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Alger : rue d'Isly (1930)
Une oasis à Ouargla (Territoire du Sud algérien)
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Alger : le marché de la place de Chartres
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Guyotville - La Plage
CROIRE CE QUE L’ON VOIT OU CROIRE CE QUE L’ON ENTEND ?
Par Caroline Elishéva REBOUH
 

Peu de parashiot portent le nom d’un homme : il y eut la sidra de Noah, il y a celle de Yithro, celle de Pinhas, Balak, Korah.
Les personnages dont une sidrah porte le nom sont juifs excepté Noah, Ythro et Balak. Quelles sont donc les raisons qui ont motivé cet insigne honneur ? Pour ce qui concerne Noé (Noah), nous savons qu’il n’était pas Juif mais qu’il était un homme juste.
Pour ce qui est de Balak, qui n’était pas Juif non plus, nous savons qu’il sacrifiait 42 sacrifices quotidiennement et, Ruth la Moabite était sa descendante et c’est d’elle que viendra le Messie! Et Ythro dont on dit toujours qu’il était le "prêtre de Midiane" ?
Le nom de Yithro (1) provient du mot yoter en hébreu qui signifie "plus" et nos Sages nous enseignent que son nom fut donné à la "parasha" qui fut ajoutée en son nom : en effet, dans le chapitre XVIII, un verset entier fut ajouté au nom de Yithro qui conseilla à Moïse de se décharger un peu en nommant des chefs (un pour 1000, 1 par centaine, 1 par cinquantaine et 1 par dizaine) et ce conseil fut immédiatement appliqué.
Ce conseil fut d’autant plus judicieux que Moïse devrait "s’absenter" pour recevoir la Torah au Mont Sinaï aussi existe-t-il un principe toujours en vigueur : "Accepte la vérité de celui qui te la livre".
Jéthro était l’un des 3 conseillers de Pharaon (2), il se convertit et devint Juif après qu’il ait entendu tout ce qu’HaShem avait opéré comme miracles.
A présent, le peuple se trouve juste un peu avant la promulgation de la Torah : ils sont arrivés pratiquement au pied du Mont Sinaï et la littérature talmudique et midrashique est riche en récits insistant sur l’importance de cet épisode, sur le fait qu’il faille toujours se souvenir de cet instant où l’assemblée des descendants des Patriarches se transforme en une nation, avec un code législatif en mains.
Le midrash rapporte qu’HaShem proposa la Torah à toutes les nations et tour à tour, à l’énoncé d’une seule des lois contenues dans la Torah, tous les peuples se récusèrent prétextant que la loi donnée en exemple était leur raison d’être. Tout au contraire, les descendants d’Abraham, d’Isaac et de Jacob acceptèrent d’emblée en énonçant leur volonté d’exécuter cette loi sans même savoir ce qu’elle contenait. En ce cas, pourquoi raconte-t-on que D menaça le peuple de les enterrer là sur place s’ils ne voulaient pas accepter la loi divine? La raison en est qu’IL a voulu marquer les mémoires (visuelles).
Le verset 15 qui suit le Décalogue (3), nous étonne : "Et tout le peuple vit les voix". La logique veut que nous entendions des voix avec nos oreilles et que nous voyions des choses avec nos yeux ! Cependant le texte mentionne bien que le peuple A VU les voix ; les exégètes nous expliquent de quoi il s’est agi. Des évènements surnaturels se sont produits au même instant : la montagne tremblait, elle était tout entière pleine de fumée, et, le son du shofar allait en s’amplifiant, ainsi que le roulement du tonnerre et la clarté aveuglante des éclairs.
HaShem énonçait Ses paroles et, à chacune d’elles, un feu intense s’échappait de Sa "Bouche" et, ces manifestations visuelles allaient frapper l’âme de chacun et la mémoire visuelle (4). Le tonnerre, le shoffar, les éclairs, le feu qui s’échappait de la Bouche de D et gravait immédiatement dans la pierre les mots prononcés, tout ceci frappait la vue de chacun c’est pour cela que le verset s’exprime ainsi : le peuple "vit" les voix.
Autre fait : avant de grimper sur la montagne, Moïse prit sur lui trois mesures et D lui donna son accord et notamment : de manière à être toujours en état de pureté physique, morale et spirituelle de manière à être disponible pour le Saint béni soit-IL, Moïse se sépara de sa femme (5). Et, au vu du spectacle qui s’offrit à ses yeux lorsqu’il redescendit du Sinaï en portant les Tables de pierre gravées du "doigt" de D, HaShem ne sanctionna pas Moïse car le plus grand prophète de tous les temps en brisant ces précieuses tables créa un traumatisme visuel car le peuple avait entendu la voix mais n’avait pas vu.
De même, prétend le Maharsha (6), lors de la déchirure de la mer Rouge, dans le monde entier le même prodige se répéta : les rivières, les lacs, les mers, dans les mares, les puits, les flaques d’eau, tout amas d’eau quel qu’il soit se fendit en deux laissant un passage sec car, c’est seulement, dit-il, en se basant sur ce que l’on voit que l’on croit.
Le Décalogue s’ouvre sur une affirmation où D vient rappeler à Son peuple, que si celui-ci est sorti d’Egypte c’est bien grâce à l’intervention d’HaShem et tous y ont assisté, personne, en conséquence ne peut le nier. De plus c’est à 50 reprises, que la sortie d’Egypte est rappelée dans la Torah et Rabbi Shimôn Bar Yohay met en parallèle le fait que l’esclavage d’Egypte était aussi un esclavage spirituel car pendant ces 210 années de dur labeur le peuple avait subi l’influence et l’impureté de l’Egypte qui avait pratiquement le seuil de non-retour puisque ce seuil est de 50 et que l’Egypte en avait atteint 49.
Dans son ouvrage Tif’éreth Israël , le Maharal de Prague compare les deux parashiot où est énoncé le Décalogue. Il prend en compte le fait que Yithro est dans le livre de Shemot dicté par D à Moïse alors que la sidra de Vaethanane, c’est Moïse qui écrit par lui-même et, il ressort que d’après le grand maître de Prague, l’accent de Yithro est surtout sur les voix et donc sur l’ouïe alors que dans Vaethanane l’accent est mis sur le feu qui exacerbe l’émotion et le sentiment de peur ou même d’effroi.
Cette peur n’était qu’une crainte révérencielle face à la Toute Puissance de D. car le peuple avait assisté aux prodiges déployés avant, pendant et après la sortie d’Egypte et, le don de la Torah n’a pas été fait pour un homme mais pour une assemblée, un peuple et c’est la raison pour laquelle le peuple, en arrivant au pied du Mont Sinaï ne formait qu’une seule entité c’est ainsi que la Torah évoque ce moment où tous s’apprêtent à recevoir ce présent de l’Eternel : ויחן שם ישראל נגד ההר En effet ici le verbe expliquant qu’ils ont formé un campement au pied de la montagne est au singulier pour souligner le fait qu’Israël ne formait qu’UN.
 
Caroline Elishéva REBOUH
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1 Yithro possédait 7 noms : Yithro, Réôuel (ami de D), Hovav, Poutiel, Yéter, Haver, Keiny.
2 Les 3 conseillers de Pharaon étaient Job, Jéthro et Bil’âm que l’on retrouvera dans la parashat Balak.
3 Décalogue mot d’origine grecque signifiant déca = dix et logue de logos = paroles tout comme en hébreu עשרת הדברות les dix paroles et non pas commandements
4 Ceci est une raison primordiale pour ne pas laisser nos yeux voir n’importe quoi de manière à ce que notre âme ne soit pas blessée ni choquée.
5 Chose pour laquelle il fut critiqué par la suite par Aharon et Myriam (Behaâlotekha XII, 1 et 2)
6 Shmouel Eliezer Halévy Eidels, exégète de Pologne 1555-1631.
 

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