sous-lieutenant, il demandera à servir au 2ème groupe d’aviation d’Afrique. Il intégrera l’armée de l’Air en 1934, l’année de sa création.
Alors qu’il avait été affecté en juin 1940 à l’Etat-Major de l’Air au Maroc, le général François d’Astier de la Vigerie, commandant les forces aériennes du Maroc, prévenu de l’arrivée à Casablanca du « Massilia », paquebot dans lequel avaient embraqués à Bordeaux un certain nombre de parlementaires, chargea mon père de recevoir au port de Casablanca Pierre Mendès France qui se trouvait à bord. Ce dernier avait profité de ce transport inattendu non pas comme député, mais comme lieutenant de réserve de l’armée de l’Air pour rejoindre son unité, l’école des observateurs de l’Air qui s’était repliée au Maroc. C’est ainsi que mon père se lia d’amitié avec l’ancien Sous-secrétaire d’Etat au Trésor. Lorsque parut l’instruction ministérielle de libérer les officiers de réserve, il lui transmit l’information et lui proposa de le domicilier chez nous à Rabat, pour lui éviter de retourner à Paris, son lieu d’appel sous les drapeaux où il aurait été arrêté. Il accepta d’autant plus cette offre qu’elle lui aurait permis de rejoindre le général de Gaulle à Londres, via Tanger et Gibraltar. Mais il ne put mettre à exécution ce projet. Il fut, en effet, arrêté par les autorités françaises au Maroc, incarcéré dans une prison militaire à Casablanca, transféré à Clermont-Ferrand où il fut jugé et condamné à six ans de prison.
Quant à mon père, il fut accusé de complicité de trahison et d’évasion pour « avoir favorisé la fuite d’un déserteur et traître ». Il fut retenu dans les locaux de la police française jusqu’au moment où ses amis de « La Fraternité du Maghreb », le premier mouvement de résistance au Maréchal Pétain en Afrique du Nord, l’en sortirent.
« C’est grâce au capitaine Bensadoun et à ceux qui travaillaient avec lui, que mon évasion fut préparée et réalisée en quelques jours. C’est à lui que je considère d’avoir pu échapper à la police de Vichy. J’ajoute qu’après mon arrivée en Angleterre je fus condamné à mort par contumace par le Tribunal militaire de Meknès (Maroc) ». L’auteur de ces lignes était Gilbert Mantout, ce lieutenant de l’armée de l’Air que l’on voit derrière le général de Gaulle sur toutes les photographies ou les vidéos, lors de ses déplacements en Angleterre ou en France, notamment lorsque le 26 août 1944 il descendit les Champs-Elysées précédé des chars de la 2ème DB.
Issu d’une famille juive originaire d’Alger, jeune lieutenant de réserve , Gilbert Mantout avait regagné, grâce au réseau auquel appartenait mon père, les forces aériennes de la France libre en 1942. A Londres comme en France le général de Gaulle l’avait pris avec lui pour être son officier d’ordonnance . Avocat à la cour d’Appel de Paris, il fut nommé à la Libération « Chef de l’organe de recherches des criminels de guerre ».
Dès son renvoi de l’armée, mon père avait été effectivement contacté par le « groupe des officiers gaullistes Air-Maroc ». Durant deux ans, ce groupe fera passer en Angleterre de nombreux pilotes et mécaniciens avion. A partir du mois de mai 1941, mon père intègrera les « Résistants unis des groupements indépendants républicains » pour préparer le débarquement des troupes alliées sur les côtes algéro-marocaines, en liaison avec le « Réseau Oran Républicain » et celui de « Karsenty-Médioni », réunis dans une sorte d’organisation L’Union africaine et la Raison réunies, dont 80% des membres étaient des Français israélites, en liaison avec La Fraternité du Maghreb à Rabat, dont plusieurs membres faisaient partie de la communauté juive originaire d’Algérie.
Le 8 novembre 1942
Représentant en Afrique du Nord les mouvements de résistance, tous devaient au jour J, participer activement à la réussite du plan mis au point pour soutenir les forces anglo-américaines, aussi bien à l’intérieur des terres que dans les villes: à Oran, à Sidi Ferruch, à Aïn Taya près d’Alger, et, au Maroc, à Port-Lyautey (Kénitra), à Fedala (El Jadida) près de Casablanca et, plus au sud à Safi.
Au Maroc, ce 8 novembre 1942, tous ceux qui, parmi la population principalement des quartiers juifs, souhaitaient en finir avec le régime de Vichy étaient descendus dans les rues ou étaient montés sur les terrasses de leur immeuble pour mieux voir arriver les libérateurs, un drapeau tricolore d’une main et une bouteille de champagne de l’autre. Les Vichystes, les fidèles du maréchal Pétain apeurés, restaient cloîtrés chez eux, se montraient timidement sur leur balcon ou étaient descendus dans la rue avec un fusil de chasse prêt à tirer sur les...avions alliés. Certains portaient un brassard estampillé des trois lettres S.O.L. (Service d’Ordre Légionnaire) de la milice collaborationniste intégrée dans la Légion française des combattants - ces demi-soldes de la défaite. Ils ne le gardèrent pas longtemps. En effet, les éléments de la résistance qui avaient préparé le débarquement, se mettaient en place aux points stratégiques dès les premières heures de la matinée. A 75%, ils étaient juifs. C’est ainsi que mon père avait rejoint son poste à Fedala, une ville balnéaire près de Casablanca dès le 6 novembre.
Cependant, en Algérie tout ne se passa pas comme prévu. Lors des premières attaques alliées, le jeune Jean Dreyfus avait investi la grande Poste d’Alger avec son groupe. Alors qu’il venait de s’entendre avec le chef d’une petite troupe de soldats français qui devait l’assiéger, il fut tué d’une balle dans le dos par le sous-officier avec lequel il venait de parlementer. Comme le rapporte la journaliste Renée Pierre-Gosset, son assassin, l’adjudant Constant, sera décoré de la Croix de guerre “pour ce bel exploit.”
A Oran, la situation se durcit au détriment des Américains. Trahis par la faute tactique d’un officier supérieur de l’armée française, ils devront en effet subir la canonnade des batteries côtières et les attaques des troupes au sol, sans que leurs alliés de l’intérieur puissent intervenir ou apporter leur soutien. Ils viendront à bout des derniers îlots de combattants militaires et civils dans un temps un peu plus long.
Réintégré dans l’armée de l’Air en octobre 1943 sur ordre du général de Gaulle avec le grade de capitaine, d’abord au Maroc, puis à la Libération au ministère de l’Air à Paris, mon père fut envoyé en Algérie dès 1955, à la base aérienne d’Oran-La Sénia. Oran était une ville dans laquelle il avait de très nombreux amis. Le jour de Kippour ou lors des fêtes de Pessah (la Pâque juive). il ne manquait jamais de se rendre dans la grande synagogue, vêtu de son uniforme blanc d’officier supérieur de l’armée de l’Air. Tous se voulaient être son ami ou un proche parent ! Tous tenaient à l’embrasser ou à l’assurer de son affection. A tous il se montrait chaleureux, amical et fraternel. Il symbolisait en quelque sorte l’honneur retrouvé de tous ces fidèles qui, déchus de la nationalité française sous le régime de Pétain, avaient été outragés, humiliés et bafoués. Le sentiment d’orgueil de ceux qui se pressaient autour de sa personne lui semblait parfaitement justifié dans la mesure où seul parmi la foule d’anonymes, quelles que fussent leurs qualités, leurs mérites ou leur condition sociale, il représentait ostensiblement cette France laïque et républicaine à laquelle tous les membres de cette communauté oranaise qu’il connaissait bien, avaient adhéré spontanément, de père en fils, sans aucune réserve.
Enfin, après avoir été en poste à la base aérienne OTAN de Saint-Dizier, en Haute Marne, mon père terminera sa carrière militaire avec le grade de Colonel, à la base aérienne de Caen-Carpiquet, dans le Calvados, qu’il commandera en second de 1959 à 1962. Il prendra sa retraite en janvier 1963 à Caen où il sera élu Vice-Président de la Communauté juive de Caen.
Pendant son mandat, il prendra l’initiative de construire à Caen une synagogue qui sera inaugurée en mai 1966. Il décèdera le 20 octobbre 1968 à la Grande Synagogue de la Victoire à Paris, alors que Délégué de la Communauté de Caen, il défendait les Offciants venant du Maroc qui n’avaient pas encore de statut social puisque, en effet, ils n’avaient pas le diplôme exigé par le rabbinat.
Il était Officier de la Légion d’Honneur, titulaire de la Médaille de la Résistance et de la Valeur Militaire, Officier dans l’Ordre des Palmes académiques, Médaille d’Or d’Education Physique et de nombreuses autres décorations françaises et étrangères.

Addendum de l'auteur :

A vrai dire, quand les Anglo-américains ont débarqué en A.F.N j'habitais à Rabat avec mes parents et venais d'entrer au Lycée, en classe de 6ème. Mon père, qui avait été renvoyé de l'armée, après avoir été déchu de la nationalité française, a été d'une discrétion absolue en ce qui concerne ses activités dans la résistance.

Ce n'est que bien plus tard que j'ai fait le lien avec le débarquement quand il nous a fait part d'un déplacement qu'il devait faire à Casablanca (en réalité c'était à Fédala) 48 heures avant l'arrivée des Alliés. Mon père était un homme très discret, au point que peu de personnes, hors la communauté d'Oran et d'Oranie, connaissent son passé.

J'en ai parlé dans un livre que j'ai publié en 2003, qui est souvent cité dans des thèses présentées à la Sorbonne, mais j'en parle beaucoup plus dans celui à paraître, intitulé "Nul n'entre ici s'il n'est totalement Juif..." si toutefois l'éditeur consent à garder ce titre.

 

 

Commentaires 

 

1. gozlan lucien Jeu 01 Nov 2012
Merci a vous, monsieur Roger BENSADOUN pour ce temoignage exceptionnel sur le parcours de votre pere, resistant contre l administration petainiste, ayant le statut d indigene, et pourtant combien amoureux de la patrie Ffrancaise si chere a des centaines de milliers de juifs d AFN.
L Hommage que nous voulons rendre a tous ces resitants dans l Operation TORCH, nous apaise et nous honnore egalement.

 

Témoignage de Léon Bel Un regard d’enfant sur Torch

Par Léon BEL Texte à paraitre en Décembre 2012 dans

 http://www.livresdeguerre.net/forum/sujet.php?sujet=1524

 

Ces lignes ne sont que l’expression du regard d’un enfant sur les événements de novembre 42, sans préjudice de considérations politiques, et de souvenirs que j’ai pu préciser grâce aux témoignages de proches et d’amis au fil de 70 années.

Les prémices

Ces 8 mois de guerre, de septembre 39 à juin 40 , avaient été suivis , avec inquiétude , par la population , où chaque famille comptait un ou plusieurs de ses membres sous les drapeaux , et l’on doit dire que l’annonce de l’armistice , et surtout l ‘arrêt des combats , fut accueilli avec soulagement , d’autant que la France avait maintenant à sa tête une figure historique , unanimement respectée : le Maréchal Pétain

La vie reprenait son cours, et j’ai le souvenir d’un été 40, radieux et de vacances mémorables, en famille, au bord d’une petite plage (Douaouda) de ce magnifique littoral algérois

En octobre "j’intègre" la communale en CP, et la propagande de Vichy commence à se faire lancinante : salut au drapeau, portraits du maréchal omniprésents, retransmissions de discours et matraquage des slogans de la Révolution nationale

Je dois avouer et, rétrospectivement, à ma grande honte, que cette propagande avait fait de moi un ardent admirateur du Maréchal et que pour prix de la plus belle lettre à icelui, lettre naïve et d’une rare flagornerie, je recevais de notre ‘’ grand père ‘’, une lettre de remerciements et un magnifique album à colorier, à sa gloire bien sûr ! (Photo)

L’atmosphère générale était à l’unisson, elle n’avait jamais été aussi patriote que dans ces moments, avec défilés militaires aux accents martiaux de la Marche Lorraine et de Sambre et Meuse !

Le régime de Vichy avait trouvé en Algérie un terrain favorable et une grande majorité de la population européenne était ardemment pétainiste , la Légion Française des Combattants ,y recrutait avec succès , et ses membres étaient fiers d’arborer leur insigne ( dite la sépia ou le fer à repasser ), ( photo ) quant à la population musulmane, que Vichy s’efforçait de flatter ,si elle était quelque peu travaillée par un courant nationaliste , elle restait dans l’ensemble passive et attentiste pendant toute cette période.

Dés la fin des hostilités l’Algérie était devenue une terre d’accueil pour des refugiés, majoritairement du nord de la France et d’Alsace Lorraine et une base de repli pour les militaires, surtout du Levant, après mai 41

Dans la vie courante, on commençait à sentir les effets des restrictions dans tous les domaines, les denrées de première nécessité commençaient à être rationnées, mais le marché parallèle, les productions locales l’ingéniosité et la débrouillardise aidant, on ne mourrait pas de faim.

Somme toute, et si l’on peut faire une comparaison, jusqu’en novembre 42, la vie et la situation en Algérie était à peu prés celle de la zone libre, en France ……avec la proximité des Allemands, en moins !

Sur le plan personnel, dés octobre 40, avec l’abolition du décret Crémieux notre communauté, déchue de la nationalité française, avait été rejetée dans un indigénat de 2è zone et les mesures antisémites de tout ordre ne faisaient qu’attiser notre crainte du lendemain

En décembre 41, votre serviteur et ses jeunes coreligionnaires se voyaient exclus de l’école primaire, par la grâce de Weygand, pétainiste à tout crin, et au delà même des mesures de Vichy

Au fil des mois, la situation devenait plus critique pour tous les supposés adversaires du régime de Vichy, étrangers antifascistes , communistes , franc maçons , sympathisants de l’ancien Front Populaire, et bien sur les juifs Dans la communauté de nombreuses rumeurs faisaient état d’une de regroupement dans camps de concentration du sud algérien

Fait révélé plus tard , le gouverneur Chatel , vraisemblablement sur ordre de Vichy , avait passé commande, en septembre 42 , ( aux Etablissements Altairac ) de milliers de brassards estampillés Juif , ils ne serviront, heureusement, pas, le débarquement allié était proche.

Le 8 novembre 1942 à Blida

La veille au soir, un samedi, mon père de retour de chez un ami, avec qui il écoutait, comme presque tous les jours, la BBC, confiait à ma mère sa perplexité à l’écoute d’un message personnel, plusieurs fois répété :  "Allo, Robert, Franklin arrive".

Le dimanche, dés 7 heures du matin, des bruits de combats aériens réveillent la ville et, une de nos voisine, pétainiste notoire, interpelle ma mère "Pourvu que ce soit les Allemands".

Dans la journée, mon père va aux nouvelles, avant de nous transporter chez des amis, à la campagne, ( ces amis, fervents chrétiens et non moins fervents pétainistes, nous assurerons, tout au long de cette période de leur soutien). Entretemps, les S.O.L du coin s'en prennent aux juifs qu'ils rencontrent et s'évertuent à ameuter les arabes, peine perdue, les arabes ne broncheront pas et diront, par la voix du notable Bencherchalli, à leur chef : "le sale boulot , chargez vous en , nous sommes en dehors de tout ça !"

Débarqués à une trentaine de kms, à Castiglione, des éléments de la 11è brigade d’infanterie britannique, se rendront maitres, dans la matinée, de l’importante base aérienne de Blida Joinville

Monsabert, commandant d'armes à Blida, importante ville de garnison fut un des rares officiers de l'armée d’Afrique à prendre part au complot, (Un tract circulera dans la journée à Blida, que mon père conservera longtemps :" Le General de Monsabert nous a odieusement trompé, Tous contre les agresseurs, aux ordres du Maréchal ")

Il avait essayé, en vain, de convaincre le colonel Montrelay, qui le menacera de mort de le rallier. , ce même Montrelay avait fait décoller 7 appareils pour s'opposer à l'aviation anglaise (en fait un groupe de chasse néo zélandais) ils seront tous abattus

Vers 18 h les anglais ont la situation en main, leur commandant a menacé le maire, Ricci, qui faisait mine avec ses adjoints de résister: " Nous seulement, un avion et trois tanks et vous, fini "

En fin de soirée, la ville pouvait s’endormir tranquille

Le 9 novembre, Anglais et américains, superbement équipés, défilaient triomphalement, le long du Boulevard des Orangers

Aperçu de la situation politique de novembre 42 à juin 43

Si l’opération Torch fut un succès à Alger , centre décisionnel militaire , ce fut grâce à l’action d’un groupe de jeunes résistants , juif aux ¾ , le groupe Aboulker , qui après avoir neutralisé les principaux chefs militaires et civils , tiendront la ville jusqu’a l’arrivée des Alliés , ceux ci contraindront Juin et Darlan à signer un cessez le feu général …………qui mettra 3 jours à être appliqué à Oran et au Maroc , théâtres d’affrontements sanglants , du fait d’un prétendu manqué de communication , mais surtout de l’échec des résistants locaux qui avaient commis l’imprudence de se confier et de vouloir rallier des chefs militaires qui , avec le concours de l’ armée d’ Afrique , fervents pétainistes , s’opposeront avec hargne et vigueur aux allies

Vaincus et toute honte bue, ils retourneront leur veste et rejoindront le camp des vainqueurs

Le cessez le feu signé , les Alliés , pragmatiques , avaient jugé opportun de s’entendre avec Darlan , seul détenteur de l’autorité , qui avait le pouvoir de se faire obéir de ses subordonnés , de rallier l’armée d’ Afrique et d’assurer la sécurité des troupes débarquées

Giraud, pressenti au départ, sera vite évincé, ne conservera qu’un rôle purement militaire

Darlan , qui déclarait agir ‘’au nom du maréchal empêché “ , perpétuera le régime vichyste , en conservant le même personnel et les mêmes mesures d’exception et de discrimination de Vichy , il rejetait , comme Juin , quand il ne les pourchassait pas , tous ceux qui avaient assuré le succès de Torch , résistants et militaires

Quant à Juin , commandant, qui avait, lui aussi opportunément rejoint le camp allié, il rappellera à ses subordonnés le devoir d’obéissance au maréchal il ira jusqu’ a mettre à l’écart et à fustiger les officiers qui avaient assure le succès de l’opération , Mast , Monsabert , Jousse , Barril.

Darlan, abattu le 24 décembre, Giraud lui succédera en pratiquant la même politique d’exclusion et de fidélité aux idéaux de Vichy, il restera au pouvoir durant 5 mois, et sera évincé, au profit de De Gaulle par tous les éléments qui souhaitaient le retour à la légalité républicaine

La croix de Lorraine avait définitivement rejeté la francisque et les portraits du maréchal, les bureaux de propagande allies diffusaient la bonne parole tous les exclus de Vichy pouvaient maintenant s’exprimer, nous faisions partie de la “ France Combattante “

La suite des événements.

Les Anglos américains, de toutes armes avaient établi leurs quartiers dans ma bonne ville, assez confortablement et sans problème , réquisitionnant des bâtiments officiels , sans pour cela empiéter sur la propriété privée ni imposer aux civils les restrictions habituelles d’une armée d’occupation.

Nous découvrions des gaillards aux uniformes seyants qui circulaient dans des véhicules qui faisaient notre étonnement, Dodge, Jeep, Gmc, surtout quand ils nous prenaient à bord, nous les gamins, et qu’ils nous gratifiaient de friandises diverses dont ils avaient les poches remplies –fait insolite pour des militaires – friandises dont je garde encore le souvenir sinon la saveur : chewing gum Wrigley à tous les parfums, bonbons Life Savers et Neco, chocolat Hearshey et j’en oublie !

L’Algérie, base arrière et éloignée des théâtres d’opérations, s’installait dans une occupation débonnaire et bon enfant, où tout le monde (ou presque) trouvait son compte :

Pour la population, une atmosphère libérée du carcan vichyste, mieux pourvue, et l ‘espoir, au fil des événements de la victoire finale

Pour les allies , américains , britanniques et du Commonwealth , ils en profitaient pour découvrir , avant l’épreuve des combats ultérieurs , un pays de cocagne , au climat agréable aux jolies filles et au vin généreux ,et , souvent , leur comportement , plutôt celui de permissionnaires en goguette que de militaires astreints à une discipline stricte, discipline que s’efforçait de maintenir des MP baraqués qui usaient, sans ménagement, de leurs longues matraques, pour ramener à la raison des GI’s, plus qu’éméchés ou qui trainaient braillards et bagarreurs, dans les cafés ou aux abords des quartiers chauds.

(Tous les lieux, dits de plaisir, étaient interdits à la troupe, et marqués du signe X et décrétés “Off Limits “ )

Les troupes alliés, en plus des américains et des anglais, étaient renforcées par les autres représentants du Commonwealth et de contingents étrangers (ceux de nations occupées, réfugiés en Angleterre) tous sous uniforme britannique, avec l’indication de leur nationalité cousue sur la manche gauche

Dans cet éventail de nationalités , l’élément américain était prédominant , en majorité des conscrits , issus de tous les milieux et de toutes les classes sociales , avec les inévitables inconvénients de cette mixité dans leur comportement , le diplômé d’université y côtoyait l’ouvrier du Bronx ou le bucheron de l’Arkansas , bref une majorité de braves garçons et une petite minorité d’authentiques voyous !

La fraternisation allait bon train : nombre de familles accueillaient ces militaires pourvoyeurs en biens de toute sorte ( ceci expliquant cela ) , toutes denrées issus de leur PX , cigarettes , savon , dentifrice nescafé , sucre , beurre salé , conserves diverses , pain de mie , bref , produits dont nous étions sevrés depuis longtemps , et qui alimentaient, pour certains, un fructueux marché noir !

L’Algérie découvrait les rythmes de cette musique nouvelle, d’outre atlantique, dans les concerts qu’offraient les orchestras militaires, sur la place publique, et la jeunesse s’initiait au swing et au boogie woogie grâce aux disques qu’apportaient les Gi’s dans les surprises parties où ils étaient conviés

Comme tous les troufions de toutes les armées du monde, nos valeureux alliés, le rank and file, ne faisaient pas exception, par leur intérêt marqué pour les filles qu’ils poursuivaient, avec vulgarité pour certains, mais le plus souvent par des compliments appuyés et des invitations (et plus, si affinités !)

Nos jeunes filles, pour certaines, n’étaient pas insensibles aux charmes de ces garçons, de belle apparence, surtout s’ils étaient gradés. Cela les changeait de nos mornes grivetons de 39-40, à bandes molletières, capotes et calot à deux pointes !

Ces fréquentations se concluront , souvent , par de nombreux mariages , souvent source de désillusions , à l’arrivée aux USA , ainsi , une de mes cousines avait épousé un fringant officier de marine , qui se révélera n’être qu’ un modeste garde forestier dans un bled de l’ Oregon !

Pour encourager cette fraternisation , les autorités alliées avaient institué des bals hebdomadaires , dans leurs bases , ou n’étaient conviées que les filles du coin ( à l’exception des mâles autochtones ) , et qui pouvaient , sans préjudice de la suite , se rassasier dans les copieux buffets offerts par l’ US Army.

Cette fraternisation n’était pas vue d’un bon œil par les parents qui veillaient à la réputation et à la vertu de leurs filles, comme mon père

Qui interdisait formellement à ma sœur ainée, 16 ans et mignonne, toute convivialité ou discussion avec ces militaires, quelque allies qu’ils soient !

Quant à moi , je pouvais copiner allégrement , en quête de souvenirs, timbres, insignes, avec ces garçons, et même avec leurs homologues féminines, WACS ou WAAF, et ma bonne bouille m’avait fait adopter par un groupe de ces charmantes troupières que j’avais invitées chez moi , à la surprise amusée et intéressée de mon père et de ses amis , à me voir débarquer, à l’heure de l’apéro, avec sept de ces accortes jeunes femmes !

On en arrivait à oublier la guerre, pourtant bien présente, avec un afflux de militaires en partance, de recrutement de nouvelles classes et de blessés en provenance des champs de bataille de Tunisie et plus tard d’Italie, que l’ on installait dans des écoles transformées en casernes ou en hôpitaux

Au fil des mois, nos “occupants“ se faisaient moins nombreux, appelés ailleurs à un devoir moins pacifique

Après l’arrivée de De Gaulle, les victoires alliées en Europe : Italie, France, Belgique et l’assaut final sur l’Allemagne, nous faisaient entrevoir une fin prochaine des combats, le retour à une vie normale et des lendemains qui chanteraient, mais c’est une autre histoire !

J’ai voulu donner là, ma vision du 8 novembre 42 et de ses suites, sans bien sur entrer dans le détail des opérations militaires et ses conséquences politiques

Bibliographie

Mes ouvrages de référence sur la vie à Alger 1942-45 :

- L’Aventure algérienne de Lucien Adès, Belfond, 1979

- La vie politique à Alger1940-1944 d’Y.M Danan, LGDJ, 1963

- Expédients provisoires de Renée Pierre Gosset, Fasquelle, 1945

- Alger et ses complots de M. Aboulker, Documents, 1945

 

 


Commentaires 


1. gozlan lucien Dim 04 Nov 2012

Bravo et merci monsieur pour ce brillant temoignage. Comme il est bon de lire des souvenirs authentiques. Oui, comme vous l ecrivez, la plus grande majorite des europeens en Algerie, etaient pour l adminisration petainiste et quel soulagement pour nos parents que ce ne soit pas les allemends qui aient debarque ce fameux 8 novembre 1942 en Algerie. Comme vous l ecrivez, oui tout etait pres pour les brassards que chaque juif allait devoir porter a seulement quelques jours de ce fameux jour "J".
Je suis de l 'nnee 1942, mais j ai beaucoup de souvenirs sur les echos que ma mere me faisait de cette periode difficile. C est bien dommage qu apres tant d annees personne ne se soit interesse a cet evenement cache par la veritable histoire de cette resistance glorieuse de si peu de personnes, dont les 3/4 etaient de jeunes juifs seulement ages d une vingtaine d annees.
J espere beaucoup de tous ces enfants en ligne directe qu ils se manifestent sur ce sujet afin que l on puisse honnorer tous ces OUBLIES du 8 novembre 1942. 

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Témoignage d’André ASSUS (médecin) établi sur la base d’une conférence : "Le 8 novembre 1942 à Alger"
Les prémices de l’insurrection
J’ai pris part à un acte essentiel de la "Résistance", le 8 novembre 1942 à Alger, et je voudrais rapporter la façon dont je l’ai vécue et ressentie.
Bien étrange époque que nous avons dû vivre durant cette Seconde Guerre mondiale… Nous nous en sommes sortis indemnes, perspective qu’aucun d’entre nous n’envisageait.

Nous étions entrés clandestinement dès que ce fut possible dans ce qu’on appela par la suite "la Résistance".

En janvier 1941, 21 mois plus tard nous participions à l’action qui permit le débarquement américain en Afrique du Nord.
Le "putsch" des résistants français, puisque c’est ainsi qu’on appela ce coup d’état que nous avons exécuté le 8 novembre 1942 à Alger, fut le facteur décisif du succès du débarquement anglo-américain en Afrique du Nord.
Il fut nommé par les français "Opération Torch" : ce fut le tournant de la guerre contre l’Allemagne, et même le tournant de la seconde guerre mondiale.
La communauté française d’Algérie faisait preuve d’une adhésion totale à la collaboration avec l’Allemagne. L’Algérie baignait toute entière dans le marais de cette collaboration. Le maréchal Pétain et le gouvernement de Vichy ne trouvèrent nulle part ailleurs qu’en Algérie une adhésion aussi totale à leurs options.
Au printemps 1942, Pierre LAVAL prononça à la radio une phrase nette et sans équivoque : « Je souhaite la victoire de l’Allemagne »… La « résistance » algéroise dont je faisais partie, et qui ne comprenait que de 350 à 400 résistants (377), fut l’actrice du 8 novembre 1942. Le secret et le silence étaient nos outils principaux.
La préparation du débarquement allié
La population civile de l’Algérie était composée, selon Michel Ansky, de 7 millions de musulmans, de 930 000 français et parmi eux de 130 000 français d’origine juive. À Alger même, la proportion des différentes composantes était sensiblement identique.

La résistance algéroise s’était constituée dès 1940-1941.

Elle comprenait plusieurs éléments, essentiellement des sujets français, surtout d’origine juive, mais également, surtout dans l’armée, des sujets d’opinion royaliste, anti-collaborationniste comme l’abbé Cordier. Quelques musulmans étaient également avec nous. Les musulmans à cette époque refusèrent toute activité antisémite malgré l’invitation des autorités vichystes. À cette époque…
Notre mission était de constituer à Alger même, un groupement de combattants ayant pour mission la neutralisation ou la destruction des commissions d’armistice allemande et italienne.
La collaboration avec l’Allemagne hitlérienne était étroite. C’est l’Amiral DARLAN qui donna à la flotte de Toulon, depuis Alger, l’ordre de se saborder, alors qu’il aurait fallu lui donner l’ordre de relier les forces anglo-américaines. Nous avons travaillé à la création, à l’université d’Alger, d’un groupe d’étudiants résistants, surveillé et protégé par André ACHIARY, le chef de la sécurité.
Avec José ABOULKER, âgé de 22 ans, nous créâmes à l’Université des groupes d’étudiants résistants dont le but n’était pas politique. Il s’agissait uniquement de lancer une insurrection destinée à aider un débarquement américain. Ces groupes comprenaient des jeunes, surtout d’origine juive et également des royalistes. C’est grâce à André ACHIARY, qui était à Alger le chef de la sécurité policière, ainsi que du mouvement du refus de la défaite qu’ils ont pu se constituer.
Il a réussi le recrutement et la composition des groupes, un rôle bien défini et absolument secret étant dévolu à chacun d’entre eux. Les résistants devaient s’exercer à des activités physiques pour s’initier et s’entraîner à la lutte possible contre les collaborateurs. Aussi, durant plusieurs mois nous fîmes de la culture physique et nous apprîmes à nous battre.

Nous utilisions pour cela une salle de gymnastique de la Place du gouvernement d’Alger, la salle "Géo Gras", créée par André TEMINE et par précaution, dirigée par un non-Juif.
Parmi les chefs résistants il faudrait citer bien des personnes. Je n’en citerai que quelques unes. Tout d’abord André ACHIARY, décédé en Espagne il y a quelques années, qui fut indiscutablement l’un des plus importants. Il avait 33 ans en 1942.Il était entré dans la police en 1934, puis avait été nommé comme commissaire de police principal en Algérie en 1938 ; il entra dans la résistance en 1941 sous l’impulsion de René CAPITANT, jeune professeur de Droit et fondateur du mouvement « COMBAT » en France métropolitaine. ACHIARY forma avec CAPITANT une ramification du groupe, auquel j’appartins dès le début. Ce groupe « COMBAT » comprenait le colonel TUBERT de la gendarmerie, révoqué de ses fonctions par Vichy pour son appartenance à la franc-maçonnerie… Le colonel TUBERT était en rapport avec les services de renseignement alliés et avec un membre du 2e Bureau, ami d’ACHIARY. Je pourrais aussi vous citer les frères CALVET qui tenaient un magasin de couture, rue d’Isly appelé "Élysée-Couture" où, discrètement, nous pouvions cueillir des renseignements et surtout prendre des ordres.

Le soir du 8 novembre, les frères CALVET vinrent au Commissariat Central d’Alger avec nous, où ils prirent en main toutes les communications téléphoniques.
L’opération Torch.
Quelle fut alors exactement notre Action dans la nuit du 7 au 8 novembre 1942 ? Cette action avait été parfaitement organisée par nous tous, et surtout par nos chefs. Son but : empêcher la garnison militaire vichyste de se mobiliser contre les Américains et contre nous. Les objectifs avaient été parfaitement définis par nos supérieurs et nous mêmes. Il fallait réaliser :
1 – la rupture des communications entre Alger et la métropole ;
2 – l’occupation de tous les points stratégiques de la ville d’Alger ;
3 – l’arrestation des chefs susceptibles d’organiser une résistance au débarquement des troupes 
alliées, comme le souhaitait Pétain ;
4 – l’occupation des états-majors et de presque tous les commissariats de police d’Alger.
Le Commissariat Central de la ville d’Alger, situé boulevard Baudin, fut choisi comme quartier général de l’insurrection ; c’est à cet endroit que je me rendais. Aux cotés de José ABOULKER, fils du frère Henry ABOULKER, se trouvaient les frères COHEN ditsCALVET, cités plus haut, Bernard KARSENTY, l’abbé CORDIER, Pierre BARRUCAND, ainsi que Jean ATHIAS et moi-même.
Revenons en arrière, et rappelons que faute d’en avoir reçu l’ordre, il nous était interdit tout recrutement. Le silence, et surtout, le secret étaient nos outils et nos armes principales. C’est ce qui nous permit de vaincre les vichystes. Car la règle inflexible était d’ignorer les autres pour être incapable de les dénoncer et être à l’abri d’une dénonciation éventuelle, toujours possible ! Nous portions chacun un brassard marqué "V.P." qui signifiait "volontaire de la place" mais on faisait croire aux vichystes, rencontrés par mégarde, que cela voulait dire "Vive PETAIN". Ces brassards permettaient surtout de se déplacer dans la ville malgré le "couvre-feu" instauré durant la guerre, et qui interdisait toute circulation. Je portais cet insigne car je devais me déplacer d’une section à l’autre pour rencontrer nos partisans civils et surtout militaires et les informer.
Avec ma future épouse Marguerite, le 7 novembre nous allâmes, entre autres missions, voir des chefs militaires français dans la banlieue d’Alger. On leur annonçait que le débarquement devait avoir lieu le 8, le 9 ou le 10 novembre, l’un de ces trois jours. En fait nous savions qu’il devait avoir lieu le 8.

Tous ces chefs militaires, qui étaient d’accord avec nous, étaient perplexes pour une raison tout à fait compréhensible : la pauvreté des moyens de guerre mis à leur disposition pour le combat par les anglo-américains. Malgré les promesses de ces derniers, il n’y avait que quelques rares vieux fusils, à peine quelques chars d’assaut, quelques canons anciens ; aussi, malgré leur désir de participer à l’action, cela les rendait hésitants.
La ville fut divisée en 3 puis en 5 secteurs à la tête desquels furent nommés des responsables.
Chaque secteur comprenait plusieurs groupes. Le 5e secteur était lui-même divisé, en trois sections dirigées par Jean ATHIAS, Pierre CARDONA, moi-même, et un groupe de jeunes gens. C’étaient des adolescents, des étudiants pour la plupart, dont certains avaient été exclus de la faculté par les lois antisémites. La réunion des chefs eut lieu à 18 heures, à Alger, 26 rue Michelet, chez José ABOULKER, fils du Frère Henry ABOULKER dans la zone du secteur où j’étais affecté. J’y ai donc participé.
La résistance comptait moins de 600 hommes au lieu des 800 prévus initialement, mais plus tard le chiffre exact, précisément calculé, fut encore réduit à 377. Pourquoi ce nombre réduit ? Parce que nous n’avions pas les armes automatiques prévues qui avaient été promises par les anglo-américains. Nous disposions d’à peine quelques vieux fusils Lebel, pas de mitraillettes, 8 chars d’assaut seulement au lieu des 70 annoncés. C’est JOUSSE qui décida du mot de passe qu’il nous transmit lui même : ce fut « Whisky Soda ». Le soir précédant le 8 novembre, emportant quelques armes de fortune dont je savais à peine me servir, je me rendis au Commissariat Central avec mon groupe commandé par JOSE : c’est de là que nous dirigeâmes l’action.

Notre action était essentielle. Elle consista principalement à la neutralisation du dispositif militaire et civil en place. Il était destiné par PETAIN à empêcher le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord. Il était composé aussi bien d’éléments appartenant à l’armée, au nombre de 11 000, que d’hommes plus ou moins collaborateurs de Vichy et des puissances de l’Axe, au nombre de 20 000.
Pour parvenir à cette neutralisation, les différents groupes agirent simultanément dans les différents points de la ville. L’amirauté d’Alger fut également occupée. L’un de mes cousins par exemple, Edmond ALBOU, faisait partie du groupe A2. Son action consista à prendre successivement avec quelques armes, d’abord la grande caserne PELISSIER, laissant sur place un détachement de résistants, puis le commissariat de police du 1er arrondissement dans la basse casbah, laissant sur place un second détachement, enfin le QG du général JUIN au Palais d’hiver avec le reste de la troupe. Le général JUIN, qui avait 54 ans, avait été nommé par Vichy comme successeur de WEYGAND à la tête des forces armées d’Afrique du Nord en 1941 pour aider l’armée de ROMMEL et la ravitailler en blé, en essence, et en matériels automobile.
Les résistants firent ensuite prisonniers les colonels, les généraux et les hauts fonctionnaires du Gouvernement Général qui, sur convocation, entraient au Commissariat Central pour recevoir des informations, sans pouvoir en ressortir : ils étaient nos captifs. Très vite, le sous-sol du commissariat central regorgea de prisonniers civils et militaires ; nous attendions le débarquement des troupes américaines qui malheureusement arrivèrent avec beaucoup de retard, l’après-midi du 8 novembre.

C’est ainsi que furent emprisonnés à Alger les chefs militaires soutenant l’armée de Vichy et le camp de l’Axe. Parmi eux l’amiral DARLAN et même le général JUIN qui était sur ces positions à l’époque, même s’il devait changer de camp ultérieurement. Rappelons que le général JUIN et le général De GAULLE se connaissaient : ils appartenaient à la même promotion de l’école militaire de Saint-Cyr.
TEMPLE, le préfet d’Alger, ETTORI, le Secrétaire général qui remplaçait le gouverneur général CHATEL, furent tous convoqués et arrêtés.
L’Action des résistants, rapidement engagée se révéla efficace.
Les 377 résistants entrèrent en action. Les câbles téléphoniques entre Alger et Vichy furent d’abord sciés et mis hors d’usage par l’un d’entre nous, tout en respectant les lignes affectées aux communications locales. Le central téléphonique d’Alger fut aussi occupé sans faire couler de sang, ce qui permit l’action des résistants. Le lieu où j’étais regorgea très vite de prisonniers civils et militaires.
Nous nous emparâmes également de tous les points stratégiques de la capitale. Alger était considérée alors comme la « citadelle de la collaboration ».
Cependant les civils et les militaires, y compris les officiers des troupes de choc, avaient pu être tenus dans l’ignorance totale des noms, des plans, et des buts de cette poignée d’hommes qui étaient à la tête de l’entreprise dirigée, nous l’avons dit par le colonel JOUSSE, André ACHIARY, le colonel TUBERT et l’américain Robert MURPHY. DARLAN, qui correspondait directement avec Vichy, avait déjà donné l’ordre à la flotte de Toulon de se saborder au lieu de rejoindre, comme elle l’aurait dû, l’Afrique du Nord. WZYGAND, un pète-sec comme on l’appelait, était également un collaborateur convaincu. Quand au général GIRAUD, qui n’arriva que plus tard, son but tenait en ces mots cités par G. ESQUER : « abattre les communistes, les Juifs et les franc-maçon ». Mais malgré ses engagements, Giraud n’arriva à Alger que lorsque tout fut fini. L’opération était entièrement terminée à 3 heures du matin.

Les Américains et les Anglais n’arrivèrent que vers 15 heures, mais l’opération était déjà parfaitement réussie. Rappelons un détail important : parmi les Américains qui débarquèrent, beaucoup, la plupart même, étaient en réalité des Anglais qui avaient revêtu des uniformes américains.
Les jours qui suivirent, la résistance d’Alger commença à se douter qu’elle avait fait l’objet d’un marché de dupes. Au lendemain de la guerre, en 1945, après la capitulation allemande, le C.N.R.(Conseil National de la Résistance) organisa une réunion de toutes les organisations de la Résistance pour aider à résoudre les problèmes gouvernementaux, sociaux et politiques de la France victorieuse et de ses colonies. Il réunit à Paris, ce que l’on appela d’abord les « États Généraux de la Résistance Française » puis que l’on nomma, sur les instances de De Gaulle, les « États Généraux de la Renaissance Française ».

Chaque groupe de résistants y envoya des délégués. Je fus nommé délégué de la Résistance d’Afrique du Nord. J’appartenais depuis janvier 1941 au groupement Libération Sud. Ces États généraux se déroulèrent à Paris, au palais de Chaillot, pendants 5 jours, du 10 au 14 juillet 1945, siégeant matin et soir. Toutes les régions de France métropolitaine et d’outremer étaient représentées. Les problèmes concernant les territoires d’Outre-mer, les protectorats et régions françaises d’Afrique du Nord, d’Amérique et d’Océanie, devaient être discutés et réglés lors de la dernière matinée du dernier jour, le 14 juillet. Mais ce jour là, les représentants d’Outre-mer et des colonies se trouvèrent presque seuls ; les représentants et délégués de la France métropolitaine, occupés par les problèmes de la métropole, étaient presque tous absents !
Le sort de la France hors métropole ne semblait pas les intéresser ou les concerner… Nous discutâmes donc entre nous, ce qui ne fit pas beaucoup avancer les choses.

Pour conclure, deux points importants doivent être signalés :
1) Le déroulement des événements à Alger même est à la base du retournement de la guerre et de la victoire finale.
2) Le curieux silence historique passé et présent sur ces événements. Ils ne sont pas mentionnés dans les livres d’histoire, les nôtres comme ceux de nos enfants. Il s’agit pourtant d’événements essentiels à la victoire sur l’ennemi nazi et vichyste.La plupart des auteurs des ouvrages historiques sont restés volontairement muets. Ils étaient peut-être dans l’ignorance des événements d’Alger. Lorsqu’on lit les livres d’histoire et que l’on songe aux livres qui nous ont été remis au moment où nous étions étudiants ou lycéens on peut se demander : ces récits, ces traités d’histoire ont-ils un rapport avec la réalité ? Car à Alger, ce sont de jeunes résistants, aidés par des personnalités comme ACHIARY, le chef de la police, le colonel Jousse, le colonel TUBERT, l’américain Robert MURPHY, qui ont été les vrais acteurs du retournement : même Giraud, qui devait débarquer à Alger comme prévu le 8 novembre vers minuit, n’arriva à Alger que quelques jours plus tard, une fois l’opération terminée. Ce n’est pas lui qui prit la parole le soir du 8 novembre, pour annoncer l’évènement mais Raphaël ABOULKER, fils du frère Henry ABOULKER, qui se fit passer pour GIRAUD à la radio.
Les Américains qui devaient débarquer à Alger vers minuit n’arrivèrent eux aussi que le lendemain, après que l’opération de neutralisation effectuée par les quelques 377 résistants a eu lieu. Les Américains débarquèrent en trois endroits de l’Afrique du Nord : au Maroc, à Oran et à Alger. Au Maroc et à Oran ils se heurtèrent à des éléments vichystes et à des membres de l’armée : cela entraîna des milliers de morts dans ces deux régions. Alors qu’à Alger même et dans la région algéroise, grâce à l’action des résistants et à la neutralisation des éléments civils et militaires, il n’y eut que deux morts, le lieutenant DREYFUS et le capitaine PILLAFORT et un blessé, Paul LEVI. De nombreux résistants furent également arrêtés, parmi eux mon cousin germain ; ils devaient être fusillés. Heureusement, comme nous avions déjà pris la ville, cette exécution n’eut pas lieu.

Ce qui ressort aussi, de cette époque, c’est la duplicité de trois hommes, DARLAN, GIRAUD et JUIN, qui ont collaboré avec Vichy, qui ont accepté ses lois et même participé à leur rédaction. Il nous fallait donc définir rapidement ce que devait être le but, le déroulement et le résultat de notre action, puis contourner ces trois personnages qui n’ont pas hésité à déporter certains d’entre nous après le débarquement. Sur les trois, l’un d’entre eux a été exécuté, un second écarté et le troisième pardonné en raison de son attitude ultérieure, lors de la campagne d’Italie et de la libération de la France. Mais cela suffit-il à l’exonérer ses trahisons antérieures ? N’oublions pas qu’il avait rendu visite à GOERING. Que se serait-il passé si notre action n’avait pas eu lieu, et si DARLAN n’avait pas été exécuté ? Comment le trio DARLAN, GIRAUD et JUIN se serait-il comporté ? Comment les Américains auraient-ils pu mobiliser les ressources de l’Empire en se réclamant du seul empêchement du Maréchal ?
En ce qui me concerne, j’ai vécu le débarquement anglo-américain du 8 novembre 1942, tournant de cette épouvantable seconde guerre mondiale, et j’ai participé à son succès. J’avais rencontré DE GAULLE en mai 1942. Nous avions évoqué le régime qui serait celui de la France après la victoire.

DE GAULLE pensait lui aussi, qu’il fallait rétablir la République pour unir à nouveau tous les citoyens français.

 

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Commentaires 

1. Georges CARDONA Ven 27 Déc 2013
Pierre Cardona était mon père; il avait 18 ans et demi au moment de sa participation comme chef de groupe à cette action de la nuit du 7 au 8 novembre 1942 à Alger. Je l'admirerai et serai toujours fier de lui pour avoir été l'un de ces quelques dizaines de milliers de français auxquels leur intelligence et leur attachement à la France démocratique et libre ainsi que leur dégoût de la politique collaborationniste en ont fait des hommes et des femmes d'honneur. La complaisance après coup des dirigeants américains envers Darlan et Giraud ont permis à ces derniers de reprendre la main et de pourchasser les jeunes résistants algérois et leurs chefs; mon père fut contraint de quitter l'Algérie et il rejoignit les services de la France Libre à Londres. Georges Cardona

 

2. Levy Georges (site web) Sam 01 Déc 2012
Merci pour cet intéressant article.
Je pense que le résistant "Edmond Albou", cité comme un de vos parents, doit être Roger (ou Marcel) Albou. Ma famille a bien connu les cousins Roger et sa soeur Nelly Albou. (Nelly travaillait à la célèbre librairie de l'Editeur Charlot, "Vraies Richesses", rue Charras à Alger). Je sais que Roger a participé au coup d'Alger. Il devait être très jeune alors. Je me souviens, mais personne ne le rappelle, que sur le coté droit de la Grande Poste, là où fut assassiné le Lieutenant Dreyfus, avait été apposée assez tardivement d'ailleurs, une plaque en sa mémoire par les "Compagnons du 8 Novembre". Cette plaque a été détruite bien avant 1962, par des extrémistes*, si non par le F.L.N qui effaçât consciencieusement avec leur haine particulière tout ce qui pouvait rappeler la France.

* Ainsi fut abattue la statue de "La France", du sculpteur Bourdelle, érigée face à la perspective du Jardin d'Essai, au Hamma, devant le Musée des Beaux-Arts..

 

Témoignage de Pierre Atlan
Nous reproduisons ici le texte original en anglais, puis la traduction en français par l’auteur
 Témoignage de Pierre ATLAN en anglais
  In plain English I am going to tell you the story as I remember it and witnessed it.
  During the war, the BBC sent coded messages every night, around 8 pm. when people sat around and listened to the radio to hear the news of the day. Depending how many air drops were going to be in an area, the message would be repeated the number of times. In this case, on November 6, 1942, after the introduction, the BBC message was:
"ICI LONDRES. (Big Ben was chiming in background) Message " CE SOIR NOUS ALLONS BOIRE DU RHUM ET DU COCA COLA. Je répète "CE SOIR NOUS ALLONS BOIRE DU RHUM ET DU COCA COLA."
This meant that the next day, November 7th, the Americans and the British would land in Algiers.
Upon hearing the message, my father and commrades gave the order to Assemble all the troops and most of the people had to be placed in different locations for safety factor. That means during the day of Nov. 7th, each group leader (HERE ARE SOME OF THEM .)
.Emile Atlan, Raphael Aboulker, Jose Aboulker, Germain Libine, _____Guich, Roland Zermati, Jose Kaeida, (and many more) went in the street and found each of their group members. Each group was comprised of 4 people and they had no knowledge of people in other groups. In this case they all assembled at the Atlan’s apartment (3rd floor) at 11 rue Bab Azoun. The same building was the residences of the Abouker’s (4th floor) because it was a perfect location in case the French Vichy Police tried to enter the building there were 2 entrances to the building (1 on Casbah side; 1 on rue Bab Azoun)
Starting around 6 pm on Nov 7th each group leader brought their group to our apartment and told them to stay put because the Landing would take place the night of the 7th and several members were amazed to discover that their father, brothers, cousins, or best friends belong to the same organization, Group Geogras (comprised of 377 people of which 1 Arab; 367 Jews, 9 other persons. Most of these people I knew) without their knowledge. While waitin, my mother fed everyone and also gave each of them a gun or rifle with ammunition supplied from the Atlan Gun Store. My mother, a courageous woman, hid all of the guns under the roof of the building in case the police showed up at our house. The roof was a safe hiding place.
Around 11 p.m., Nov. 7th, it was time to leave and each group had an assignment. They went down to the street and assembled in Ploton and marched to their assigned positions. When the group turned to go to the Prefecture to seize Prefet, the Police Commissioner, a truck passed by and the engine misfired, sounded like a machine gun going off. My mother screamed and said "they are all dead." She couldn't see them but, the night went on and around 1 a.m., Nov. 8th loud canon explosions started, vibrating the whole city and went on for several hours. That was the American and British Naval ships bombarding the German submarines and airplane at sea as they were trying to attack the convoy.
By midnight, Nov 7th, all of the Police Posts, Prefecture, Grand Post, Radio stations, and Army Posts were under the command of the Underground.
Admiral Darlan and General Juin were arrested and under the command of the Underground. My father and his commrades took possession of the Prefecture and arrested the Prefet, Emanuel Temple, who said to my father, "you young man you are making a big mistake. Tomorrow you will be hung." My father responded, "I don't think so." And on my father's right side, was another commrade, Andre Achiari, who was the Chief of Police, and he said to my father, "kill him." My father refused to kim him and Andre Achiari said to my father that he "was making a big mistake." (Note: Mr. Achiari was right because after the war, Emanuel Temple became the Minister of the War for the French Government. In 1955 when my father and his commrades were standing up to receive their medals (Croix de Guerre avec Palmes, Medaille Militaire) I was a photographer at that time taking the pictures of the event and Emanuel Temple, Minister of Defense was suppose to pin the medal on my father and as soon as he recognized my father, he turned away. The 2 Generals who were with Mr. Temple, came forward and placed the medals on my father's chest and one of the Generals said to my father, "it's amazing, I was under your command at the Prefecture and here I am putting the medal on your chest, it should be the opposite." The 2 Generals were actually held the rank of Colonel and they were under my father's command.
On Nov 8th around 1:30 a.m. when the canons were pounding, it was obvios that the Americans and British were on the way to land on the coast. My father and his men left the Post they were guarding and went to help the Americans and show them to various Army Posts they were securing. Since Sidi Feruche beach front was the main landing for the Americans and was 18 km from Algers. My father and his colleage rode their bike to meet the Americans halfway and showed them to go Fort L'Empeur, the heaviest military base on top of the mountain which overlook the city of Algers.
My father returned home after completing his mission at 4:30 a.m., wearing an American yellow life jacket, proving that the Americans were on land.
It is now, November 8th 8 a.m. We are in the street with my mother on Blvd de Republique which faces the harbor watching 1000's of trucks filled with U.K. soldiers traversing the city to go directly to the Sahara and Tunisia.
By the end of the morning, General Eisenhower along with Admiral Darlan and General Juin went to the Tomb of the Unknown Soldiers to lay down a wreath.
That was the greatest insult on the American and British part to collaborate with the Vichy Government. Immediately the Underground printed flyers and threw them from the top floors of all the buildings landing in the Square where the monument was. One flyer fell in front of Admiral Darlan and he picked it up and read it. The message said "DARLAN IS A TRAITOR AND SHOULD BE KILLED."
Darlan ordered his troop to seize and arrest any Underground members they could find. 28 Underground members were arrested including Emile Atlan, and 27 of his comrades. They were placed in a secret prison and the military jail for execution. There was no time to waste. My mother went to see General Eisenhower and he said "he washed his hands because that was the French's decision to make." She then went to see the British Commander in charge and he said he same thing. She also went to see a French Colonel who was Pro-Vichy and he replied, "Madame, if you were not a woman I would have kicked you in the ass with my foot." My mother responded, "I am glad you didn't decide to do that with you 2 feet because you would be sitting on your ass on the ground." And she walked away and decided to go kill Darlan since she was a sharp shooter.
The word went around and a young man, a communist by the name of Bonier de La Chapelle (his father was the owner of L'Ecole D'Alger, the #1 newspaper who was Pro-Nazi) The young man took his gun and killed Darlan with 6 bullets to his head.
At the meantime, my mother went to see the Canadians and the Captain in charge said, "Madame you don't have to worry about anything, I will take care of it."
At that time, my mother wanted to be sure that my father and his friends were still alive. My father and father had agreed to a signal before hand should he arrested. The military prison has a secret department that doesn't allow any prisoners to be visited by anyone because they are on death row. My mother figured it out that she couldn't see anyone but, if she brought 10 lbs of oranges, enough for all of the 28 captured, she would pass a message and get the answer. She offered the guard a couple of oranges for himself and asked him to pass the oranges to the prisoners. The guard returned and was surprised. He said "all these men don't like oranges and returned all of the oranges." She then knew they were all alive and continued to bring oranges to them eveyday for the next 2 weeks until the trial date.
On the day of the trial, the Canadian Captain had his men surround the courthouse. He walked into the court and spoke to the Judge. The Judge told him he had no business to be there and that he would be reprimanded if he didn't leave as he had no business to be in a French court. The Canadian Captain spoke french fluently and told the Judge, "if I were you, 1st of all I would open all these windows and look outside." The Captain had ordered his men to open all the windows and the Judge was surprised to see machine guns pointing at him from every angle and the Captain said, "if you condemn any of these men you and all the people in the courthouse will be shot. No one will survive and you will be dead too. He told the Judge, the call is yours".
The Judge immediately released all 28 prisoners and ordered them to rejoin their regiment who were assigned to fight the Germans in Tunisia, called the Meridge near Tebassa, the door to the Sahara Dessert where Rommel and his force started fighting the British and the Americans. These 28 mens did get any rifles and guns, but only picks and shovels to dig trenches.
My father told us when we returned home that when he was on firing line he saw the American Marines do what they do best like in the movies. The stand up and lead the charge and they are killed by the German machine guns. But during the nights, the Americans were watching movies like in drive-in movies in America and the french soldiers use to g watch the movies too and eat candies. SEveral weeks passed and De Gaulle arrived in Algers and etablished his head quarters and it was time for the Free French to go fight for real.
The 28 prisoners immediately killed a dog and used his teeth to bite each other and pretend that the dog bite them and they got rabies
Immediately the doctor released the soldiers home to Algers to the hospital by train and the men jump off the train and went to De Gaulle headquarters. Germain Liebine was a famous boxer at the time,6 foot 5 and he went to De Gaulle's headquarters and sat down in front on the door and when De Gaulle opened the door he said to the general, "I am your body guard and I will never leave your side and he never did."
Each of the members for the underground went to the War and participated in the Landing in Sicilym Italy; Normandie
There's more to the story if you need to know but you must stay factual and tell what happened.
Pierre Atlan

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Traduction en francais.


NDLR La traduction en français a été effectuée par l’auteur. Elle comportait un certains nombres d’erreur de traduction, d’orthographe ou de syntaxe. Pour la meilleur compréhension du texte nous sommes efforcés d’un corriger la plus part.
Excusez mon français. Voici plus bas la véritable histoire du débarquement.

Malheureusement, mon français n'est pas aussi bon qu'il devrait l'être et il y a les fautes de frappe et les erreurs grammaticales.. En clair, Je vais vous raconter l'histoire telle que je m'en souviens et dont j’ai été témoin :


Pendant la guerre, la BBC a envoyé des messages codés tous les soirs, autour de 20 heures, pendant que les gens étaient réunis,assis autour de la radio et écoutaient pour entendre les nouvelles de la journée.

Selon le nombre de largages aériens qui allaient être opérés dans une zone, le message était répété autant de fois. Dans ce cas, le 6 Novembre 1942, après l'introduction, le message de la BBC était :
"ICI LONDRES. (Big Ben sonnait en arrière-plan) Message "Ce Soir NOUS Allons BOIRE ET DU RHUM et DU COCA COLA". Je repete : "CE SOIR NOUS Allons BOIRE DU RHUM et DU COCA COLA. "
Cela signifiait que le lendemain, 7 Novembre, les Américains et les Britanniques allaient débarquer à Alger.
Après avoir entendu le message, mon père et ses cammarades ont donné l'ordre d'assembler toutes les troupes et la plupart des hommes ont dû être placés dans des endroits différents pour raisons de sécurité. Cela signifie que pendant la journée du 7 novembre, chaque chef de groupe (VOICI CERTAINS D'ENTRE EUX : Emile Atlan, Raphaël Aboulker, José Aboulker, Germain Libine, Guich, Roland Zermati, José Kaeida, et beaucoup plus) est allé dans la rue et a retrouvé chaques membres de leur groupe.

Chaque groupe était composé de 4 personnes et ils n'avaient pas connaissance des personnes des autres groupes. Dans ce cas, ils étaient tous réunis dans l'appartement des Atlan (3ème étage) situé au 11 rue Bab Azoun. Le même bâtiment était la résidence des Aboulker (4e étage). C'était un emplacement idéal dans le cas où le la police française de Vichy aurait tenté de pénétrer dans le bâtiment car il y avait 2 entrées (une sur le côté Casbah, une autre au 1 rue Bab Azoun).
À partir d'environ 18 heures le 7 novembre, chaque chef de groupe a conduit son groupe dans notre appartement et leur a dit de rester sur place parce que le débarquement aurait lieu la nuit du 7; et plusieurs d'entre eux ont été surpris de découvrir que leur père, frères, cousins, ou mieux amis, appartenaient à la même organisation, le Groupe Geo Gras (composé de 377 personnes dont 1 arabe; 367 Juifs, 9 autres personnes).

Je connaissais la plupart de ces gens sans qu'ils le sachent. En attendant, ma mère nourrissait tout le monde et également donnait à chacun d'eux un fusil ou une carabine à balles fournies par le magasin d'armement Atlan. Ma mère, une femme courageuse, avait caché toutes les armes sous le toit de l'immeuble, au cas où la police aurait inspecté le haut de notre maison. Le toit était une cachette sûre.
Vers 11 h, le 7 novembre, il était temps de partir et chaque groupe avait une mission. Ils descendirent dans la rue et assemblés en peloton ils marcherent vers leur poste. Lorsque le groupe tourna pour aller à la préfecture pour s'emparer du préfet et du commissaire de police, un camion est passé et a eu des ratés; il résonnait comme une mitrailleuse en fin de tir. Ma mère a crié et dit : "ls sont tous morts".

Elle ne pouvait pas les voir, mais, la nuit passa ainsi jusqu'à 1 heure. Le 8 novembre quand de fortes détonations de canon commencèrent, faisant vibrer la ville entière et continuèrent pendant plusieurs heures. C'était les navires américains et britanniques qui bombardaient les sous-marins allemands et les forces aéro-navales alors qu'ils tentaient d'attaquer le convoi.
A minuit, le 7 novembre, tous les postes de police, la préfecture, la Grande Poste, les stations de radio, et les messages de l'armée étaient sous le commandement de la resistance.

L'amiral Darlan et le général Juin ont été arrêtés et placés sous le commandement de la resistance. Mon père et ses cammarades ont pris possession de la préfecture et arrêté le préfet, Emanuel Temple, qui a dit à mon père: "Vous jeune homme, vous faites une grosse erreur. Demain vous serz pendu." Mon père a répondu : "Je ne crois pas."

Et à la droite de mon père, il y avait un autre cammarade, André Achiari, qui était le chef de la police, et il a dit à mon père, "tuez-le." Mon père a refusé de le faire et André Kim Achiari dit à mon père qu'il «commetait une grosse erreur." (Note: M. Achiari avait raison parce que, après la guerre, Emanuel Temple est devenu le ministre de la guerre pour le gouvernement français en 1955, quand mon père et ses compagnons étaient debout pour recevoir leurs médailles : Croix de Guerre avec Palmes, Médaille Militaire.

J'étais photographe à l'époque, j'ai pris les photos de l'événement et Emanuel Temple, ministre de la Défense, a été désigné pour épingler la médaille à mon père, dès qu'il a reconnu mon père, il s'est détourné.

Les deux généraux qui étaient avec M. . Temple, s'avançérent et placérent les médailles sur la poitrine de mon père et l'un des généraux lui a dit "c'est incroyable, j'étais sous votre commandement à la Préfecture; et là, je suis en train de vous accrocher la médaille sur la poitrine, ce devrait etre le contraire ".

Les deux généraux avaient effectivement détenu le grade de colonel et ils avaient été sous le commandement de mon père.
Le 8 novembre vers 1h30 du matin lorsque les canons ont été battre la chamade, il était clair que les Américains et les Britanniques étaient sur le point d'accoster. Mon père et ses hommes ont quitté le poste qu'ils occupaient et se rendirent au secours des Américains pour leur indiquer divers postes armés qu'ils avaient sécurisés.
La plage Sidi Feruch fut le lieu de débarquemente principal pour les Américains, située à 18 km de Alger. Mon père et son collègue roulérent à vélo à la rencontre des Américains et à mi-chemin ils leur indiquèrent d'aller à Fort L'Empeur, la plus importante base militaire au dessus de la montagne qui surplombe la ville d'Alger.
Mon père est retourné à la maison après avoir achevé sa mission à 04h30, vêtu d'un gilet de sauvetage américain jaune, ce qui prouve que les Américains avaient débarqué.
Nous sommes maintenant le 8 Novembre à 8 h, dans la rue avec ma mère sur le boulevard de la République, qui donne sur le port en train de regarder un millier de camions remplis de soldats britanniques traversant la ville pour aller directement vers le Sahara et la Tunisie.
À la fin de la matinée, le général Eisenhower avec l'amiral Darlan et le général Juin sont allé sur la tombe des soldats inconnus pour y déposer une gerbe de fleurs.
Ce fut la plus grande insulte de la part des américains et britanniques de collaborer avec le gouvernement de Vichy.

Immédiatement, les tracts imprimés clandestinement furent jetés depuis les étages supérieurs de tous les bâtiments pour arriver à l'endroit où se trouvait le monument. Un tract est tombé aux pieds de l'amiral Darlan, il le ramassa et le lut. Le message disait : "Darlan est un traître et doit être tué."
Darlan ordonna à ses troupes de saisir et d'arrêter les membres des résaux clandestins qu'ils pouvaient trouver : 28 membres ont été arrêtés, y compris les résistants Emile Atlan, et 27 de ses compagnons. 
Ils ont été placés au secret dans la prison militaire pour être exécutés.

Il n'y avait pas de temps à perdre. Ma mère est allée voir le général Eisenhower et il a lui dit "qu'il s'en lavait les mains, parce que c'était une décision à prendre par les français."

Elle est alors allée voir le commandant britannique en charge et il lui a dit la même chose. Elle est aussi allée voir un colonel français qui était pro-Vichy et il a répondu :

- "Madame, si vous n'étiez pas une femme, je vous aurais donné un coup de pied dans le cul"

- Ma mère a répondu : "Je suis contente que vous n'ayez pas décidé de le faire avec vos 2 pieds parce que vous seriez assis sur votre cul par-terre."

Et elle s'en alla et décida d'aller tuer Darlan car elle était un tireur d'élite.

Le mot a fait le tour et un jeune homme, un communiste sous le nom de Bonier de La Chapelle (son père était le propriétaire de L'Echo d'Alger, le journal qui était le plus pro-nazi) Le jeune homme prit son fusil et tua Darlan de 6 balles dans la tête.
En attendant, ma mère est allé voir les Canadiens et le capitaine responsable qui lui a dit: «Madame vous n'avez pas à vous soucier de quoi que ce soit, je vais m'occuper de cela."
A cette époque, ma mère voulait être sûr que mon père et ses amis étaient encore en vie. Mon père et ma mère s'étaient entendus d'un signal de la main avant qu'il soit arrêté. La prison militaire disposait d'un département secret pour empêcher les prisonniers d'être visités par n'importe qui, parce qu'ils étaient dans le couloir de la mort. Ma mère fit mine de ne vouloir voir personne en particulier, mais, qu'elle apportait 10 lbs d'oranges, assez pour les 28 prisonniers.

Elle pourrait ainsi passer un message et obtenir la réponse. Elle a offert au gardien deux oranges pour lui-même et lui a demandé de passer les oranges aux prisonniers. Le gardien s'est retourné et a été mystifié. Il a déclaré: «tous ces hommes n'aimaient pas les oranges " et lui a rendu tous les fruits". Elle savait alors qu'ils étaient tous vivants et a continué d'apporter des oranges tous les jours pendant les 2 semaines suivantes, jusqu'à la date du procès.
Le jour du procès, le capitaine canadien plaça ses hommes autour du palais de justice. Il est entré dans la cour et a parlé au juge. Le juge lui a dit que ce n'était pas son affaire d'être là et qu'il serait sanctionné s'il ne se retirait pas, car il n'avait pas à être dans un tribunal français.

Le capitaine canadien parlait couramment le français et a dit au juge, "si j'étais vous, la première chose que je ferai ce serait d'ouvrir toutes ces fenêtres et de regarder à l'extérieur." Le capitaine ordonna à ses hommes d'ouvrir toutes les fenêtres et le juge fut surpris de voir des mitrailleuses pointant sur lui sous tous les angles et le capitaine a dit, "si vous condamnez un de ces hommes , nous tirons sur vous et tous les gens dans le palais de justice é . Personne ne survivra et vous serez tué vous aussi. Il a dit au juge, « la décision vous appartient"
Le juge a immédiatement libéré tous les 28 prisonniers et leur a ordonné de rejoindre leur régiment pour être affecté à combattre les Allemands en Tunisie, en un lieu appelé le Meridge près de Tebassa, la porte de la désert du Sahara, là où Rommel et sa force ont commencé à combattre les Britanniques et les Américains.

Ces 28 hommes voulaient obtenir des fusils et des pistolets, mais n'ont reçu que des pelles pour creuser des tranchées.
Mon père nous a dit, quand nous sommes rentrés chez nous, quand il était au front, il a vu les Marines américains se comporter mieux que dans les films. Se lever et mener la charge et se faire tuer par les mitrailleuses allemandes.

Mais pendant les nuits, les Américains ont regardé des films comme dans les cinémas dans les voitures en Amérique et les soldats français t à regardaient aussi les fims, et manger des bonbons. Plusieurs semaines passèrent et De Gaulle arriva à Alger et y établit son quartier général. Il était temps pour les Français libres d’aller se battre pour de vrai.
Les 28 prisonniers tuèrent immédiatement un chien et utilisèrent ses dents pour se mordre les uns les autres et faire semblant que la morsure de chien leur avait fait avoir la rage. Immédiatement le médecin libéra les soldats vers leur maison à Alger et vers l'hôpital par le train.

Les hommes sautèrent du train et se rendirent au quartier général de De Gaulle. Germain Liebine qui était un boxeur célèbre à l'époque, de 6 pieds 5, il est allé au siège de De Gaulle et s'assit en face de la porte et quand De Gaulle a ouvert la porte, il dit au général: «Je suis votre garde du corps et je serai toujours à vos côtés , ce qu'il a fait. "
Chacun des membres de ce réseau est allé à la guerre et a participé au débarquement en Italie Sicile; Normandie
II y a plus à dire à cette histoire, si vous désirez en connaitre plus , vous devez rester factuel et dire ce qui s'est passé
Pierre Atlan
Nous publions ici quelques documents originaux de cette époque avec l'aimable autorisation de Madame Paule Atlan, soeur de Pierre Atlan

 

Emile Atlan, le père de Pierre Atlan qui a participé avec lui à l'opération

(Il a été assasiné par le FLN le 1er septembre 1956)

 

Décorations d'Emile Atlan

Medaille Militaire et Croix de Guerre avec Palmes                       King's Medal for courage  ( Médaille du courage)

Carte de membre de l'Association de la libération Française 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Commentaires 

 

1. Michelle Seror Ven 08 Mars 2013
18 octobre 2011 à 23:01

Je voudrais envoyer a Mme Paule Atlan un commentaire sur ce débarquement a Alger en 1942.
A époque mes parents avaient un commerce a la Place de Chartres qu’il ont gardé jusqu’en Juin 1961 date a laquelle mon père a aussi été assassine par le f.l.n.sur cette même place. Je me souviens que ma mère racontait l’histoire du débarquement en mentionnant tous les noms cites plus haut. Mon père connaissait tous ces hommes avec qui il était ami mais lui n’en parlaient pas peut-être par pudeur. Les femmes sont un peu plus bavardes. Mais ce que je sais c’est qu’ils avaient une villa a la Pointe Pescade sur la montagne et que leur terrain avait été envahi par des soldats tout barbouilles de noir et qu’ils n’ont su qu’après leur avoir parlé qu’ils étaient américains car a quelques jours près cela aurait pu être les allemands. Ils ont demande a mon père ou se trouvait le Fort L’Empereur, mon pere parlait anglais car ancien camelot, les a dirigé directement dessus par les montagnes.
Je crois que M. Lucien Gozlan a tout a fait raison nous devrions honorer ces hommes peut- être a l’occasion de ce rassemblement en Fevrier 2012.

 

2. gozlan lucien Mer 03 Oct 2012
Pierre bonjour,
merci pour ce long temoignage pour ton pauvre pere, bravo pour ces belles medailles hautement meritees. Honneurs a son grand courage en tant que Chef des troupes de choc lors de l'Operation TORCH le 8 novembre 1942 a Alger et dans la mission de la neutralisation de la Prefecture d Alger et du prefet Emmanuel TEMPLE.
Honneurs a ses actions politiques contre l Amiral DARLAN, antijuif petainiste, qui l'ont conduit a l'extrême limite de sa vie dans les couloirs de la mort.
Vos familles se doivent d être fières de lui.
Lucien GOZLAN.

 

 

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