logo_transparent1.png

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bienvenue sur le site de l’association MORIAL

Notre objectif : sauvegarder et transmettre la mémoire culturelle et traditionnelle des Juifs d'Algérie. Vous pouvez nous adresser des témoignages vidéo et audio, des photos, des documents, des souvenirs, des récits, etc...  Notre adresse

 e-mail : morechet@morial.fr -  lescollecteursdememoire@morial.fr

L’ensemble de la base de données que nous constituons sera  régulièrement enrichie par ce travail continu de collecte auquel, nous espérons, vous participerez activement.  L'intégralité du site de Morial sera déposée au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (MAHJ) à Paris, pour une conservation pérenne .

Tlemcen, le kiosque à musique au centre ville
Médéa : rue Gambetta (1945)
Alger : rue d'Isly (1930)
Une oasis à Ouargla (Territoire du Sud algérien)
La Grande Poste d'Alger (Photo J.P. Stora)
Square Bresson
Lycée E.-F. GAUTIER D'ALGER
Service Alger - Bouzareah
Alger : le marché de la place de Chartres
MEDEA - Le Café de la Bourse
Guyotville - La Plage

Par E. AMADO-LEVY-VALENSI : "Information JUIVE" N°163 d'avril 1966

ZIKHRONO LIVRAKHA

Jean DAHAN (6 août 1926 - 5 mars 1966)

"Je sais que tu me mènes à la Mort, au rendez-vous de tous les vivants" (Job, XXX, 23.)

Jean Dahan est mort. Et pourtant pour sa disparition à lui on voudrait trouver un autre mot, plus juste. Car sa lumière, pour tous ceux qui I' ont connu, ne s'est pas éteinte et il suffit d'un peu d'attention à ce que nous sommes pour retrouver sa présence. Mais dans le quotidien !a douleur de la séparation est là. II est mort un chabbat, une veille de Pourim, quelques heures avant la lecture de la Méguilah et à la veille d'une journée si ensoleillée qu'elle nous apparait comme le premier jour du printemps. 

Voici que les bourgeons vont éclore, que quelques arbres précoces, déjà, s'étoilent de blanc et de rose sous ce soleil qu'il ne verra plus ; et voici que la douceur de l'air, que le frémissement de la vie, rend plus douloureuse ta séparation, plus aiguë notre peine. Mais ce temps de vigilance, ce temps de notre méditation, petit à petit, troue le silence, embrase I'opacité du monde, vient a bout de son indifférence.

Voici que comme pour le Prophète, que citait jadis André Néher, la branche fleurie devient signifiante et que la lumière et la transparence de ce p

rintemps précoce évoquent la lumière et la transparence da cet homme que nous avons connu et aime.

Et voici l'heure de la fidélité à ce qu'il fut ; l'heure de cette mémoire exemplaire dont les siens savent nous donner l'exemple.

Je reviens de chez Mme Dahan, de chez Bernard Dahan , de cette maison qui est encore et toujours celle de Jean. Et j'ai trouvé ces êtres que baigne cette même lumière, à travers leur douleur qui sait être réservée et digne et qui sait évoquer la sérénité que Jean leur a laissée en partage.

Jean qui a su franchir le cap d'une adolescence menacée, atteindre les pleines eaux de la maturité, émerger de sa condition physique précaire avec la force spirituelle d'un homme...

Qui de nous oserait dire qu 'il affronterait une telle épreuve avec la calme assurance de Jean et de Bernard, qu'il saurait comme eux dispenser la joie , préserver la créativité , édifier une œuvre face au monde, comme un défi à la souffrance et à la mort ?

Jean laisse une œuvre qu’il nous appartient de découvrir, de faire revivre, de continuer :

Des textes philosophiques, une méthode d'exégèse biblique, une technique de relaxation grâce à laquelle lui et son frere ont pu stopper les progrès de leur mat et soulager tant d'autres malades.

- Recoupant la technique de Schultz, la méthode de Jean Dahan est actuellement appliquée par plusieurs médecins, soulage les insomniaques, les asthmatiques, les migraineux. Elle inscrit dans le corps cette sérénité qui était devenue l'attitude de son âme.

II est déchirant de penser que lui qui a tant fait pour défendre les autres a succombé après quatre semaines de souffrances à une affection respiratoire qui rendait intolérable le moindre souffle.

Rien n'est plus anxiogène que d'être ainsi atteint dans une des fonctions les plus élémentaires, les plus inconscientes de la vie. On voudrait que son dernier souffle ait débouche dans un apaisement suprême sur cette zone de clarté sereine que son regard inoubliable ne cesse d'évoquer pour nous.

Qu'il nous soit permis de I' évoquer dans le silence. Qu'il nous soit permis de le suggérer au delà des mots. Qu'il nous soit permis de retrouver Jean auprès de sa mère et de son frère qui lui sont fidèles non pas seulement par le souvenir et par la douleur mais dans leur être même. Qu'il nous soit permis d'évoquer le Livre de Job et cette clameur de Dieu qui répond au milieu des tempêtes et nous confronte à un insondable mystère :

"Où étais-tu quand je créais le monde ?... ".

Alors, face à l’incompréhensible, nous pourrons prononcer pour lui, tous ensemble, les mots de la Prière : Yitgadal, veyitkadash shemé raba...

Paris, le 6 mars 1966,

 

 E. AMADO-LEVY-VALENSI.

 

 

 

Ajouter un Commentaire

Code de sécurité
Rafraîchir

MORIAL - Association loi de 1901 - Le nom MORIAL est déposé à l'INPI © 2011 Tous droits réservés
Site réalisé Avec joomla Conception graphique et développement : Eric WEINSTEIN