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Bienvenue sur le site de l’association MORIAL

Notre objectif : sauvegarder et transmettre la mémoire culturelle et traditionnelle des Juifs d'Algérie. Vous pouvez nous adresser des témoignages vidéo et audio, des photos, des documents, des souvenirs, des récits, etc...  Notre adresse

 e-mail : morechet@morial.fr -  lescollecteursdememoire@morial.fr

L’ensemble de la base de données que nous constituons sera  régulièrement enrichie par ce travail continu de collecte auquel, nous espérons, vous participerez activement.  L'intégralité du site de Morial sera déposée au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (MAHJ) à Paris, pour une conservation pérenne .

Tlemcen, le kiosque à musique au centre ville
Médéa : rue Gambetta (1945)
Alger : rue d'Isly (1930)
Une oasis à Ouargla (Territoire du Sud algérien)
La Grande Poste d'Alger (Photo J.P. Stora)
Square Bresson
Lycée E.-F. GAUTIER D'ALGER
Service Alger - Bouzareah
Alger : le marché de la place de Chartres
MEDEA - Le Café de la Bourse
Guyotville - La Plage

 

"Le parler arabe des Juifs d'Alger"  de Marcel Cohen

Contenu consultable : "ICI"      

Les langues juives

Elles constituent aujourd'hui un domaine de recherche solide et reconnu, comme en témoignent les nombreux colloques, journées d'études et publications dont elles font l'objet en Israël et ailleurs.

L'alphabet hébraïque est utilisé (lorsque la langue juive est écrite, ce qui n'est pas toujours le cas). Ce qui rend la langue inaccessible en dehors du milieu juif, favorise d'autre part l'influence de l'hébreu.

Judéo-arabe

Ce terme regroupe l’ensemble des dialectes parlés par les Juifs du Maghreb et du Moyen-Orient empruntant généralement la forme de l'arabe parlé dans la ou les régions dans lesquelles ces Juifs avaient résidé.

Vers la fin du xve siècle de l'ère commune (coïncidant avec l'arrivée en terre d'Islam des Juifs d'Espagne et du Portugal), les Juifs commencent à se dissocier des Arabes, aussi bien dans la langue que dans la culture. Le judéo-arabe devient alors plus dialectal, et de plus en plus de travaux paraissent en hébreu.

Judéo-espagnol

Dans l’Empire ottoman le judéo-espagnol (aussi nommé ladino), langue des Juifs expulsés d’Espagne en 1492, s’est imposé dès le XVIIe siècle comme langue de l’ensemble des communautés juives.

Enseigné à l’Inalco (Institut national des langues et civilisations orientales), le judéo-espagnol est une langue dont la portée culturelle et symbolique.  Encore parlé et écrit dans la diaspora par les communautés qui conservent des clubs, des associations ou des publications.

En 2002 le colloque de l’Unesco Le judéo-espagnol / ladino : Patrimoine immatériel a dressé une liste de mesures de conservation dont l’enseignement de la langue et de la culture fait partie. 

 

Dialectes

Le tetuani ou tétouanais 

Il est dérivé du judéo-espagnol vernaculaire, dérivé lui-même du vieux castillan du XVe siècle. 

Ce dialecte est parlé par les Juifs d'Oranie (Ouest algérien). Il provient de la ville de Tétouan (Nord du Maroc) dont certains Juifs d'Oran étaient originaires.

Pataouète

Parler des Français d'Algérie, à l'époque où celle-ci était française, comportant beaucoup d'emprunts à l'arabe, l'italien, au catalan, à l’occitant, au français et au castillan.

Glossaire des familles Benichou et Saffar 

Publié avec l'autorisation de Marcel Bénichou

Termes et expressions absents du Larousse mais usités dans les familles Bénichou et/ou Safar dans la première moitié du 20ème siècle.(édition de janvier 2011)

La présente édition est, grâce notamment aux contributeurs, largement enrichie (on en est à 24 pages). Les rubriques modifiées ou nouvelles par rapport à la première édition sont repérées par un astérisque

Avertissements

1/ Il n’est pas toujours possible de traduire un mot du glossaire par un seul mot français car la langue française n’est pas très riche pour traduire les nuances.

2/ La langue française manquant de gutturales, celles-ci, qui sont les mêmes en arabe et en hébreu, sont rendues de la façon suivante (on part de la dénomination hébraïque) . - le het et le khaf sont écrits kh ; ils ont des sonorités voisines et proches de la jota (ou xota) espagnole qui est sans doute le résultat de l’occupation musulmane et de l’imprégnation juive multicentenaire ; 


- le aïn correspond sur le plan sonore au cri du chameau ; cette indication est évidemment sans intérêt pour la majorité des gens qui n’ont pas rencontré de chameau en train de crier, ce qui est aussi rare que de rencontrer Marcel en train de ne pas crier. Cette lettre est rendue par une apostrophe inversée dans les écrits des linguistes. Les scribes métropolitains d’origine qui ont établi les actes d’état-civil après la conquête, ont transcrit le aïn par un a. (C’est ainsi que le « a » de Moatti transcrit un aïn et non pas un « a ». Il en va de même pour le premier « a » du prénom que l’on écrit « Saadya »). Nous avons adopté cette convention, mais en mettant en italique le « a » en cause pour éviter les confusions. Dans certains cas, l’usage étant - surtout chez les femmes qui n’étaient pas entraînées par l’usage de l’hébreu - de prononcer le aïn comme un « r », nous avons écrit r. 

3/ Le é n’existant pas en arabe, est parfois changé en i. 

*4/ La majorité des mots du glossaire était utilisée à Tunis, parfois avec des sens un peu différents. Le « s » était très souvent remplacé par un "ch" et le "é" par un "i", voire par un "a". "técréta" se disait "tacrita" et désignait un petit foulard sur la tête et non une coiffe moulante. Plus généralement les voyelles sont fréquemment différentes ; mais comme chacun sait, elles ne comptent pas beaucoup dans les langues sémitiques et n’ont été fixées par écrit en hébreu que vers le 10ème siècle. 


5/ L’origine du mot, lorsqu’elle est connue, est donnée entre parenthèses. 

6/ Ce glossaire a été filtré et précisé par un aimable contributeur kabyle. Il s’avère qu’environ la moitié des mots n’avaient pas pour lui d’équivalent arabe connu.

 

Aada : coutume, tradition. S’emploie pour signaler, souvent avec componction, que l’on va aller au cimetière parce que c’est le jour ad hoc, ou qu’on fait les gâteaux qui s’imposent en tel jour de fête, ou parce que la vieille tante porte la "tecreta". Faire la Aada : se conformer à la tradition qui forge les liens entre générations, autant sinon plus que la religion où les femmes n’ont qu’un rôle de figurantes. 

 

Aaoued ! : rajoute ! Recommence ! Encore tu insistes ! . (arabe) 


*Achkoun ? : Qu’est-ce qu’il y a ? Se dit à quelqu’un qui a la tête à l’envers.

Adamacane ! : c’est fini ! C’est tout !. Expression utilisée lorsqu’on a terminé une activité de longue durée ; aussi comme oraison funèbre pour une connaissance décédée. Esther Tita Bénichou K., mère de Ginette et tante de Marcel, l’utilisait lorsqu’elle était sur le départ, sous la forme appropriée : « adamacane et mon chapeau ». 

Ah Yamah ! : Aïe ! Maman ! Se dit dans la douleur ou le deuil. 

*Alakhatar : parce que, en arabe. Lorsque les Américains ont débarqué on a pris l’habitude chez les Bénichou de dire « Alakhatar because » pour que tout le monde comprenne .

Aouah ? : Pas possible ! ? Expression d’incrédulité (arabe). Exemple de dialogue en 1962 : 

- « L’OAS a fait voter contre l’Algérie française. 

- « Aouah ! »

Aouf : gratis (arabe) 

*Ardinimec (correctif) remplacer « race » par « religion ».

Arkobal…. ! : suivi du nom d’une personne A, signifie « au tour de A » et est employé lorsqu’on parle d’une autre personne B qui vient de bénéficier d’un événement heureux, attendu par la première : par exemple, lorsque A est vieille fille et que B vient de se marier ; ou lorsque B est reçu au bac et que A en est à sa troisième tentative. Arkobal miatram : à tes cent ans !

Arkobalec ! : à ton tour. Notamment lorsque le voisin de pallier de la personne à qui on s’adresse vient de gagner à la loterie. (arabe) 

Arlèche ? : Pourquoi ? 

*Armyotte : mal voyant 

*Arteksakha : «(Dieu) te donne la santé 

Astenna ! : « Attend un peu » ou bien « Cela suffit ». Se dit, par exemple, à une maîtresse de maison qui passe son temps à se plaindre de sa fatmah ou de son mari (arabe). 

Badjoc : abruti aux limites de la démence. (italien). 

*Bagali mélange pâteux peu ragoûtant ; mélange d’eau, de ciment et de gravier ; par extension : pagaille 

*Balek : signifie « attention » ; rod balek ! signifie « fais attention ! ». Exclamation - pas spécialement aimable- prononcée par une personne qui peut mettre autrui en danger : par exemple, par quelqu’un qui trimbale une armoire, ou par le chaouch du sultan pour lui frayer un passage dans la foule. Équivalent de « dégage ! » ou « dégagez ! ». Robalek : idem, en plus fort, pour chasser quelqu’un. Redbalek : plus doux ; dit par une mère au père dans le sens de : « attention à ce que tu dis devant les enfants ! ». (arabe) 

Baraka : la chance ; littéralement : la bénédiction. Il a la baraka : se dit par exemple de quelqu’un qui se sort de toutes les imprudences (arabe, hébreu). 

Baracallah ! : Béni soit le Seigneur ! Exprime la satisfaction, par exemple, après un bon repas. 

Barbouche : couscous à gros grains, aux herbes. Le meilleur de tous était celui de « Chez Kamoun », rue Richet, dans les années 50 ; on cite ce restaurant parisien pour éviter une bagarre entre les Bénichou et les Safar. 

Baroufa : bagarre orale ou gestuelle qui peut être durable ! Ex : « Il y a la baroufa chez X….N’y vas pas aujourd’hui ». (arabe). 

*Basta ! : Cela suffit ! 

*Batata fel badgège : plat de morue avec des pommes de terres (et aussi de l’huile d’olive et du kesbour). 

*Benteness : se dit d’une fille qui est d’une famille honorable et a reçu une bonne éducation (arabe).A rapprocher de « nessim » = « miraculé » 

Berekh : crèpe épaisse à base de pâte levée sans œuf. Marcel a le souvenir que la plaque chauffante qui servait à les faire, était légèrement badigeonnée de savon par sa grand-mère ; quand il le dit, on le traite de badjoc, mais il persiste car il n’est pas le seul. (baghir en arabe) 

Bessakha ! : dans la santé, d’où : que cela te profite. Dit à quelqu’un qui vient d’avoir un nouveau pull-over, une nouvelle voiture ou une nouvelle femme (arabe). 

Bessif : par force. Ex : « Pourquoi il s’est marié avec une telle ? » Rép. : « Bessif ! » Sous entendu : il lui avait mis un polichinelle dans le buffet et le père de la fille est venu avec le revolver. (arabe) 

*Bestel : pâté de viande enfermé dans une fine pâte pliée en triangle (et pas un triangle quelconque comme disent les profs de math, mais un triangle équilatéral avec trois beaux angles de 60 °) et frite. Beaucoup plus fin que le samoussa du continent indien.(probablement judéo-espagnol ; à rapprocher de pastilla) 

Beurstom : étouffant (pour la nourriture). Par exemple la pâtisserie d’une belle-mère jugée par son gendre ou sa bru. 

Bezef : beaucoup. (arabe). À la bar-mitzvah de Jacob, il y avait bezef des gâteaux. 

*Blibli : pois chiche grillé soit jaune et salé soit blanc, enrobé de sucre glace ; au sens figuré, signifie « des clopinettes ». Ex : 

-« Qu’est-ce que tu fais en ce moment ? ». 
-« Je boursicote ». 
-« Et ça te rapporte ? » 
Si on est franc, on répond : « Des bliblis ». 

Boktof : potage d’été à la tomate et à la menthe, rafraîchissant, qui néanmoins se mange chaud, contrairement au gaspacho. 

*Bouarlena ! : Quelle catastrophe pour nous ! 

*Bouarliha ! : Quelle catastrophe pour moi ! 

*Boudjadi : un personnage peu fiable, un amateur !

*Bou ou ou ou ! Aie ! Aie ! Aie ! Si je dis à mon fils « J’ai écrasé ton chat » il crie « Bou ou ou ou ! » 

*Bouffa : fête arrosée entre adultes. 

*Bousbous : personne, généralement du sexe faible qui aime embrasser de façon répétée, en particulier les enfants 

Boussaadi : couteau arabe à la lame légèrement incurvée mais moins que le yatagan. 

Bouzellouf : tête de mouton. Se mange grillée ; figure dans l’accompagnement du Kiddouch de Roch Hachanah au même titre que la pomme, la courge, la grenade ou les dattes. En pratique, ni les Bénichou ni les Safar n’en consommaient, même le premier de l’an. Il faut dire que le spectacle d’une tête de mouton cuite était assez triste même s’il était moins traumatisant que celui d’une tête de mouton crue, dépecée et sanguinolente, tirant la langue et vous regardant avec des yeux doux sans paupières, telle qu’on pouvait la contempler sur l’étal des bouchers de la rue Randon. Pour les amateurs, on signale qu’on peut en consommer (sans les yeux) dans un restaurant du port de Larnaka (Chypre). 

*Brel (ou brèle) : stricto sensu, mulet ; utilisé dans le sens de « bourricot ». Ya brel ! : insulte lancée par un automobiliste à un ânier qui encombre la route ou même qui ne l’encombre pas (arabe). Pendant la bataille du mont Cassino en Italie, en 1943, les forces américaines butaient contre un sommet fortement défendu par les Allemands. En désespoir de cause il fut décidé d’envoyer à l’attaque un régiment de goumiers marocains avec comme logistique des bourricots chargés des éléments des mortiers. Le sommet fut emporté. Leur unité fut surnommée par les Britanniques : « les Royal Brel Forces ». 

*Broumitch : amorce pour la pêche à la ligne, jetée dans l’eau dans la zone prospectée ; par ex : mie de pain mélangée à du camembert, et du sable ; le transport dans le tramway posait un problème olfactif. Plus généralement, le petit cadeau promotionnel d’un commerçant est du broumitch. 

Cabassette : panier contenant des plats et casseroles pleins de nourriture ou bien le pique-nique (espagnol). 

*Cacabzebda : littéralement : zebda signifie « beurre » ; caca se passe de commentaire : l’association dit bien ce qu’elle veut dire ; appliqué à une chose, signifie : cochonnerie sans valeur ; appliqué à une personne du sexe féminin, signifie « chichiteuse exigeante et fière de l’être ». (par égard pour les familles, on a gommé les noms). 

Calbotte : échange de coups, notamment à la récréation dans les écoles de garçons et, en général, devant un parterre de spectateurs.

Calentita (ou calentica) : flanc salé, à la farine de pois chiches, vendu en parts découpées dans un grand moule rectangulaire extra plat présenté devant les boulangeries espagnoles, notamment rue Bab-el-Oued à Alger (espagnol). 

*Cantère : quartier espagnol d’Alger mentionné pour évoquer le manque de goût vestimentaire. Dérivé de la canterra, quartier des fours à chaux. 

*Cassouella : repas rustique. Par ex : nourriture apportée pour un picnic ou lorsqu’on s’invite chez quelqu’un (espagnol) 

*Castagne : bagarre physique 

Celui qui donne et qui reprend, c’est le fils du serpent : formulé par les enfants lors d’échanges de jouets. 

Chaouch : fonctionnaire de bas niveau, serviteur, esclave. Ex : un petit garçon dira à sa sœur aînée qui lui enjoint d’apporter une chaise : « J’suis pas ton chaouch ! ». 

Charbaaa : signifie « Dieu préserve ». HBS a découvert que c’est le nom d’un démon positif de la superstition dans les invocations magiques des papyri grecs, dont le nom se serait perpétué à partir des magicien Juifs de l’époque jusqu’aux grands-mères d’aujourd’hui. 

*Chèèèèh ! Bienfait pour lui (ou elle) ! utilisé comme interjection lors du constat de la justice immanente ; exprime la vengeance assouvie sans intervention directe ; par exemple quand un célèbre antisémite vient de casser sa pipe. 

Cheikh : notable arabe. Se dit aussi d’une personne qui a (ou qui se comporte comme si elle avait) de l’autorité assise sur un âge respectable ; qualificatif utilisé par Marguerite B. pour qualifier son gendre quand celui-ci faisait le faraud. 

Chibani : vieux (substantif), comporte une notion d’autorité mais se dit de façon narquoise ; : le chibani peut-être un potentat, villageois ou domestique sans la notion de respect incluse dans « cheikh » (voir plus haut). Ex : Giscard d’Estaing est, quoi qu’il essaie de faire croire, un chibani. 

*Ckhal? : Combien ? Début de conversation chez le moutchou ou au marché (arabe). 

Chkimba : ragoût de tripes au paprika accompagnant le barbouche, parfois enrichi d’artichauts ou de pommes de terre. Utilisé par Fernand T. pour désigner une jeune voisine peu attrayante et peu sociable, peut-être parce que son visage maussade faisait penser à un embarras gastrique. 

Chkoumoun : malchance (arabe). Voir La Parodie du Cid : 

« Et quand on croit qu’enfin ça y est le bon moment, 
« En avant la chkoumoun et les emmerdements ».

Chmette ! Quel dommage ! 

*Chouf ! : Regarde ! Servait notamment à signaler à un proche, d’un mot chuchoté, une femme mal attifée ou un homme mal boutonné. 

*Chouia ! : un peu !. Lancé par le buveur d’anisette lorsqu’on le sert, mais seulement après qu’une large quantité d’alcool ait été versée. 

Chtêtra : même utilisation et même accommodement que la chkimba mais les tripes sont remplacées par des petits bouts de viande. 

Cigares, cigarettes : pâtisseries mangées à l’occasion des fêtes juives. Pâte d’amande enroulée dans une fine pâte frite et trempée dans le miel (Safar) ou le sirop de sucre (Bénichou), cet accompagnement étant un sujet de discorde. 

*Cinq : chiffre favorable et propitiatoire utilisé dans les expressions superstitieuses : « cinq pour toi » : se dit avec le sens de « profites-en » à quelqu’un à qui il arrive quelque chose de bon ; « elle lui a fait le cinq » est employé à propos d’une mère qui, en réponse à des questions sur ses enfants, farcit ses réponses de « cinq » (par ex., il fait cinq cacas par jour) pour le cas où le questionneur serait animé par Lilith, la sorcière qui emporte les enfants. En général, le questionneur, qui connaît la chanson, est profondément vexé et cela finit par une fâcherie. Le port d’un bijou en forme de ma in était considéré par certains comme une utile précaution. La main en question avait un pouce. Ne pas confondre : la main avec un deuxième pouce à la place de l’auriculaire est la main de Fatmah (ou de Fatimah) des Musulmans. (voir khamsa) 

*Commote (X..) ! ou Lacomote : on regrette l’absence de X mais qu’il profite comme s’il était avec nous ! Lacomotek : je regrette ton absence. Par contre, à Tlemcen, lorsqu’on faisait, après la fête, le décompte des présents et des absents, on disait : « ceux qui sont venus, ils nous ont fait plaisir, et ceux qui ne sont pas venus, ils nous ont fait encore plus plaisir ». 

*Deldel : qui n’est pas en possession de ses moyens ; en particulier se dit de quelqu’un qui ne se relève pas assez vite de maladie, ou qui est ramolli par le poids des ans. 

*Djeb ! : Aboule ! Donne-moi ! La mère de famille disait à son mari : « demain je vais au marché ; djeb le flouss ! »: 

Dod : littéralement « vermine » ; se dit d’une foule dense que l’on perçoit comme hostile ; par ex. une manifestation antisémite. (arabe) 

Doigt de dames : pâtisserie à base de farine, en forme de fuseau de 4 à 5 cm de long, frite et trempée dans le miel ou le sirop de sucre. 

Doigts de fée : voir « cigarettes ». 

*Douda : impulsion intempestive et parfois répétitive ; de quel qu’un qui quitte une réunion familiale pour aller acheter le pain, on dit : « Il a la douda », comme on dirait : « ça lui a pris comme ça ». 

Dougdouk : couteau à usages multiples, par exemple égorger l’adversaire. Viendrait de dougdgou = fracasser en arabe 

Drobzer : faire un enfant dans le dos ; coincer, attraper ; ôter. 

*Elfettenette : le passé est mort ; s’utilise quand un ancien nous saoule avec ses réminiscences ou lorsqu’on se rappelle avec regret une occasion manquée : par exemple : « je suis arrivé en retard à mon rendez-vous avec Josette et je ne l'ai jamais revue ; elfettenette ! ». (arabe) 

Falempo : personne peu fiable, sur qui on ne peut pas compter, pauvre type. Curieusement, n’existe qu’au masculin.

Falso : faux jeton; traître. Curieusement….voir ci-dessus. 

*Fartass : chauve ou sur le chemin de la calvitie. Poivre d’Arvor était fartass avant d’avoir l’air d’un champ de poireaux pendant son traitement régénérant. 

Fatmah : prénom arabe, dérivé de Fatimah, qui est le prénom de la fille du prophète Mahomet. (sur lui, la prière et la paix ! comme on dit dans Les Mille et une nuits.). Par extension, femme de ménage indigène. Voir « cinq ». 

Felfel : littéralement : « piment ». Nature « vif-argent ». (arabe) 

Figure de tadjine : se dit d’une personne dont le visage est large, rond et plat 

Fissa ! grouille toi ! Faire fissa : se presser. (arabe) 

*Fliou, kemoun et nah-nah : herbes du barbouche (voir ce mot) 

Flouss : argent, monnaie (arabe) ; voir La Parodie du Cid, Don Diègue à Don Gormas : 

« Tu m’as levé l’honneur que c’est plus que le flouss ». 

Foul : fève, ragoût de fèves (arabe). 

*Foum Tatahouine : le bout du monde. Tatahouine est une agglomération du Sud Tunisien, ancienne base des Bataillons d’Afrique. Foum signifiant bouche, Tatahouine devait être considérée comme l’entrée du désert. 

*Frangaoui (ou caoui) : français de métropole 

*Frarbec (les puristes disent nfrakhbec) : je suis heureux pour toi (arabe) 

Frita : tchouktchouka. 

*Galoufa : probablement le nom du préposé au ramassage des chiens errants vers 1900 dans la ville de Bône ; il devait être performant car même à Alger, à la Pointe Pescade, et à Blida, le mot était utilisé dans le sens de fourrière, comme menace pour les enfants désobéissants.

Hadoua : épisode de la cérémonie du mariage juif à Alger (qui, en 1900, durait une semaine) : visite de la fiancée et de ses parents au domicile du fiancé absent. 

Imche ! : Va-t-en ! Dégage ! chez les Safar et à Tunis. « Viens ! » selon les Bénichou, à tort Correspond au verbe aller, marcher, selon l’arabisant Norbert T. 

Kabod (faire le…à quelqu’un) : entourer de prévenances : se pratique avec les vieux, les fils prodigues, les personnes qu’on n’a pas vues depuis longtemps, le grands rabbin s’ils vient chez vous et les belles-mères en période de paix, etc. Kabed dans le sens de « honorer » est le terme hébreu utilisé par Dieu pour prescrire le commandement : « Honore ton père et ta mère »

Kanoun : vase conique épais en terre cuite, d’une vingtaine de cm dans toutes ses dimensions, rehaussé de trois cornes sur lesquelles on pose la marmite où le ragoût mijotera au dessus des braises pendant 24 à 48 heures. La punicisante Hélène B.S. a découvert qu’il existait des kanouns chez les Babyloniens, avec le même nom. Par ailleurs, les autels du monde sémitique ancien sur lesquels s’opéraient les sacrifices d’animaux rituels, étaient des kanouns parallélépipédiques munis de quatre cornes.

Kaoua : le café, impératif après le repas ; et aussi, petite pâte roulées à la main, en forme de fuseau de un cm de long ; autrefois confectionnée par les grands-mères. (arabe) 

Kaoua m’bita : kaoua épaisse, comme un grain de café. (arabe) 

*Kebébé : épice spécifique du nougat (celui des grands mères, pas celui de Montelimar ); excellent lorsqu’on ne met pas dedans, par inadvertance, les noyaux des dattes (suivez mon regard vers Mémé). 

Kechfa : honte. C’est la kechfa quand on a fait pour la table une quantité insuffisante eu égard au nombre d’invités ; ou bien lorsqu’on a oublié d’inviter un cousin à une fête de famille. (arabe) 

Kemia : accompagnement apéritif de l’anisette (voir makhia). 

Kesbour : persil arabe ; feuilles de coriandre. 

*Kess-kesse : récipient pour cuire le couscouss ; plus précisément, c’est la passoire, remplie avec le grain, partie supérieure du couscoussier, où arrive la vapeur ; par erreur désignait la kessra (voir ce mot) chez les Bénichou 

*Kessra : immense plat en bois aux parois épaisses et de faible hauteur, taillé dans une seule bille de bois dur, dans lequel on « roule » la semoule pour la transformer en couscous. Ustensile tombé en désuétude en raison du progrès technique appliqué aux grains de couscous, sauf chez les maniaques du passé. Les autres le gardent parce qu’une belle pièce de bois dur comme ça, ça ne se jette pas. Ne servant plus a rien, il trône au dessus d’un meuble de cuisine et mobilise un demi mètre carré. Le kesskess est la passoire, partie supérieure du couscoussier, où arrive la vapeur). 

Kfossé ! : C’est moche ! moralement ou matériellement. 

*Krouia : épice voisine du cumin (qui lui s’appelait kemoun). Les carottes au krouia sont un plat traditionnel, bourré d’épices, que Marcel B. avait coutume de faire lorsqu’il recevait ses enfants. Un samedi, après la première bouchée, ils ont déclaré : « les carottes au krouia de tata Colette sont les meilleures ». C’était l’insulte suprême ; comme si on avait dit à Clémentine Z. : « les sphéries de tata Berthe sont meilleures que les tiennes ». Marcel cessa de faire ce plat. Les soirs de fête en famille, il déguste comme tout le monde les excellentes carottes de Colette, mais le plaisir gustatif est empreint d’amertume. 

Khaieb ! Le malheureux ! (au sens physique ou moral, pas financier). 

Khalotta : mélange raté, vestimentaire, culinaire, politique, religieux…..etc. 

Khalouf : cochon. (arabe). 

*Khamdoullah ! : Que Dieu soit loué ! Exclamation de reconnaissance repue, notamment après un repas copieux ; s’accompagnait d’un rot dans les familles tchrok (voir ce mot). 

Khamsa : cinq ; la main de Fatmah. Accessoire de superstition chez les Juifs et les Arabes ; voir « cinq » ; (arabe) 

Khbouba ! : prononcé en essuyant un échec ou en en constatant un chez les autres 

*Kher ? Façon inquiète de s’enquérir lors d’un événement insolite : Par exemple lorsque Hélène arrivait seule chez ses parents un soir de semaine. Il pouvait y avoir plusieurs raisons mais les pires venaient aussitôt à l’esprit, du genre : « Tu t’es disputée avec Marcel ? » 

*Khir o mlekh ! : du bonheur et du bien ! 

Khlah : excrément. S’utilise au sens propre et au sens figuré (si l’on peut dire !) ; par exemple, pour qualifier un plat raté tel que les pâtes trop cuites. (en arabe : khra) 

Khlass ! : ça suffit ; y en a plus ; c’est fini. S’utilise principalement à table, lorsque l’assiette va être trop pleine ou lorsque la bouteille est vidée ; se disait aussi lorsqu’on avait terminé un travail fastidieux (arabe) 

Khmar : âne ! (parfois précédé de Ya). S’adresse à ou concerne, par exemple, un écolier peu performant ou vise l’auteur d’une quelconque erreur. 

*Khsarah !: perte, dommage, en judeo-arabe ; Quel gâchis ! Pire que « Schmette ». 

Kif kif : pareil. (arabe) 

*Knedlett : pâtisserie aux amandes en forme de petit panier, confectionnée à l’occasion de la fête de Pourim. 

La figa de ta ouélla ! : littéralement : le sexe de ta vieille ; insulte espagnole. 

*Laésterna : Qu’Allah (nous) protège ! les Juifs n’hésitaient pas à appeler Dieu « Allah » et inversement, les Musulmans ne se privaient pas de dire Rbé (rabi) pour désigner Allah. 

*Laganioussa : sécrétions nocturnes au coin des paupières : le terme est malheureusement encore plus dégoûtant que la chose. 

*Lahésahel : à la grâce de Dieu ; on a fait tout ce qu’on a pu ; on n’y peut plus rien (spécial Safar) 

La mort de tes os ! : insulte forte adressée à un ami qui vous a manqué de respect ou à un inconnu qui a embouti votre charrette. (français) 

La purée ée ée ée ! (air : sol ré mi) : Misère ! Se dit face à une accumulation d’emmerdements. (français) 

La purée de tes os ! : comme « la mort de tes os », mais atténué. (français) 

Larbebassec ! : tu es ma beauté. En général, dans la bouche des grands-parents (arabe) . Version fautive d’une expression arabe, « narbebassec », signifiant « je prends ton mal ». Utilisé affectueusement en parlant à un malade. Chez les enfants, trouvant la sonorité comique, on en rajoutait en disant: « larbebassec tote » sans connaître le sens qui est : « je prends ton mal des chats ». 

Lardinimec ! : transcription par Marcel, Georges et Claudine de l’expression arabe : In a’al din imec : la race (ou la religion) de ta mère (sous entendu qu’elle soit maudite). Variante concernant le père : lardinbébec. Insulte majeure déclenchant automatiquement un coup de couteau si le destinataire est un Algérien. C’est probablement ce que le footballeur italien a dit à Zinédine Zidane le jour où ce dernier a donné son mémorable coup de tête.

*Lardjouza : compris comme équivalent de Larzez ; par Monique S. lorsque sa grand mère lui disait des mots doux : « ma chérie, ma poupée, ma belle ! » . Mais dans la famille Bénichou et pour le Constantinois Norbert T., « lardjouza » signifie (en arabe) : « la très vieille ». 

Larkeulle ! : Intelligent ! Expression admirative lorsqu’on entend le récit d’un exploit intellectuel ou d’une action astucieuse. 

*Larmèche : terme synonyme de mais moins répugnant que laganioussa 

Larzèz (ou la’zez en arabe)) : chéri, chérie ; larzesté : mon chéri, ma chérie ; surtout, dans la bouche des femmes s’adressant à un enfant. 

*Lbenne : petit lait ; consommé seul ou pour arroser le couscous au beurre. 

*Leïbarec : Dieu te bénisse : dit par un père à son fils qui lui annonce un exploit ou une œuvre pie : « j’ai été reçu au bac » ou bien « j’ai rendu ma visite annuelle à tonton Machin » 

Loubia : soupe aux haricots blancs avec des tonnes d’ail, du pied de veau et du paprika. 

*Louette : dégourdi tendance filou. 

*Mabrouk ! : littéralement : Sois béni (dans ton entreprise) ! ; bonne chance. (hébreu). Même origine que baroukh, berakha etc. Selon H.B.S. tout cela vient des Assyro-Babyloniens chez qui la racine BRK signifiait prier ; en arabe berek évoque le genou ; les Juifs religieux plient les genoux lorsqu’ils prononcent une bénédiction : enfin lorsque le chameau s’installe pour le repos en pliant les genoux, on dit qu’il baraque, le mot venant de l’arabe. Le chameau étant capable de crier (voir introduction), mais pas de parler, on ignore si, lorsqu’il baraque, il prie. 

Main : voir « cinq » 

Makhia : littéralement, «eau de vie ». Désigne l’apéritif à base d’anisette largement coupée d’eau et accompagnée d’excitants salés susceptibles d’entraîner une consommation renouvelée et massive de la boisson, tels que : cacahouètes, olives, tramouss, pistaches, amandes salées, voire, dans les bars à la mode de Bab el-oued, petits rougets frits.

*Makkache : pas du tout. Makkache, c’est l’absence ; ouallou (voir ce mot) c’est le vide. Makkache bono : pas bon, pas d’argent !. Par extension, désignait les malheureux danseurs et joueurs de cymbales portatives, sub-sahariens et squelettiques, qui mendiaient de l’argent ou des vêtements dans les rues d’Alger et dont l’apparence et les bruits terrifiaient les enfants de bourgeois à qui on disait, lorsqu’ils étaient désobéissants : « le marchand d’habits va t’emporter ». 

Mamzer : bâtard. Utilisé comme insulte. (hébreu) 

*Manarf : j’ignore (arabe) ; on disait souvent : Manarfech 

Mange ! : réponse au mot de Cambronne (français). 

Mange ta main, garde l’autre pour demain ! : s’adresse à un morveux qui clame sa faim une demi-heure avant le repas. 

*Mariquita : pipelette au courant de tout et divulguant tout ; désigne un gay ou une coccinelle en espagnol. 

Marque dommage ! : prends-en ton parti ! Encaisse et tais-toi ! 

*Marroner : râler ; s’emploie plutôt précédé du verbe faire : « elle l’a fait marronner » ; par exemple lorsque l’épouse sert délibérément à son seigneur et maître un plat qu’il n’aime pas.

Marsa : panse de veau farcie (juif). 

*Marsob, Marsoba : petit rusé, petite rusée ; se dit aussi avec affection 

Mata (faire la…) : surveiller ; faire le guet ; voir si la police n’arrive pas. 

Mata 22 : attention ; la police arrive. 

*Matagana : des nôtres, c.a.d. membre du peuple élu ; déformation de m’takhna (arabe). 

Matartélo ! ne lui donne pas (sous entendu, « la raclée »). Cri poussé par Marguerite B. lorsque son mari Raymond entamait la poursuite de Marcel auteur d’une énième infraction. (arabe) 

*Mchennef =mesmomm : quelqu’un qui fait la gueule 

*Meflotte, Meflotta (additif à) : personne pas très futée, voire cinglée; les Bénichou avaient une femme de ménage espagnole qui faisait gaffe sur gaffe ; pour parler d’elle sans qu’elle comprenne on l’appelait « Les gars de la Marine », chanson en vogue de Tino Rossi. Si le lecteur n’est pas lui-même « meflotte », il comprendra pourquoi. 

Meguina : succulent pâté à base de morceaux de cervelle avec des petits morceaux de viande et d’oeufs durs, incluant, pour la couleur, des petits pois et des bouts de carotte, qui a malheureusement disparu des menus à cause du cholestérol et de la maladie de Kreuzfeld Jacob. 

Mekrod : pâtisserie faite à l’occasion des fêtes juives. 

*Mektoub : c’était écrit ! Se dit au récit d’un malheur ou d’un grave ennui. Utilisé aussi, par anticipation, par les étudiants pessimistes à la sortie d’un examen.(arabe) 

Meskine : le malheureux, le pauvre 

Meskoutcha : biscuit hyper-vaporeux à la fécule de pomme de terre (espagnol).

Mesmomme : personne peu avenante qui fait naturellement la tête ; s’applique surtout aux dames ; tout le monde avait dans sa famille une vieille cousine mesmomme, qu’il fallait néanmoins embrasser au jour de l’an ; se dit aussi pour une jeune fille qui manifeste épisodiquement un tempérament agressif : « Qu’est-ce qu’elle a ? ». « Elle est mesmomme ; elle a loupé ses examens »

*Meumeu : de qualité ; bon ; sa petite amie, elle est meumeu ; ses galettes elles sont meumeu ; lorsqu’on n’est pas manchot, on accompagne la parole du geste de la main dirigée vers la bouche, agitée d’avant en arrière avec les cinq doigts réunis. Moïse Z. a fait ce geste en direction de Clémentine son épouse lorsqu’il a vu pour la première fois la future de leur petit fils Marcel B

Meutrokha : maigrelette, sardine . Qualifiait Odette C. 

Mezlote : indigent, malchanceux

*Mkhemchè : cigarette (voir ci-dessus) de 1m de long enroulée sur elle-même pour former une spirale grande comme une assiette ; appelé aussi turban par les Juives en voie d’assimilation 

Mlekh ! : C’est bon ! Par ex., quand on mangeait le couscous-loubia de Clémentine Z. (arabe) 

*Montecao : pâtisserie à base de farine, de sucre, de cannelle et d’huile, cuite au four ; Georges S. adorait les montécaos lorsqu’ils étaient faits par sa fille Hélène. Selon l’hispanisante Danielle T., la pâtisserie d’origine, espagnole, est le mantecado (de manteca : graisse, beurre) 

*Mouquère : mauresque ; vient sans doute de l’espagnol « mulier » ; plutôt péjoratif ; les enfants qui employaient ce terme recevaient une baffe. Paraphrasant une chanson du cru, évoquant la vie de travail de la mouquère, le dentiste humoriste de la famille Aboulker, disait « Trabadja l’Aboulker » lorsqu’il voyait la salle d’attente pleine de clients de son frère professeur de médecine tandis que lui partait à la pêche. 

Moutchou : épicier mozabite, avenant, dur à la tâche, d’un type physique très reconnaissable, petit, teint olivâtre et doux, visage rond. De nombreux moutchous se sont installés en métropole ; ils ne sont pas mozabites mais ils sont ouverts les jours de fête et le soir tard. 

*Nef : orgueil découlant d’une conscience hypertrophiée de la noblesse familiale. C’est ce qu’on manifeste lorsqu’on refuse de demander de l’aide, pour quoi que ce soit. Les spectateurs disent alors : « Le nef ! » 

*Nemouss : mouvement des lèvres exécuté par une demoiselle infatuée d’elle-même à qui on fait un compliment et qui juge qu’il est insuffisant. Faire le nemouss peut signifier « faire la mijaurée ». à signaler que « namouss » signifie « moustique » dans certaines contrées africaines selon les riches lectures de Bernard B. 

Ouach ada ? : qu’est-ce qu’il y a ? Qu’est-ce que c’est ? Dit avec une nuance d’inquiétude, par exemple, quand on entend un bruit inhabituel dans la rue, dans l’appartement d’à côté ou dans la cuisine. Ouachkoun ada ? même sens. (arabe) 

Ouakhad : 1. On comptait en arabe de 1 à 5. Au-delà, on comptait en français. 

Ouallou ! Y a plus rien ! ou : Échec ! Par exemple, lorsqu’on distribue des bonbons aux enfants et que le dernier n’en a pas : on lui dit « ouallou », et on se tire rapidement. Ou bien, à propos d’un constipé : « Il a pris un suppositoire, résultat : ouallou ! » (arabe) 

Ouarch : nostalgie ; tous les pieds noirs ont l’ouarch de l’Algérie. 

Ouella : vieille ; grand-mère. 

Pakhot : (chez les Safar ): abruti 

Pakhota : (chez les Bénichou) : paresseuse fille. Marguerite (attention ! Pas Marguetite B. !), dans le Faust de Gounod, n’est pas seulement une cruche naïve, c’est une pakhota. 

*Pamplinass (faire des) : manifestations d’amitié avec en abondance sourires et compliments, mais dont la sincérité n’est pas garantie : par exemple les éboueurs chez qui le président Giscard d’Estaing s’était invité à dîner lui avaient fait des pamplinasses. Vient de l’espagnol où le sens est « balivernes ». 

*Pantcha : atterrissage sur le ventre lors d’un plongeon raté. A la suite d’une pantcha, les spectateurs rigolent et le plongeur sort de l’eau avec le ventre écarlate. 

*Pataouette : langage pied noir ; personne vulgaire tout au moins d’apparence ; pour avoir droit à ce qualificatif il suffisait de porter des espadrilles, un pantalon sans ceinture et un marcel, de couleurs disparates et d’être faché avec les coiffeurs. 

Pèze : l’argent. Il a du pèze = il n’a pas à se plaindre. (voir flouss) 

Plaou : sorte de ragoût spécial pour la période de Pessah ; rapide à faire, très gouteux, mélange de galette au vin en morceaux et de petits pois, accomodé à l’ail et au crouya, d’origine probablement oranaise. 

Popopo ! : exclamation oranaise exprimant l’admiration. Ex : « il s’est fait construire une maison, Popopo ! » 

*Porot : nom d’un psychiatre à la mode. « Va chez Porot ! » complète l’invective « Maboul ! ». Son établissement était proche du domicile d’Hélène S avant son mariage. Il n’y a aucune conclusion à en tirer. 

Putain ain ain ain ! ! ! (air : do sol) : expression admirative à la vue de jolies jambes marchant dans la rue. 

Purée des coqs ! : expression employée quand un ennui ponctuel vous frappe. Par exemple, lorsqu’on vient de se taper sur le pouce avec un marteau, quand on a loupé le tramway ou, de façon plus appropriée, lorsqu’on a marché sur une déjection animale (français). Voir « La purée ») 

Quesaco ? : qu’y a-t-il ? Que se passe-t-il ? (espagnol) 

Rabbia : rage (espagnol.). Voir, dans la Parodie du Cid, l’alexandrin de Don Diègue : 

« Qué rabbia, qué malheur ! Pourquoi c’est qu’on vient vieux ? ». 

Ragougnasse : nourriture pas nécessairement mauvaise mais peu appétissante. Par ex., quand les pommes de terre ou les pâtes sont trop cuites ou la ratatouille transformée en pâtée. 

*Rchaïchi : salopard ; littéralement « eunuque » en assyro-babylonien (selon Hélène B.S..) ; pour d’autres, utilisé dans le sens de gourmet, raffiné- avec une nuance à la fois narquoise et envieuse voire vindicative 

*Remkhé : ragoût de poulet aux coings et aux oignons, réservé à la veille de Kippour chez les Safar. Hélène S. le fait avec talent et le mange. Elle mange aussi la part de son mari, de ses fils et de ses petits fils qui n’en font pas leur tasse de thé. Ses belles filles lui tiennent compagnie (par goût ou calcul ?), heureusement pour le tour de taille de la cuisinière. L’odeur imprègne la maison plusieurs jours avant et après, puis va s’installer au congélateur. 

Rira : jalousie. On dit : « il a la rira ». 

Rossa (la) : fiancée ; elle à droit à tous les égards et a intérêt à en profiter car le conjugo et l’esclavage approchent. 

Roubi : clinique concurrente de celle de Porot. 

*Sakha ! : santé ! (arabe) 

*Sakha fécom ! : Tant mieux pour vous ! Que cela vous profite ! 

*Sakhalec ! : Tant mieux pour toi 

*Samoth : lourdement insistant ; casse-pieds ; expression de l’exaspération de Maggie E. S. lorsqu’ un de ses très jeunes cousins insistait pour qu’elle l’accompagne faire un minigolf à Follonica en 1972 

Semlah ! : Cela va comme ça ! C’est rien ! Cela va passer ! Par exemple, quand on voit quelqu’un qui s’étouffe ou tousse violemment après avoir bu ou mangé outre mesure, ou même simplement à cause de l’absorption ratée d’un cachet d’aspirine.

Sarrouel : pantalon corsaire des hommes et femmes algériennes comportant un évasement vers le bas entre les deux jambes, descendant jusqu’aux genoux. Les enfants des citoyens français se perdaient en conjectures sur l’usage de cette espèce de poche drôlement placée. 

*Sbirotte : hypocrite 

*Scapa (faire) : se sauver 

Scheumneuf : qualifie la tête (ou l’humeur) de quelqu’un qui la fait. 

* Schmette ! : Quel gâchis ! Par exemple, lorsque Hélène fait pour les invités des quantités tellement importantes qu’il en reste les trois quarts, à charge pour Marcel de les écluser dans les jours suivants pour ne pas jeter. (arabe) ; a le sens de méchanceté en judeo-arabe 

Schrodech : contraction de Roch Rodech (tête du mois = premier jour du mois) pratiquée par les dames pour fixer la date de leur prochaine visite au cimetière. 

Skefatouella ! : sourdingue ! Amabilité entre grands-parents. 

Smen : beurre arabe au goût très fort de ranci ; qui se conserve longtemps (utile par exemple pendant la traversée du désert en chameau). Faut aimer ! 

Sphéries : pet-de nonne fait avec de la farine de pain azyme et trempée, aussitôt frit, dans du sirop de sucre. 

Comme son nom l’indique le sphéries doit être sphérique, ce que nient les Safar qui les font cylindriques et plutôt plates. Hélène S. a réussi à convaincre ses enfants que c’étaient les meilleures. Elle prétend en avoir mangé au Portugal, avec cette forme, confectionnées dans un couvent. Marcel a essayé sans succès de lui faire admettre qu’il s’agissait de sphéries convertis. 

Pendant le semaine de Pessah, c’est un objet de compétition entre les cuisinières qui se les offrent les unes aux autres en espérant, contre toute vraisemblance, que leur supériorité sera reconnue. Les hommes et les enfants mangeront tout et se garderont de trancher. 

Saênê ! : (Quelle) chaleur ! Expression réservée aux mois d’été ou aux appartements trop chauffés. Employée surtout par les vieux qui ne prennent pas de bains de mer. (arabe) 

Saadé : ma chance, mon étoile ; saado : sa chance. S’associe à « soued » : mauvais, pourri. Employés dans l’expression « soued sardé » qui signifie « malheur de moi » et est crié par une tante qui sermonne sa nièce (subi par Monique S.) 

Soued sardo figure dans la chanson judéo-arabe qui commence par « Baladè fel Constantine » et dont le refrain est « Ou Guillaume soued sardo », c.a.d : « et malheur à Guillaume II ! », ce qui montre qu’à la veille de la guerre de 14, le patriotisme n’était pas un vain mot dans l’Algérie profonde. 

Ta bona foké tadjine : la casserole sur la marmite. Lorsqu’une femme met un imperméable sur un manteau ou lorsqu’une frileuse empile trois pull over. 

Tachpila ! : Quelle honte ! Par ex. après une gaffe. 

Takhona : bourrique. Se dit, avec résignation, d’une imbécile congénitale qui vient de donner une fois de plus la preuve de ses talents. 

Taazmenne : d’autrefois. Se dit lorsqu’on évoque quelque chose du passé que l’on regrette : par ex., la méguina (voir plus haut).

Tbekh : ragoût (arabe) ; tbekh taa graa : ragoût de courgettes avec boulettes et pois chiches. 

Tchao ! Au revoir ! (italien) 

Tchatche : bavardage . « Il a la tchatche » implique : « il a de sérieux atouts pour réussir dans le commercial ». 

Tcheklala : bataille verbale entre deux ou plusieurs femmes ; scène de ménage orchestrée par l’épouse. (arabe). Signifie aussi scandale, comme celui qui serait fait par une grand-mère en minijupe ou par une femme qui irait au marché en tenue de soirée. 

Tchkha : déformation de Djekha (ou Jorah) : personnage du folklore arabe d’Afrique du Nord, bête ou malchanceux. Une histoire de Tchkha : une aventure impossible, sans logique. 

Tchoufa (faire……) : rater, échouer. Ex : Hélène a voulu faire monter un soufflé au fromage et elle a fait tchoufa. Autre ex. : Sylvain a essayé avec Josette et il a fait tchoufa. Edmond Brua a donné à ce mot ses lettres de noblesse avec le célèbre quatrain de la Parodie du Cid : 

« Ce bras qu’il a tant fait le salut militaire, 

« Ce bras qu’il a lévé des sacs de pons de terre, 

« Ce bras qu’il a gagné des tas de baroufas, 

« Ce bras, ce bras d’honneur, oilà qu’y fait tchoufa ! » 

*Tchrok : vulgaire, par l’origine ou le comportement 

*Tecreta : coiffe noire des juives algéroises (et peut-être -riennes) âgées. Elle avait la forme d’une grande kippa ajustée sur le crâne, coupant horizontalement le haut du front où elle était soudée par de la gomme arabique (selon certains !). Adèle Aziza A. dite « Beziza », la tante de Raymond B. arborait fièrement la tecreta dans les amphis de la Sorbonne ouverts au public vers 1920. 

*Temniec : pagaille : dit par une mère en entrant dans la chambre de sa fille ; a aussi le sens d’embrouille et même de sac d’embrouille 

*Termdjadja : sens réel inconnu ; utilisé chez les Bénichou dans le sens de « untel » ou « une telle » 

Tfina : ragoût de viande de bœuf avec du pied de veau, du poivre rouge et de l’ail, aux épinards ou aux grains de blé ou d’orge, etc.. (judéo-espagnol). La confection de ce plat pose problème à Marcel car une de ses belles-filles adore et l’autre déteste. 

Ancien dicton algérois : 

« Un repas de chabbat sans tfina 

C’est kif kif un roi sans sa ville » 

Tiassardom ! : Maudits soient-ils ! Malédiction contre une personne ou un groupe de personnes ou une famille entière, voire un peuple. 

*Touipa : petite souris; Claudine T. pour son grand-père Maurice Z. qui auparavant faisait bénéficier Aline B du même qualificatif. 

Tramouss : graine de lupin en saumure, accessoire classique de la makhia. 

Trech ! ou Trich ! S’adresse à quelqu’un qui éternue ; encouragement à tenir le coup jusqu’à la fin de la crise. 

Trikha : raclée. Vient peut-être de trique. 

*Troch : sourd (trech en judeo-arabe) 

Va te coucher ! : dit par une grand-mère à un de ses petits-enfants qui refuse, par satiété ou par dégoût, une friandise qu’elle a amoureusement confectionnée pour lui. 

Va te faire…. en soupe de fève ! : version soft de l’expression plus courte bien connue mais interdite aux enfants, en usage au lycée Emile Felix Gautier au début des années 40. 

Va voir à la cuisine si j’y suis ! : dit par une grand-mère à son petit-fils écoutant une conversation qui n’est pas de son âge. Quand la scène se déroule à la cuisine, l’enfant se marre. 

Vinga ! : En avant ! (esp. ?) 

*Yakharbi : Ah ! Mon Dieu ! Transformé en « Yacarbik » et complété par « Mon zamik » par les enfants de la villa Adélaïde à la Colonne Voirol. Rbi (rabi) était utilisé, aussi bien par les Musulmans que par les Juifs pour ne pas prononcer le nom du Seigneur

*Ya Khaskha ! : Ah ! .C’était dans le temps !.Le nombre de points de suspension dépendait du niveau de la nostalgie Le passé d’Alger, avant l’exil, si beau, avec le sirocco, les moustiques, les maladies de foie, les coups de soleil à la plage, le beurre liquide dès qu’il sort du frigo (quand on avait un frigo), la fièvre de Malte, ……. 

*Yakhouia ! : « mon frère » ! 

Yaouled : petit garçon . Apostrophe lancée pour attirer l’attention d’un cireur de chaussures, ou d’un porteur de panier pour le marché. En effet, jusqu’à la promulgation du Plan de Constantine par de Gaulle, rares étaient les yaouleds allant à l’école. Les enfants avaient donc un rôle économique assuré (en arabe :ould). 

*Zbouba ! : Rien du tout ! Ponctue un échec ridicule. Ex : il est parti à la pêche et ….zbouba ! Terme malséant ; origine : peau de zébi 

Zed ! Encore ! Se dit à quelqu’un qui insiste dans ses propos désagréables ou dans ses actes, de façon saoûlante. 

Zedj ! : idiote. Lancé affectueusement par une mère à sa fille qui n’arrive pas à passer un fil dans le chas d’une aiguille. 

*Zlabiia : succulente pâtisserie arabe en forme de serpent ; orange dégoulinante de miel. En France, aujourd’hui, le serpent est spiralé. A Alger, il était ondulé, replié plusieurs fois sur lui-même pour aboutir à des tuyaux parallèles soudés aux extrémités. 

*Zmennanna : se réfère à un passé encore plus ancien que « tar zmen » ; grosso modo, au 19ème siècle 

Zoubia (de la …..) : quelque chose qui ne vaut rien ; utilisé par Hélène lorsque Marcel revient du marché avec des légumes qui ne sont pas de la bonne taille ni de la bonne fraîcheur. (arabe) 

*Zouzguef (faire un coup de …..) : rouler quelqu’un avec astuce. Ex : lorsque de Gaulle a dit aux Pieds-noirs « Je vous ai compris » pour les endormir, il leur a fait un coup de zouzguef. Ou bien réussir brillamment un coup. Et aussi, à Tunis : faire un coup en politique

On aura constaté qu’il y a dans ce glossaire beaucoup d’insultes et aussi beaucoup de termes culinaires. On en conclurait à tort que dans les familles concernées on passait son temps à s’insulter et à manger. 

En réalité, l’utilisation de l’arabe était pour les enfants, charmés par les sonorités gutturales, une occasion de faire comme les grands. Quant aux insultes, c’était pour eux une façon de dire des grossièreté moins dangereuse que de les dire en français. 

L’utilisation de l’arabe pour la nourriture permettait de perpétuer les traditions et en particulier le judéo-arabe. 

Outre les grands parents, les deux experts étaient Marguerite B. qui avait appris l’arabe à l’école et Georges S. qui l’avait appris sur le tas, professionnellement, avec son père. 

Raymond B., élevé à Oran par une domesticité espagnole et ayant fréquenté la Sorbonne, n’utilisait pas le vocabulaire arabe. Simone S., qui depuis Alger rêvait du château de Versailles, se serait écorché la bouche en parlant arabe. 

Il y a sûrement dans ce document des erreurs de sens et de prononciation. La dispersion des familles, fruit de l’exil, a limité les occasions de corrections lorsque le souvenir se faisait flou. 
Le recensement a été opéré avec l’aide, parfois enthousiaste, de (par ordre d’âge décroissant, le seul qui compte) : 

Jeanne T 

Aline B 

*William B (tunisien) 

*Colette S. 

*Philippe D. 

Claudine T. 

*Philippe S. 

Danielle T. 

Monique S. 

Hélène S ou B.S. selon les sujets 

Norbert T. 

*Bernard B. 

*X (Kabyle) 

Marcel Bénichou 

Derniers domiciles connus en Afrique : 

8 rue Colbert, Colonne Voirol, Birmandreis 

8 rue Bab Azoun, Alger 

21 rue Lacépède Alger

 

  Commentaires (6)

 

1. Oranais Mar 04 Fév 2014

Bonjour,
Merci pour ce glossaire dont 90% est encore utilisé en Algérie.
Permettez-moi, cependant, d'apporter quelques rajouts éclairants:
- Achkoun ? : qui veut dire exclusivement en Algérie "Qui?"
- Bagali : correct: "Baghli" et qui peut se prononcer en français: Barli
- Berekh : en arabe "Baghrir" et je confirme que la plaque chauffante est badigeonnée de savon de temps en temps; c'est encore d'actualité à Oran 
- Elfettenette: "Elli fette, mate" 
- Kessra: correct. "Gassa'a" car Kessra, tel que c'est écris, en Oranais, veut dire Pain
- Khbouba: ou Hbouba qui veut dire en Arabe peste
- Semlah ! : ça se dit toujours et qui veut dire en Arabe "besm'lah": Au nom d'Allah!

 

2. Mouloud Karim Mer 24 Juil 2013

Bonjour,
Je suis étreint, vous lisant, par une indicible émotion.- Je ne suis, pourtant pas, "spécialement" croyant. Au vrai, les religions me font un peu peur. Pour revenir à notre sujet, que d'occasions perdues, que de gâchis...Pour le reste, il est dommage qu'à l'instar des Français, vous fassiez, vous aussi, l'impasse sur la langue amazighe -kabyle, rifain,tachelhit...- Je veux bien admettre l'apport du maltais,de l'espagnol, de l'arabe et du grec... dans la formation du parler algérien ; mais enfin, mettre sous le boisseau la langue mère, la langue socle, suis-je tenté de dire... voilà qui est bien regrettable ...Dommage aussi que vous parliez pas -ou si peu- de Bougie et de sa région. 
ps : comme je comprend votre amour pour cette merveilleuse et sublimissime langue Française...

 

3. mickael Lun 25 Fév 2013

Bonjour,
Savez-vous où on peut trouver du krouia à Paris ?

J'en cherche désespérément...

 

4. Myriam Chetrit-Sheffer Jeu 08 Nov 2012

Je vais de decouverte en decouverte! En lisant le glossaire de judeo-arabe sur le site MORIAL, j'ai eu comme une illumination concernant le mot SEDIEK affectueux qu'utilisait ma grand-mere maternelle, et qui pourrait etre une deformation du mot hebreu TSADIK= juste, saint, mais qui a ce jour en Israel, est utilise dans le sens "mon chou, mon cheri, adorable".

Saviez-vous que le mouvement de jeunesse sioniste d'extrème-gauche Hachomer Hatzair etait deja implante a Alger en 1950?

 

5. Sofiane Sam 20 Oct 2012

Bonjour

Permettez moi de vous poser une question SVP
Est- ce les Bénichou de Tlemcen sont aussi des juifs algériens?
Je suis algérien originaire de Tlemcen et ma grand-mère maternelle son nom est Bénichou. Elle n'a pas beaucoup de sa famille en Algérie en ce moment, elle nous a jamais parlé de sa famille, apparemment tout le monde a quitté l'Algérie en début des années 60.
Elle est toujours vivante et âgée de 88 ans.
Merci d'avance.

 

6. Margareth HINI Mar 01 Mai 2012

Quel bonheur de lire tout cela!! 
Moi qui est entendu ces expressions depuis toute petite à Alger et après bien sûr en France Métropolitaine (comme disait mon père), eh bien, enfant et même plus tard, j'ai longtemps pensé que ces expressions étaient une sorte de langage secret inventé par ma famille et qui, je pensais, ne voulait rien dire!! et surtout un langage oral (donc mon fou rire de les voir à l'écrit!!) ne pouvant être compris que par ma "smala" et personne d'autre!!
Avec ces explications presque historiques et en même temps très drôles, merci d'avoir remis ce langage oral et familier comme une réhabilitation positive de ma mémoire d'enfant.
Margareth HINI

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