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Lecture de la Torah : Lévitique 6:1 - 8:36
COMMENT DIRE MERCI par Caroline Elishéva REBOUH.

Dans Vayikra ont été commentés les différents sacrifices dont l'homme dispose pour se faire pardonner selon les infractions commises.

Ici, dans la péricope de Tsav, il est question en particulier du sacrifice : zevah shelamim (זבח שלמים) sacrifice complet.

Le mot shelamim vient de "shalom" paix mais aussi de "shalem" entier.

Il s'agit d'un sacrifice qui est apporté au temple en signe de reconnaissance à l'Eternel pour quelque chose de bien, d'un évènement qui aura réjoui l'homme.

C'est le seul et unique sacrifice dont tout le monde profite : le mizbéah (autel), les Cohanim et ceux qui ont offert le sacrifice !

Dans le monde futur, tous les sacrifices disparaîtront SAUF le korban SHELAMIM pour la simple et bonne raison que toutes les fautes, tous les péchés n'existeront plus, il n'y aura donc que des joies et des occasions de se réjouir ! Le seul sacrifice qui demeurera sera le "shelamim".

On rapporte dans le midrash que les Nations se sont plaintes du fait qu'il ne leur était pas possible d'offrir de sacrifices quels qu'ils soient et surtout pas de korban "shelamim".  La réponse à cette plainte est très logique : HaKadosh Baroukh Hou a proposé à toutes les nations d'accepter Sa Torah, mais toutes ont refusé chacune pour une raison particulière tandis que le peuple Juif a accepté la Torah dans son intégralité – en bloc – et sans conditions pourquoi donc les nations viendraient-elles à présent se plaindre parce qu'elles ne peuvent appliquer certaines consignes qui leur plaisent davantage ?

Les sacrifices qui pourraient être acceptés sont les sacrifices : ôla, hatath, asham ou minha tels les sacrifices offerts par Balak mais en aucun cas ceux de shelamim car n'étant pas Juifs ils ne pourraient en consommer la chair !…..

Le Maharsha[1], à propos de la guemara Berakhot écrit au sujet des sacrifices de shelamim que les 4 verres de vin que l'on doit boire le soir du seder de Pessah se rapportent chacun à l'un des cas de ceux qui doivent apporter un sacrifice de shelamim (de remerciement)[2].

Voici l'intégralité de cette citation :

גם ארבעת הכוסות בליל הסדר, (כפי שאומרת הגמרא במסכת פסחים הם מכוונים כנגד ארבעה לשונות של גאולה - וְהוֹצֵאתִי, וְהִצַּלְתִּי, וְגָאַלְתִּי, וְלָקַחְתִּי) מכוונים כנגד ארבעה שצריכים להודות...

Le Midrash de son côté confirme ce qui a été dit plus haut au nom de R' Pinhas, R' Lévy, et de R' Yohanan fils de R' Guedaliya que dans le monde futur les sacrifices seront tous supprimés ne subsistera que le sacrifice de remerciement et le midrash continue à énumérer les choses auxquelles nous sommes habitués qui n'existeront alors plus : l'homme ne priera plus, les Prophéties et les Hagiographes n'existeront plus, personne ne manquera d'argent, les hommes étudieront, les fêtes en dehors de Pourim n'existeront plus.

Pourtant, se pose une question pour ce qui concerne les prières que nous faisons lors des néoménies (Rashé Hodashim) et lors des fêtes de continuer à venir à Jérusalem pour y apporter des sacrifices si, comme cela est énoncé plus haut, les sacrifices seront annulés ???

Les Sages confirment que tous les sacrifices (korban yahid : ôla, hatath, asham et minha) seront annulés et que seul les sacrifices de reconnaissance seront offerts car il n'y aura plus de yetser harâ qui pourra tenter l'homme et le faire flancher au point de contrevenir aux paroles de la Torah.

Lorsque tous nous serons dans le ôlam haba (le monde futur), seule la joie règnera, il n'y aura pas de maladie, pas d'affliction, pas de larmes ni de soupirs…. Et nous seront dévoilés des secrets nous concernant personnellement, lorsque nous avons perçu des échecs personnels comme une punition nous comprendrons que ce que nous avons mal vécu dans ce monde-ci n'était qu'une protection personnelle, qu'un bien propre, une faveur décrétée du Ciel pour notre bien le plus absolu.

Les médias sont pleins d'exemples de personnes qui ont eu la vie sauve à cause d'une panne ou d'autre chose…

En hébreu on a l'habitude de s'exclamer lorsqu'il arrive quelque chose de fâcheux "gam zou letova" (ceci est aussi pour un bien) un grand maître du Talmud était coutumier du fait. Il se nommait Nahoum Ish Gamzou. Il fut celui qui enseigna le grand Rabbi Akiva.

 

Cette sidra nous entretient d’un autre aspect de la tâche du Cohen.  La Torah rapporte que HaShem a demandé à Moïse « d’ordonner »  à Aharon et à ses fils…….. ; les  Sages notent que ce n’est pas ainsi qu’il faut le comprendre mais dans une acceptation différente : se hâter להזדרז   .  Le fait de se hâter, de s’empresser,  signifie que l’homme met toute sa volonté et tout son amour pour HaShem. Rabbi Moshé Hayim Luzzatto[3] en évoquant le zèle précise que la personne qui ne serait pas zélée risque bien souvent de se priver de l’accomplissement  de mitsvoth qui pourraient fort bien ne plus se représenter et en conséquence, avoir négligé l’accomplissement d’une mitsva ou d’un acte quelconque pourrait manquer à cette personne au moment de rendre des comptes le moment venu,  car les choses qui pourraient paraître insignifiantes sont, en réalité, complémentaires les unes des autres.

 Manquer l’occasion de faire ce qui se présente et de le faire en temps voulu, empêche la personne de réussir, ainsi qu’il est dit :  זריזות היא חצי מזל  le zèle est la moitié de la chance.

Dans cette parasha, Aharon est cité personnellement et non pas en tant que père de ses fils et le midrash nous en donne la raison : l’Eternel s’était emporté contre Aharon à cause de sa conduite lors de l’épisode du veau d’or et, IL pensa même à effacer son nom de la Torah mais, Moïse intercéda pour que son frère soit pardonné chose faite lorsque commença cette portion hebdomadaire.

L’essentiel de cette péricope est l’accent mis sur la volonté de l’être humain à sublimer ses instincts et son penchant[4]. Si l’on est persuadé qu’une étincelle divine se trouve dans chaque être humain, il revient à dire que pour chacun, l’effort - pour faire revivre cette étincelle et la transformer en flamme – est minime. Il suffit d’un peu d’amour et de lumière[5] pour faire revivre cette étincelle et la transformer en flamme.  C’est en se référant au verset suivant de notre parasha que nous en percevons la promesse (lévitique VI, 6)  :

"אש תמיד תוקד על המזבח לא תכבה"                                        

                Un feu continuel sera entretenu sur l’autel, il ne devra point s’éteindre

En cela il faut comprendre que c’est par la volonté humaine et par l’action humaine que se produit cet entretien qui maintient le feu, l’éclat, la chaleur.  Et, la volonté ajoutée à la foi font que l’homme désire ardemment et de toutes ses forces obéir même sans comprendre mais, en acceptant  simplement  d’obéir aux injonctions divines avec joie et dévouement.

Si ce verset est  répété c’est parce qu’il fait allusion à quelque chose : le sens est que l’étincelle  de l’âme juive ne s’éteint jamais et c’est pour cela qu’à n’importe quelle occasion, même dans les situations les plus désespérées, l’âme s’éveille et s’ébranle faisant repartir et étinceler à  nouveau les feux les plus mourants.

C’est ici une parabole car c’est en entretenant le feu par l’ajout de bois par le Cohen que les flammes continuent à se consumer. Sur un autre plan, en mystique juive, l’autel sur lequel on allume le feu, où sont offerts les sacrifices, et où est balancé l’encens, est un haut lieu du Saint des Saints. Le Temple tout entier correspond au corps humain et le Saint des Saints correspond  à ce que l’homme compte de très précieux : sa tête, siège de ses pensées, de sa réflexion, de ses intentions. 

En donnant la Torah à l’homme D permet à la créature de pouvoir guider et diriger ses pensées et de les canaliser.  L’être humain ne peut pas toujours se dominer et ne parvient pas obligatoirement à s’obliger à avoir des pensées adéquates.

Le corps de l’homme sert de rempart à l’âme et, tant que le corps vit, l’homme peut corriger son âme, la parfaire, et la renforcer, car, a-t-on coutume de s’exprimer en mystique juive, l’âme est un « produit brut » qu’il est possible de façonner tant que l’homme évolue dans ce monde mais… dès que l’homme se retrouve « dans son milieu originel » (la terre), il ne lui sera plus possible de modifier quoique ce soit et il restera tel qu’il aura été perçu sa vie durant.« Tout ce qui se présente à toi fais le car, il n’y aura ni activité, ni projet, ni science, ni sagesse dans le shéol (tombeau) vers lequel tu te diriges »[6].  

Si donc, le corps sert de rempart à l’âme, il n’est pas permis pour autant d’attenter au corps humain comme entailler son corps, ou y faire des tatouages. Le Rambam en parle largement, et, aujourd’hui la science permet à ceux qui, dans leur jeunesse se sont laissés tenter par cette mode, et le regrettent par la suite, d’effacer d’une manière ou d’une autre. Dans la cabale, l’on précise qu’en faisant un tatouage, une cicatrice profonde marque l’âme[7]. Il n’est pas question que de ceci mais aussi des différentes modes qui consistent à insérer des objets divers sous la peau ou dans le lobe des oreilles, sur la lèvre inférieure (femmes à « plateaux ») etc…. 

La médisance, la colère, la rancune, la vengeance sont des comportements inadaptés à l’âme juive et les sages précisent pour renforcer cette idée : כל המעביר על מידותיו, מעבירים לו על כל פשעיו  Rashi sur Guemara Rosh Hashana 17 a  c’est-à-dire que dans le ciel on juge l’homme tel qu’il  s’est conduit avec ses semblables et,  en conséquence, s’il a été conciliant, patient, s’il a pardonné volontiers, cela lui sera « rendu ».

Caroline Elishéva REBOUH

 


[1] MaHaRSHa = Morénou HaRav SHemouel Eliezer Idels 1555-1631

[2] Ceux qui sont redevables et doivent apporter un sacrifice "shelamim" sont ceux qui : ont traversé la mer ou ceux qui ont traversé un désert, ceux qui ont été malades ou ceux qui ont été libérés (d'un emprisonnement ou d'une prise d'otages) dans le texte il est écrit : עוברי מדבר או עוברי ימים, חבושים או חולים.

[3]Désigné sous l’acronyme Ramhal (né à Padoue en 1707 et mort à St Jean d’Acre –Ako- en 1746) était rabbin, cabbaliste, poète et écrivain, réthoricien. Auteur du «Sentier de Rectitude » et d’une quarantaine d’autres œuvres en Cabbale et philosophie mais aussi des œuvres littéraires profanes.

[4]Lorsque l’esprit est occupé par des pensées « impures » ou non adéquates, le sacrifice de ôla (holocauste) qui est consumé toute la nuit vient apporter l’expiation sur ces fautes, car elles surviennent souvent la nuit enseigne Rabbi Shimôn Bar Yohay.

[5]Ici encore, s’opposent la lumière et les ténèbres, le jour et la nuit, la pureté et l’impureté et, sur le même mode de pensée, les sacrifices offerts pour « effacer »  les fautes de pensées impures sont brûlés la nuit, assimilée à l’impureté et le feu, source de lumière purifie. De la même façon, les Cohanim nettoient et débarrassent l’autel des cendres des sacrifices  à une heure où il ne fait plus tout-à-fait nuit mais où il ne fait pas encore jour. Ces cendres  sont des résidus, tout comme sur le plan humain, le corps se libère des déchets de son alimentation. C’est-à-dire que l’effort de purification se fait entre la nuit et le jour. Les cendres sont des déchets mais, dans le cas de la vache rousse, ce sont ses cendres qui vont avoir un pouvoir de purification.

[6]Le Roi Salomon l’Ecclésiaste IX, 10. כל אשר תמצא ידך לעשות – עשה......

[7]Il n’est pas question ici des tatouages forcés faits de force sur les victimes du nazisme en déportation.

 

 
 

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