11 Mars 2014
Les images se bousculent dans ma tête
Les mots n’arrivent pas à sortir
Comment décrire ces millions d’êtres
Que des barbares ont fait souffrir
Comment témoigner de ce Drame
A l’époque des puces et des Hi phones
Comment retenir les flots de larmes
Qui au fond de moi stationnent
J’ai marché sur vos pas, emprunté votre calvaire
Et je ne comprends pas comment vous avez pu faire
Pour survivre, pour vous accrocher à la vie
Que ces démons féroces vous ont ravie.
Je vous ai vu entrer dans ce camp maudit
Hommes femmes enfants apeurés abasourdis
Avançant vite, en longue file indienne
Dans le silence, sous les yeux de ses hyènes.
Je vous ai vu dans vos gestes quotidiens
Le plus souvent votre dernier matin
J’ai perçu vos inquiétudes votre peur
Pour vos enfants, ou familles enfermés ailleurs.
J’ai entendu vos cris sous les coups et la douleur
Dans les chambres à gaz, fours et tirailleurs
Comme j’aurais aimé vous venir en aide
Mais je n’ai pu que prier, couverte de mon plaid.
De grandes vitrines abritent vos restes
Valises, vêtements, lunettes, longues chevelures
Transformées en tissus, ustensiles, chaussures
Mais vos âmes sont partout et se manifestent
Ce pays est maudit de ce qu’il vous a fait subir
Sa couleur vert de gris, n’arrive pas à refleurir
Leur haine est encore présente, contre le juif ennemi
Ils n’ont pas compris qu’ils se condamnent ainsi
Je reviendrai un jour sur vos pas, et pleurerai sur
votre trépas que D.ieu vous accueille dans le Gan Eden