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GARDONS LA MÉMOIRE : Réaction à l’inique et ignoble décision de l’UNESCO de nier tout lien entre Jérusalem et le Peuple Hébreu (Novembre 2016) avec la « complaisance » du Gouvernement français.

 

L’Association MORIAL prend tout son sens quand elle retrouve, collationne, protège et transmet la et les mémoires des Juifs et Hébraïsants qui ont vécu dans cette contrée appelée Algérie, depuis des siècles jusqu’à leur collectif et inexorable départ en 1962.

Nous ne sommes qu’une très modeste partie de ce Peuple Hébreu exilé de Judée à la suite des deux destructions de son Temple mais notre Histoire est dense de traditions accumulées.

Nous avions quelque part perdu un peu le cap mais nous avons réussi à garder la boussole.

Notre richesse mémorielle fait qu’en Algérie justement ont convergé des destins différents, formant une mosaïque de cultures et de traditions.

D’abord la rencontre fusionnelle avec les Berbères, de Numidie au Sahara et jusqu’aux contreforts de l’Atlas marocain.

Ces ancêtres, primo-arrivants, ont naturellement transporté avec eux le souvenir diffus de l’architecture du Temple de Salomon, de l’Éthique judaïque, bourdonnement de la théophanie sinaïtique et de la Emouna (la Foi), de la Philosophie hellène et du Rationalisme, symbole de l’esthétisme grec.

Ensuite, ceux qui ont accompagné les Arabes lors de leurs invasions cavalières de l’Ifriquya au début de l’Hégire.

Ceux-là étaient en général lettrés, médecins, traducteurs, juges, philosophes, marchands.

Enfin, les malheureuses victimes de l’expulsion d’Espagne, rescapées d’une Inquisition meurtrière et féroce. Ils ont transporté dans leurs « bagages spirituels » les lueurs de cet Occident qui allait produire l’émergence de la Renaissance avec son cortège d’espérance, initialisé à Cordoue, phare, dit-on, d’un vivre ensemble dans la tolérance, le respect et l’harmonie.

Sans oublier ces Juifs venus de la Métropole, Alsaciens (après la Commune et la défaite de 1870) et Provençaux (juifs du Comtat Venaissin)

Toutes ces convergences de mémoires ont forgé l’originalité de ces Juifs-Hébreux d’Algérie avec cette confluence de traditions qui ont généré d’immenses Penseurs comme le Rav Enkaoua de Tlemcen, les Rabbins Busnach et Duran d’Alger, Manitou, André Chouraqui, Raphaël Draï et bien d’autres.

Mais………………………..

A l’heure où l’École (républicaine) revisite l’enseignement de l’Histoire et de la Géographie à l’aune d’une pseudo-modernité géopolitique,

A l’heure où des Organisations Internationales chargées de protéger et de défendre le Patrimoine Culturel de l’Humanité, se rendent, sous des pressions indignes, amnésiques et complices d’une réécriture falsificatrice de l’Histoire,

A l’heure où, un État-Nation, se reconstruit légitimement et avec un exemplaire courage après 19 siècles d’exils et d’oppressions multiples,

A l’heure où le progrès et la mondialisation banalisent les esprits dans une assimilation réductrice d’un « politique correct » en arasant les particularismes au motif de se sacrifier à la « ressemblance à tout prix »

A l’heure où les idéologies déposent leur bilan après une faillite annoncée, malgré toutes les tentatives de factions et d’impostures, voulant faire le bonheur des individus malgré eux,

MORIAL, plus que jamais devient une caisse de résonnance indispensable à la compréhension de notre Histoire, une nécessité éclairante pour les jeunes générations.

A tous nos descendants, fondus dans cette République, à la fois protectrice et assimilatrice, il apparaît judicieux de leur rappeler qu’une sage conduite d’une automobile réclame l’indispensable « rétroviseur » pour « apercevoir » les strates de ce Passé qui ne peut être que riche d’enseignements pour éclairer la route d’un devenir cohérent et prospectif.

Depuis plus de deux siècles, nous ne cessons pas de faire référence à cette époque des Lumières qui a effacé de l’Histoire de France une monarchie de droit divin et établi les bases de la Res Publica.

Quel Progrès, c’est vrai, mais rappelons-nous aussi qu’au soir de Noël prochain, le 24 Décembre 2016, nous réveillerons notre Conscience et notre Histoire en allumant aussi des Lumières, symbole d’une pérennité miraculeuse en survie permanente.

GARDONS LA MÉMOIRE………………………………..

Peut-être trouverais-je parmi les lecteurs de ce texte un (une) musicien capable de déposer des notes d’harmonie sur ce petit poème dédié à la Mémoire de « chez nous »

 

Gardons, gardons la mémoire

La mémoire de notre riche Passé

Malheur à ceux qui la troublent ou qui veulent la nier

Gardons, gardons la mémoire

C’est la source de notre identité

Il faut, il faut la préserver,

C’est une marque de notre Dignité.

 

Les Patriarches nous ont traçé

Le chemin de la sainteté

De l’esclavage effacé

Moïse nous a laissé

Le goût de la Liberté.

 

Le Roi David, notre berger

Les Psaumes qu’il a composés

Nous ne les chanterons jamais assez.

 

Salomon, sage parmi les Sages

A écrit la plus belle page

De l’Histoire de Jérusalem.

Un Peuple, une Loi et une Terre que l’on aime

Gardons, gardons la mémoire

C’est le premier de nos Devoirs.

 

Un Temple en guise de demeure

Résidence de la sacralité

Phare de tous les bonheurs

Construction de l’éternité.

Deux fois détruit et reconstruit

Cet édifice aujourd’hui

Se trouve dans les cœurs

Gardons, gardons la mémoire

En évitant qu’elle ne meure

 

L’espoir ne s’est point effacé

A Safed et à Yavné, il a su résister

Malgré Perses, Grecs, et Romains

Qui voulaient régler notre destin.

Des Maîtres érudits ont pris le relais

Et la mémoire en fut sauvée

Pour l’éternité, pour l’éternité

 

Malgré l’exil, l’opprobe et l’oppression

Brûle toujours le désir du retour à Sion.

Gardons, gardons la mémoire

Gardons l’éternel espoir.

 

Croisades, inquisition, ghettos et progroms

S’éteint Jérusalem et s’éclaire Rome

Défiant bûchers, brimades et même la mort

La mémoire nous permet de conjurer le sort

 

Du fond de la Pologne aux sables sahariens

C’est la même mémoire transmise par les Anciens

Dans les plaintes et dans les suppliques

L’an prochain à Jérusalem n’est pas un slogan touristique

Gardons, gardons la mémoire

La mémoire aussi des désespoirs

 

De quatre siècles d’esclavage

Et de deux mille ans d’hivernage

Orphelins déracinés

Errants d’exil en exil

Cherchant des destinées

Sur des terres étrangères si difficiles.

Gardons, gardons la mémoire

Elle fait renaitre des cendres de la braise ardente

Tous ces souvenirs qui nous hantent

 

L’Abbé Grégoire et puis Crémieux

Eux qui nous ont émancipés

Et Théodore qui indiqua le Lieu

Du retour de tous les exilés.

 

Aujourd’hui la mémoire retrouvée

Tourne autour des vestiges d’un Mur

D’une esplanade et d’un Mont de Piété

Symboles uniques, héritage de notre culture.

 

Gardons, gardons la mémoire

C’est la continuité.

 

Appelés à vivre dans l’hostilité

La mémoire nous rappelle à la sécurité

En hommage aux héros de la Bible,

Notre mémoire est celle de tous les possibles

C’est notre unique armement

Contre la négation, l’oubli ou l’effacement.

 

Nourrir un peuple d’une implacable haine

Rayer des atlas une nation souveraine

Ne peut effacer de l’Histoire de l’Humanité

Ce qu’un petit peuple a transmis à l’Universalité

 

 

Gardons, gardons la mémoire

La mémoire de notre riche Passé

Malheur à ceux qui la troublent ou qui veulent la nier

Gardons, gardons la mémoire

C’est la source de notre identité

Il faut, il faut la préserver,

C’est une marque de notre Dignité.

 

Hubert Habib,

Réaction à l’inique et ignoble décision de l’UNESCO de nier tout lien entre Jérusalem et le Peuple Hébreu (Novembre 2016) avec la « complaisance » du Gouvernement français.