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Tlemcen, le kiosque à musique au centre ville
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Une oasis à Ouargla (Territoire du Sud algérien)
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Alger : le marché de la place de Chartres
MEDEA - Le Café de la Bourse
Guyotville - La Plage

 

Par Joëlle Allouche Benayoun 

Le 5 août 1934, un pogrom exécuté par une foule musulmane fanatisée, déferle sur le quartier juif de Constantine, alors chef-lieu d’un département français.

La foule égorge, pille impunément pendant toute une journée. On dénombrera 27 morts, dont 25 citoyens français de religion juive : : parmi eux 5 enfants (âgés de quelques mois à 10 ans), 6 femmes, 14 hommes.

Que s’est-il passé ? Le 3 août des rumeurs incontrôlables mettent en cause un soldat juif ivre qui aurait uriné contre une mosquée, et diffusent la nouvelle de l’assassinat d’un chef nationaliste arabe par des juifs : le chef en question, le Dr Bendjelloul était en fait absent de la ville, mais bel et bien vivant….

Entre le 3 et le 5 août, une foule d’émeutiers arabes, venus des environs de Constantine, déferlent sur le quartier juif de la ville, pillent un grand nombre de magasins, cambriolent des logements, assiègent et égorgent dans leur maison des familles juives et blessent à l’arme blanche des dizaines de juifs qui tentent d’échapper au massacre.

Pendant tout le temps de l’émeute, l’administration française n’intervient pas, ou peu.

Soldats et officiers, en nombre plus faible que d’habitude (beaucoup étaient en permission) munis d’armes dépourvues de cartouches, jouèrent les spectateurs…

L’officier le plus gradé pendant la durée de l’émeute, est un sous-officier, qui ne peut donner l’ordre de tirer, cela relevant, dans l’armée française, du pouvoir des seuls officiers. Le maire, Émile Morinaud, était fort opportunément absent de la ville, ainsi que le commissaire principal. Le carnage ne s’arrêta qu’après le retour du maire et la reprise en main de la situation par l’armée.

L’administration mit en cause des “provocations juives” (des groupes d’autodéfense juifs avaient tenté de s’interposer entre les émeutiers et la population), le gouverneur général de l’Algérie n’assista pas aux obsèques des victimes (dont plusieurs enfants en bas âge), le pouvoir colonial ordonna à la population juive de “s’abstenir de toute provocation et de montrer moins de morgue”.

Très rapidement, dès le lendemain du 5 août, quelques notables musulmans condamnèrent vigoureusement ce qui venait de se passer, désapprouvant publiquement le pogrom. Avec des notables juifs, ils unirent leurs efforts pour éviter de nouveaux affrontements. Au plus fort de l’émeute, nombre de juifs furent sauvés par des arabes, qui les cachèrent. Cette émeute a profondément marqué les juifs d’Algérie.

À Constantine, pendant plusieurs mois, les relations entre les juifs et les arabes restèrent tendues. Pourtant, en 1940, lorsque les dirigeants pétainistes appliquèrent avec un zèle tout particulier les lois raciales liées “au statut des juifs” en Algérie : abrogation du Décret Crémieux (les juifs d’Algérie redevenaient “indigènes”), renvoi des élèves et des enseignants juifs des établissements publics, mise sous tutelle des biens juifs, ils ne rencontrèrent pas l’enthousiasme attendu des populations musulmanes.

On aura compris l’ambiguïté des relations entre juifs et arabes en Algérie : non seulement en raison du passé au cours duquel des périodes de coexistence, inégalitaire mais sans affrontement, ont alterné avec des périodes d’affrontements violents, mais encore à cause de la situation coloniale.

Aux yeux du colonisateur, juifs et arabes sont des “indigènes” : ils parlent quasiment la même langue, portent des vêtements de même type, partagent une même cuisine, ont des comportements et des coutumes proches.

Mais sur le plan juridique, le décret Crémieux délivrera les juifs de leur statut d’indigène, qui plus est dhimmi, pas de la haine, “qui conduisit une population musulmane exaspérée par la sujétion coloniale à succomber à l’intoxication anti-juive”.

Pour l’Algérie, ce pogrom n’est en rien fortuit. Il est le résultat de l’histoire de l’Algérie, avant et après la conquête : pour lui “l’ histoire de l’Afrique du Nord est éclaboussée de sang juif…la conquête arabe avec sa religion triomphante, a relégué le juif dans une position subalterne, non exempte de violence. La France, du moins dans sa projection outre-mer, n’a pu empêcher les communautés juives d’être en butte à l’hostilité et à la discrimination”. Le pogrom, conclut-il dans cet ouvrage passionnant et lucide, “s’inscrit dans le droit fil de cette double tentation”.

Joëlle Allouche Benayoun.

Témoin et victime du drame, Robert Attal reconstitue l’implacable dialectique de la haine qui conduisit une population musulmane exaspérée par la sujétion coloniale à succomber à l’intoxication anti-juive.

Robert Attal : Les Émeutes de Constantine. 5 août 1934.
Paris, Romillat, 2002, 215 p. (bibliogr., cartes,photos) (coll. « Terra Hebraïca »).

Commentaires   

0 # Marc Corcos 09-08-2020 16:38
Ce jour la mon pere Maurice Corcos fut blesse a l arme blanche et sauve par un musulman qui connaissait sa famille. Quant a ma mere ,son oncle fut helas decapite pres de la place de la Breche
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