logo_transparent1.png

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bienvenue sur le site de l’association MORIAL

Notre objectif : sauvegarder et transmettre la mémoire culturelle et traditionnelle des Juifs d'Algérie. Vous pouvez nous adresser des témoignages vidéo et audio, des photos, des documents, des souvenirs, des récits, etc...  Notre adresse

 e-mail : morechet@morial.fr -  lescollecteursdememoire@morial.fr

L’ensemble de la base de données que nous constituons sera  régulièrement enrichie par ce travail continu de collecte auquel, nous espérons, vous participerez activement.  L'intégralité du site de Morial sera déposée au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (MAHJ) à Paris, pour une conservation pérenne .

Tlemcen, le kiosque à musique au centre ville
Médéa : rue Gambetta (1945)
Alger : rue d'Isly (1930)
Une oasis à Ouargla (Territoire du Sud algérien)
La Grande Poste d'Alger (Photo J.P. Stora)
Square Bresson
Lycée E.-F. GAUTIER D'ALGER
Service Alger - Bouzareah
Alger : le marché de la place de Chartres
MEDEA - Le Café de la Bourse
Guyotville - La Plage

Par Fred, Ephraïm ENKAOUA

           LES DIMENSIONS

             DE L’HERITAGE

                         De

  RABBI EPHRAÏM ALN’KAOUA

 

                         Par

       Fred, Ephraïm ENKAOUA

 

Mon témoignage, en ma qualité de descendant de l’illustre Rab de TlemcenEphraïm ALN’KAOUA (Tolède 1359- Tlemcen 1442 : 1er Kislev 5203).

En effet, j’ai le très gros avantage de porter le nom et le prénom du grand Rab.

Avant l’indépendance de l’Algérie, ma famille résidait à Sidi Bel Abbes et Oran.

Mon père (ZL) s’appelait Samuel (1911-1985) et mon grand père Ephraïm (1868-1916) et ainsi de suite, puisque j’ai retrouvé avec certitude cette lignée depuis environ 1740 à Alger.

J’ai découvert ainsi que le 11 mars 1855 à Oran était décédé à l’âge de 94 ans !!! le dénommé Ephraïm ENKAOUA, né à Alger (donc en 1761) et fils de Samuel. Il était l’époux de Simha SULTAN.

Mes recherches m’ont conduit à dire que toute la branche des ENKAOUA d’Oran descend de lui d’autant que mon père et ses frères et soeurs m’avaient toujours affirmé que tous les ENKAOUA d’Oran étaient parents. L’occasion m’est donnée de saluer dans la salle tous les membres de la grande famille ENKAOUA de tous lieus et au sens le plus large. 

On sait que le Rab, avec sa famille, a fui l’Espagne en 1391 après que son père Israël fut brulé vif la même année, sur le bucher de l’inquisition à Séville.

Il avait au moins deux fils : Yehouda et Israël.

- Yehouda épousa la fille de Rabbi Semah Duran fils du Ribash, quant à

- Israël, il eut un fils Ephraïm.

En Afrique du Nord, c’est forcement de ses deux fils que tous les ENKAOUA, ANKAOUA, ENCAOUA, ANCAOUA, N’KAOUA, et autres graphies ENQAOUA, ANQOUA, NAKOUA et ELNEKAVE ou ALNEKAVE descendent.

L’origine avérée du nom est à la fois hébraïque : ELNEKAVE qui veut dire : "j’espère en D", ou arabe ALNKAOUA ou ELNKAOUA qui veut dire "la propreté, la sainteté au sens moral".

Ce qui me fait dire que si j’avais voulu franciser mon nom je devrai m’appeler : Mr ESPERENDIEU ou Mr PROPRE !!!!

Entre le XIVe et le XIIXe siècle on retrouve tous les Enkaoua principalement à Alger.

A partir de cette époque ils seront dans toute l’Algérie : à Oran et surtout au Maroc (voir la généalogie prestigieuse de Rabbi Réphaël Encaoua). Curieusement, ils ne résident pas à Tlemcen alors que c’est dans cette ville que la mémoire du Rab est la plus vivace.
Seul Abraham Encaoua (Oran 1812-1890), fils de Mardochée, séjourna 3 années durant vers 1850 et constata la décrépitude de la communauté de Tlemcen de l’époque. Il y fonda une yéshiva.

C’est par son enseignement qu’il permit au future Grand Rav HAÎM BLIAH de publier en 1902 l’édition commentée du séfer "CHAAR KAVOD HACHEM" du Rab de Tlemcen. Dans ma famille la vénération du Rab était permanente bien que nous n’habitions pas Tlemcen

Cependant quand mon père épousa en 1941 une fille de Tlemcen : Elise LAIK, la vénération du rab et du nom que nous portions était encore beaucoup plus forte.

Ma mère nous appris que son grand père maternel Samuel SULTAN, faisant partie de la Yéchiva du Rav Haïm Bliah, avait fait le voyage à la fin du XIXème siècle, de Tlemcen à Oxford pour ramener à ce dernier, son maitre, les écrits du Rab de Tlemcen. C’est ce qui permit à Haïm Bliah de publier en 1902 son livre.

Pendant près de six siècles de 1393, date d’arrivée du Rab, jusqu’en 1962 départ brutal de tous les juifs d’Algérie avec l’indépendance, les juifs de Tlemcen ont vécu et je dirai survécu que sous l’ombre du tombeau du Rab, de ses miracles et autour de la rue et de la synagogues qui portent son nom.

Ce phénomène à ma connaissance est unique dans l’histoire d’une ville et de son Saint. Surtout que cette vénération est toujours la même tant aujourd’hui en France qu’en Israël.

 

Tous les ans et jusqu’en 1951 mes parents se rendaient pour les fêtes du Rab, à Lag Baomer à Tlemcen. Nous séjournions chez mon grand père FraÏm LAÏK au 35, rue de Paris.

La Hiloula du Rab célébrée en même temps que celle du vénéré Shimon Bar Yohai, le trente troisième jour de l’Omer, était un évènement incontournable et international.

De toute l’Algérie, du Maroc et de l’étranger les juifs accouraient pour ce que l’on appelait "les fêtes du Rab". Pendant au moins huit jours les familles "s’entassaient" dans les hôtels ou appartements, bien souvent exigus.

Ces rencontres festives étaient l’occasion de prier et d’implorer le Rab pour la réalisation de toutes sortes de voeux : santé, amour, travail, stérilité, réussite professionnelle et scolaire etc. et aussi de remercier pour les voeux exaucés. Il y avait des grandes soirées : bals et concerts de musique Arabo-andalouse.

C’est ainsi que beaucoup de mariages eurent lieus, surtout entre jeunes gens du département d’Oran et d’Oujda. C’est de là que découle la maxime : « à Oran on s’amuse mais à Tlemcen on se marie !! »
Un samedi matin, alors que j’avais 6 ans, mon grand père m’amena à l’office de shabbat à la synagogue. Il y avait ce jour là un monde fou.

A la sortie mon grand père, tout fier de m’avoir avec lui, arriva à hauteur du Rabbin (je pense qu’il s’agissait de Jacob Charbit) et lui demanda : "Rabbi sais tu comment s’appelle mon petit fils ?".
Le Rav lui répondit : « Et bien comme toi Laïk, ». Non il s’appelle : « EPHRAÏM ENKAOUA !!! »

Le Rav s’est alors agenouillé devant moi, m’a enveloppé de son talith et m’a béni en m’embrassant sur tout le corps !! Il était entré en véritable transe à l’énoncé du nom et rien ne l’arrêtait.

Cet évènement m’a profondément marqué et m’a permis de comprendre à quel point l’héritage que je portais était à la fois gigantesque et lourd. Mon père me rapporta plus tard que, en 1931, alors qu’il exerçait son service militaire dans le sud algérois, dans un café un copain l’appela : "Hé ENKAOUA !!"

A l’écoute de ce nom un homme alla vers mon père et lui dit : "vous vous appelez ENKAOUA, cela fait très longtemps que je n’ai pas entendu ce nom, vous êtes de la famille du Rab Ephraïm ENKAOUA ? etc". A compter de ce jour mon père était systématiquement invité chez cette famille durant tous les shabbatotes où il était disponible.

A chaque fois, dans ma vie quand je me présente, la même réaction se produit. Je reste persuadé que c’est le même phénomène qui se produit pour tous les ENKAOUA présents ici. Quand je rencontre un juif marocain, on me demande si je suis de la famille de Réphaël, et quand je rencontre un algérien si je suis parent avec le Rab de Tlemcen. Je réponds oui, mais je ne suis que la 25ème ou 26ème génération !!!

Ce qui m’a totalement fait comprendre mon héritage, c’est quand je suis rentré au comité de l’association des tlemceniens : UNAT la Fraternelle.

En 1986 je me rendis avec ma femme Ariane, née MEDIONI à Tlemcen; et, avec ma mère à la synagogue 15, rue des petites écuries à Paris Xème pour la shiva de ma tante Djohar BENHINI, née ENKAOUA. Le rabbin, le regretté Salomon TAPIERO, à la Tébbah me demanda mon nom. Et quand je répondis EPHRAIM ENKAOUA, je sentis qu’un véritable électro-choc eut lieu dans la synagogue.

Une fois la prière pour ma tante terminée, toute l’assistance est venue vers moi pour me questionner et savoir d’où je venais. Je précisais alors que ma mère et ma femme étaient tlemceniènes. Cela a été encore une très large surprise.

C’est ainsi que je rentrais, le mois suivant au comité de l’UNAT pour y rester 14 années.

Je dois préciser ici que tous les ans à Rosh Rodesh Kislev, la Fraternelle organise, avec une très grande ferveur, la Haskara du Rab de Tlemcen et que lors de chaque Kippour il est récité et chanté les prières écrites par le Rab.

En 1987, le professeur MOSHE BAR-ASHER de l’Université hébraïque de Jérusalem, de passage en France pour écrire son livre : LA COMPOSANTE DU JUDEO-ARABE ALGERIEN me questionna. Je lui déclinai mon identité et lui racontai brièvement l’histoire de mon illustre ancêtre. Il me demanda si j’avais la certitude de faire partie de sa famille. Je lui répondis que je ne pouvais être sûr de rien mais qu’une chose était certaine mon grand père s’appelait Ephraïm, son grand père s’appelait Ephraïm et ainsi de suite durant au moins 8 générations. Il me dit alors que c’était exceptionnel, et qu’à nos jours rares sont les familles juives qui peuvent remonter leur généalogie jusqu’à XIIème siècle en Espagne, en passant bien sur par le Maroc, l’Algérie et Tlemcen.

Il continue ainsi : "connait-on les descendants de Rachi, de Maïmonide, et tant d’autres dont le souvenir perpétuel est resté, mais d’on personne ne peut dire : il fait partie de ma famille".

Voila, au risque de ne pas vouloir mobiliser la parole mon humble témoignage en ma qualité de descendant du grand RAB de TLEMCEN : EPHRAÏM ELNKAOUA et des illustres Rabbins du même nom qui ont jalonné l’histoire du judaïsme nord africain pendant 6 siècles, et dont aujourd’hui les oeuvres s’étudient et se perpétuent tant en France qu’en Israël.

Une chose est sûre : mon fils Lionel, Samuel, en arrivant en Israël en 2005, lors de son alya a délibérément fait le choix de s’appeler ELNEKAVE.
 

Fred, Ephraïm ENKAOUA
 

 

 

Un précieux document  a été confié à MORIAL par une collaboratrice amie, il s’agit d’un livret de huit pages du Rabbin HADAS – ACHEL publié en 1954 à Tlemcen, concernant le Rab de Tlemcen.

-  Le titre de la couverture est REBI  EPHRAIM  ELNKAOUA - RAB de Tlemcen (1359 – 1442)

-  Sur la quatrième de couverture (dernière page extérieure du livret), est imprimée

PRIÈRE à réciter sur les Tombes des Saints

Béni-soit le Seigneur, notre Dieu, qui, avec justice vous a créés, vous a soutenus sur la terre, puis retranchés du milieu des vivants, et qui, avec justice, conserve le souvenir de vous tous, pour vous relever un jour et vous rappeler à la vie.

Béni-soit le Seigneur, qui fait revivre les morts.

 

   Cliquer sur l'image pour l'agrandir

 

Par Ephraïm, Alfred ENKAOUA : fils de Samuel 1911-1985, et petit fils d’Ephraïm 1868—1916.

L'épitaphe de la tombe du Rab - (1)

 SA VIE

Le Rab Ephraïm Aln'Kaoua qui est inhumé à Tlemcen, est l'un des rabbins les plus prestigieux du judaïsme algérien.

Par la noblesse de ses sentiments, l'étendue de son savoir, la fascination qu'il exerçait sur sa communauté, il a été considéré en son temps comme " la lumière d'Israël " et, après plusieurs siècles sa mémoire est toujours évoquée avec vénération.

Né en 1359, à Tolède, l'un des foyers rayonnants de la culture juive en Espagne,Ephraïm Aln'Kaoua est le descendant d'une lignée de rabbins talmudistes et thaumaturges.

 

Découverte à Strasbourg d'un trésor juif enfoui pendant 90 ans par Paul B. FENTON - Directeur du Département des Etudes Hébraïques U. S. H. S.

Reçu pour un don versé en 1896 par le Grand Rabbin Moïse Weil en faveur de la Communauté de Jérusalem"Seriez-vous intéressés par deux grosses malles pleines de vieux bouquins en hébreu ?".

C'est cette phrase interrogative débitée du bout d'un téléphone qui déclencha une véritable chasse au trésor. La piste devait déboucher sur une des découvertes les plus surprenantes faites à Strasbourg en matière juive.

En débarrassant une mansarde poussiéreuse d'un immeuble sis quai Kellermann à Strasbourg, Monsieur Henry, chineur de son état, mit à jour deux grandes malles enfouies sous un tas de vêtements, surmontées d'une lampe juive, une 'hanoukiyyah, et un tronc de charité en tôle.

Cliquer sur l'image pour l'agrandir

Document (37cm x 55cm) datant de 1909, écrit par Avraham Lasri hazak. Traduction faite par Lucien Alezra, Président d'honneur de la Communauté de Meudon(92)Cliquer sur l'image pour l'agrandir

A l'aurore d'une journée radieuse du mois d'août, en l'an de grâce 1391, deux jeunes gens, nouveaux mariés, qui viennent à peine de quitter le dais nuptial, s'élancent dès l'apparition des premiers signes de la grande bourrasque espagnole, munis seulement de leur bâton d'exil, sur la grand'route de l'inconnu, triste route, inaugurée aux premières heures de la création par le fameux Juif errant.

MORIAL - Association loi de 1901 - Le nom MORIAL est déposé à l'INPI © 2011 Tous droits réservés
Site réalisé Avec joomla Conception graphique et développement : Eric WEINSTEIN