logo_transparent1.png

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bienvenue sur le site de l’association MORIAL

Notre objectif : sauvegarder et transmettre la mémoire culturelle et traditionnelle des Juifs d'Algérie. Vous pouvez nous adresser des témoignages vidéo et audio, des photos, des documents, des souvenirs, des récits, etc...  Notre adresse

 e-mail : morechet@morial.fr -  lescollecteursdememoire@morial.fr

L’ensemble de la base de données que nous constituons sera  régulièrement enrichie par ce travail continu de collecte auquel, nous espérons, vous participerez activement.  L'intégralité du site de Morial sera déposée au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (MAHJ) à Paris, pour une conservation pérenne .

Tlemcen, le kiosque à musique au centre ville
Médéa : rue Gambetta (1945)
Alger : rue d'Isly (1930)
Une oasis à Ouargla (Territoire du Sud algérien)
La Grande Poste d'Alger (Photo J.P. Stora)
Square Bresson
Lycée E.-F. GAUTIER D'ALGER
Service Alger - Bouzareah
Alger : le marché de la place de Chartres
MEDEA - Le Café de la Bourse
Guyotville - La Plage

ORAN : le débarquement des Américains en A.F.N. Novembre 1942. 
      Nom de code : « Opération Torch » : Flambeau de la liberté

 

 

Débarquement à ORAN et à ARZEW près d’Oran 

 Témoignage d'Olivier-Daniel COHEN
Mon grand père Fernand David Bouchara : Un résistant d’Afrique du Nord, par Olivier-Daniel Cohen

Fernand David Bouchara


Je veux apporter ici un témoignage concernant l’activité de mon grand père, Fernand David Bouchara, au sein de la Résistance Nord Africaine et notamment sa participation aux opérations d’Alger du 8 Novembre 1942.
Ce que je connais de son activité résistante, provient – un peu - de la transmission familiale et – beaucoup - des témoignages d’autres résistants ou d’officiels alliés.
La mémoire familiale tout d’abord :

Ma mère m’a rapporté que lorsque j’étais petit, il nous faisait souvent asseoir à ses côtés, mon petit frère Thierry-Immanouel et moi, pour « nous raconter la guerre ». Hélas nous étions trop jeunes pour nous souvenir de ce qu’il nous disait (Il est mort alors que je n’avais pas 10 ans).
La mémoire familiale ne s’est donc que peu transmise verbalement, si ce n’est par bribes: Ma mère, nous a expliqué qu’un soir, - rétrospectivement je pense qu’il devait s’agir du 7 Novembre 1942 - notre grand père, l’a serrée fort dans ses bras, ainsi que ma grand-mère, puis a quitté le domicile, semble-t-il avec un pistolet en main. Il a dit à ma grand-mère qu’il n’était pas sûr de revenir…. Lors des opérations, il s’est retrouvé sur un bateau Anglais qui a coulé, mais il a pu regagner la côte à la nage. Elle se souvient également qu’après la guerre, lors d’une cérémonie où il recevait une médaille pour ses faits d’armes, en présence d’anciens camarades, il a éclaté en larmes … Sans doute l’émotion refoulée durant tant d’années.
Ma grand-mère, quant elle, nous avait expliqué que notre grand père était membre du réseau de résistance « Combat », ce qui s’est trouvé confirmé pas des témoignages d’autres résistants (cf documents joints). Il semble qu’il y aurait fréquenté Albert Camus, ce qui est plausible puisqu’Albert Camus était membre de "Combat".
Mais il ne s’agit là que de bribes éparses, et ce que je sais plus précisément de son action résistante, je l’ai plutôt appris par les témoignages d’autres résistants ou d’officiels alliés.
Les témoignages d’autres résistants ou d’officiels alliés :

Mon grand père était donc membre de la partie Nord Africaine du réseau de Résistance « Combat ». Il s’agissait d’un important réseau de Résistance, de tendance gaulliste, implanté dans toute la France, et crée par Henry Frenay. Ce Réseau était membre du Conseil National de la Résistance. Il n’était pas spécifiquement juif.
Dès 1941, mon grand père était en contact avec les membres du consulat américain à Alger, ainsi que l’indique (cf document joint) le Lieutenant Colonel Knox, membre de ce consulat à l’époque des faits. Pour le lieutenant Colonel Knox, Fernand Bouchara était « un des membres les plus actifs du réseau » (cf documents).
Lors de ses activités résistantes, il a également fréquenté Paul Coste-Floret et René Capitant. Ces 2 personnages ont joué un rôle de premier plan pendant et après la guerre. Ainsi, Paul Coste Floret fut plusieurs fois ministre de la 4e République. Quant à René Capitant, il fut commissaire au sein du Conseil Français de Libération National (dans le CFLN, fondé par le général de Gaulle à Londres, le titre de commissaire équivalait à celui de ministre), ministre du Gouvernement Provisoire de la République Française et plus tard, ministre de la 5è République du général de Gaulle. Les biographies plus complètes de René Capitant et Paul Coste-Floret sont disponibles sur wikipedia.fr. Voici comment, quelques années après la guerre, ces 2 personnages décrivent l’action de mon grand père :
Pour René Capitant, lui-même chef du mouvement de Résistance « Combat » en Algérie, Fernand Bouchara « a pris une part active aux opérations de débarquement allié du 8 Novembre 1942 … » (cf document pour plus de détails)
Pour Paul Coste-Floret, lui-même membre fondateur du mouvement « Combat Outre Mer », Fernand Bouchara « a été membre de la première heure du mouvement, …a collaboré de manière active à l’impression et la distribution de tracts, … a pris part les armes à la main au putsch destiné à faciliter le débarquement allié du 8 Novembre 1942 …» (cf document pour plus de détails).

D’autres résistants complètent ces témoignages : Ainsi, pour André Achiary, Fernand Bouchara « a participé activement à l’organisation de la Résistance algérienne et à la préparation du débarquement allié … » (cf document pour plus de détails). La biographie d’André Achiary est également disponible sur wikipedia.fr.
Mon grand père est donc représentatif de ces résistants juifs, très impliqués dans les activités résistantes, mais dans des organisations non spécifiquement juives.
Lors de l’opération Torch, je sais que mon grand père a pris part physiquement à l’occupation de l’Amirauté. Outre les témoignages de René Capitant, Paul Coste-Floret et d’autres résistants dont le commissaire Achiary, sa participation aux opérations du 8 Novembre 1942 est notamment attestée par une citation nominative de 1947 de Clement Attlee, alors Premier Ministre britannique (cf document).
Par contre, je ne sais pas comment s’est opérée la coordination avec les résistants du réseau de la salle Geo Gras. Je ne connaissais pas l’existence de ce réseau organisé. Il faut croire que les réseaux à majorité juive n’ont pas eu, après guerre, la part de lumière qu’ils méritaient …
Fernand Bouchara est médaillé de la Résistance, de la légion d’honneur et de la croix de guerre 1939-1945.
Depuis que j’ai pris conscience de son rôle, et surtout du courage dont il a fait preuve, allant jusqu’à risquer sa vie, je suis conscient de l’obligation d’essayer – au moins essayer -, d’être digne de son exemple.
Olivier-Daniel Cohen
En utilisant le lien suivant vous pourrez consulter tous les documents concernant Fernand Bouchara pendant la Résistance

Fernand-bouchara-documents-resistance.pdf   

  

Commentaires (4)

1. gozlan lucien Jeu 07 Fév 2013
Olivier bonjour, j'ai discute assez longuement avec monsieur KUPFER qui m a declare tres bien connaitre votre grand père, Fernand BOUCHARA, aussi je vous invite a prendre contact avec lui, il me semble avoir compris qu’il détenait un ou des documents le concernant,....S is pouvaient etre places dans les témoignages alors pourquoi pas.

 

2. gozlan lucien Dim 03 Fév 2013
David bonjour,
Je viens d avoir un long entretient avec un monsieur KUPFER qui me declare avoir bien connu votre grand pere monsieur Fernand BOUCHARA et me declare detenir un document le concernant de son livret militaire ou autre mentionnant sa presence le 8 novembre 1942 dans l operation TORCH, je vous place ses coordonnées telephonique par mail, je serais present a Paris fin avril pour une reunion de travail et pour finaliser notre travail en commun pou honnorer, tous ensembles dans un devoir de memoire, Les Oublies du 8 Novembre 1942.

 

3. gozlan lucien Ven 09 Nov 2012
Olivier bonjour,
Je viens d avoir connaissance d un survivant qui nous parle du Lieutenant Colonel KNOX, qui a fait liberer les resistants emprisonnes a la prison de Barberousse la veille du 14 novembre 1942 ?

 

4. gozlan lucien Lun 15 Oct 2012
Olivier, Mazel tov pour ce merveilleux temoignage,
Je suis sincerement emu que le nom de votre grand pere soit enfin Honnore dans un parcours particulierement dangereux.
Son histoire peut etre maintenant connue et vous devez etre fier de ce qu il a fait pour le bien de notre communate juive en Algerie et bien entendu a Alger.
Il faudrait que beaucoup d enfants ou petits enfants comme vous se sentent concernes par des temoignages afin que leurs memoires soient benies a jamais.

 

Témoignage de Pierre DEVASA : "Un enfant de Blida,le 8 novembre 1942" 

LE 8 NOVEMBRE 1942 à BLIDA - TEMOIGNAGE OCULAIRE

J'ai 9 ans;le 8 novembre 1942 vers 9 heures du matin,des vrombissements d'avions inhabituels attirent mon attention ainsi que celle de mon oncle. Nous montons sur la terrasse de l'immeuble où nous habitons,située au carrefour de l'avenue de la gare(Amand Le Goff ) et de l'avenue de La Chiffa (Sergent Maginot ).Le temps est radieux et la vue très étendue:on distingue parfaitement la piste d'atterrissage de la base aérienne. Au même instant , le rugissement d'un avion passant en rase mottes au-dessus des toits nous fait baisser la têtes c'est un avion de chasse anglais reconnaissable à la grosse cocarde rouge,blanc,bleu peinte sur la carlingue.

Nous observons,tous les sens en éveil. Un quart d'heure plus tard,un avion léger de reconnaissance est encadré par quatre coups de canon tirés depuis la base aérienne, laissant quatre petits panaches de fumée montrant la précision du tir de semonce. Nous apprendrons plus tard qu'à ce moment-là,un affrontement faillit avoir lieu entre les forces aériennes de la Base commandées par le colonel MONTRELAY et les Tirailleurs du Général de MONSABERT, Commandant la Place de BLIDA.

Vers dix heures,un DC 3 "transport de troupes",le fameux "Dakota", se présente à l'atterrissage en bout de piste. Mon oncle le prend en photo alors qu'il n'a pas encore atteint le sol. C'est le plus gros avion jamais apparu, à l'époque, dans le ciel blidéen. Plus tard viendront les "forteresses volantes" B 17. Ce premier DC 3 transportait, paraît-il un détachement néozélandais. En tout cas, il s'agissait de sujets de Sa Majesté britannique, dépendant de la VIII ième armée anglaise et non pas d'américains qui ne feront leur apparition à BLIDA que les jours suivants. Vers onze heures, trois "chenillettes"(Brenn Carrier)pilotées par des « Tommies" au casque plat, remontaient l'avenue de la gare vers le centre ville sous les applaudissements de nombreux blideens.

J'ai le souvenir d'un sous-officier britannique rubicond paradant, debout,dans le premier "Brenn Carrier". Les jours suivants, déferlèrent les américains et toutes les troupes alliées du Commonwealth britannique avec leurs équipements formidables depuis les bombardiers B17 (BLIDA possédait la seule piste capable de les recevoir) jusqu'aux chars Shermann, aux camions CMC, aux véhicules amphibies, aux Jeeps et aux motos pliantes des parachutistes. Pour les gamins de mon âge,la vie prenait une autre saveur: chewing-gum, rations K contenant chocolat vitaminé,lait concentré, biscuits, cigarettes...

Que de découvertes gustatives! On collectionnait à tout va:paquets de cigarettes,boîtes d'allumettes de toutes provenances,timbres,pièces de monnaie et même douilles de tous les calibres. Un camarade trop curieux, perdit un oeil en frappant le percuteur d'une balle de mitrailleuse 12/7.

Des avions tombaient aux environs en raison de défauts techniques ou de jeunes pilotes trop rapidement formés. Nous allions visiter les épaves abandonnées et jouions à GUYNEMER ou à MERMOZ. Pour tous les jeunes de mon âge,c'était la belle vie, nous n'avions pas vraiment conscience des horreurs de la guerre.

Pierre DEVESA

 

Temoignages de Hugues FANFANI et Paul RUFF.
La première libération :l a nuit du 7 au 8 novembre 1942 à Alger
(Paul RUFF etait chef de groupe dans la mission du central téléphonique du Champs de Manœuvre).



                                                       

 

 Commentaires (2)

1. gozlan lucien (site web) Dim 14 Oct 2012
Oui Paule, vous avez raison, et comme l avait ecrit Monsieur ANANOU pour son pere qui avait participe au "coup du 8 novembre 1942" le grand malheur pour tous ces resistants qui sont restes dans l anonyma, c est qu il n y a eu que 2 morts sur les 377 participants, le Capitaine PILAFORT et le Lieutenant DREYFUS.?????
Ils auraient ete certainement HONNORES et inscrits dans la vraie HISTOIRE DE FRANCE s ils avaient ete tous MORTS....
Regardez donc les dates des Honneurs qui ont ete rendus aux deux victimes
....Le 13 mars 1943..?

Les resistants ont ete honores en Juillet-Aout 1946, votre papa d apres le temoignage de votre frere Pierre en 1955. Alors.?????
Nous leur devons un grand HOMMAGE.

2. Paule Atlan Sam 13 Oct 2012
Ces témoignages sont passionnants. On ne comprend pas pourquoi ce débarquement allié est tellement passé sous silence en France où l'on n'en entend pas parler. Il a empêché la progression des Allemands en Afrique du Nord depuis la Tunisie où ils avaient déjà commencé à exécuter leur macabre programme d'extermination. Il devrait être rappelé tous les ans.

 

Témoignage de Julien Gozlan
Les évènements de la nuit du 7 au 8 novembre 1942 à la grande poste d’Alger
Par Julien GOZLAN
Ci après un texte écrit par Julien Gozlan sur l'occupation de la grande poste d'Alger dans la nuit du 7 au 8 novembre 1942. Le récit de l'un des protagonistes peu après les événements nous montre le courage de ce petit groupe d'hommes (tous issus du mouvement Géo Gras). Il raconte aussi la mort de leur chef le lieutenant Jean Dreyfus.
NB: j'ai trouvé ce témoignage au CDJC. Il comprend aussi la liste des participants.
Jean Kupfer

 

On a rapporté par ailleurs, comment depuis 1940 de jeunes patriotes refusant, tout comme le Général de Gaulle, d’accepter la défaite et l’armistice de Vichy, confiant dans les destinées de la patrie que le général de Gaulle avait prise en main, décidèrent de s’organiser pour la résistance.
Dans un grand appartement sis place du Gouvernement à Alger, transformé en salle d’éducation physique, des amis commencèrent le travail d’organisation des groupes de résistance et confièrent la direction de la salle à d’éducation physique à un fonctionnaire.
Les groupes furent constitués avec beaucoup de prudence et encadrés au fur et à mesure des possibilités.
Des armes furent achetées et soigneusement cachées. Chaque patriote dut de son côté se procurer une arme personnelle pour le cas où les dépôts auraient été découverts.
Les organisateurs réunirent entre eux l’argent qui était nécessaire.
Les réunions furent nombreuses et se tinrent en différents endroits, tantôt chez l’un, tentôt chez l’autre des chefs de groupe et le lieu de réunion ne fut chaque fois révélé qu’à la dernière minute.
C’est vers le 5 novembre que très discrètement et de bouche à oreille fut transmise la nouvelle que les alliés allaient débarquer et que le Général de Gaulle arrivait pour prendre en main la direction générale de la résistance.
Faut-il dire le frémissement qui s’empara de notre jeunesse. Les réunions se firent plus nombreuses, les ordres plus clairs.
Le 7 novembre 1942 nouvelles instructions encore, chaque chef de groupe reçut des indications pour une action imminente. Les principaux bâtiments officiels devaient être occupés, 450 jeunes gens sur un millier d’inscrits se présentèrent aux lieux de rassemblement.
Parmi les groupes qui devaient occuper les principaux bâtiments et services publics celui dirigé par le Lieutenant de réserve Jean Dreyfus avait pour d’occuper la Poste Centrale et de neutraliser les communications.
Son effectif était fixé à 30 hommes. Douze seulement se présentèrent à 21 heures au lieu du rendez-vous, le cabinet d’un chirurgien dentiste de la rue d’Isly. Le chef de groupe décida que la mission serait accomplie malgré l’effectif réduit.
Tout d’abord, homme par homme, il donna ses instructions générales et particulières. Aucune vengeance personnelle, pas de représailles, ne pas se servir de ses armes sans obligation absolue, garder une attitude française.
« Nous représentons la France libre, disait-il, soyons dignes d’elle ».
Un messager se rendit vers 22 heures au Poste de Commandement, 11 rue Bab Azoun, rendre compte que notre groupe n° 30 était prêt quoique à effectif réduit et demandant si possible du renfort.. Il y avait malheureusement de nombreuses défections et le messager revint dire qu’il fallait remplir la mission avec les éléments dont nous disposions. Il rapportait les brassards V.P.
A 22h30 notre chef le lieutenant Dreyfus avec 4 hommes partit prendre des armes et des munitions. Ce fut jusqu’à 23h30 le calme absolu. Nous nous tenions à tour de rôle sur le balcon, au carrefour des rues d’Isly, Dumont d’Urville et Henri-Martin pour surveiller l’arrivée de notre voiture.
A 23h30 sortie des spectacles et jusqu’à minuit un certain mouvement de tramways et de groupes de noctambules. Puis à nouveau le silence. Les minutes nous semblaient terriblement longues.
A OH15 des voitures passent filant à toute vitesse, à 0h30 une voiture s’arrête de laquelle descendent nos amis. En quelques minutes nos hommes sont équipés, 8 partent au pas gymnastique sans arme au rendez-vous fixé devant la grande Poste. Les autres suivent dans la voiture.
A minuit et demi le Groupe, arrivé à la Poste Centrale, occupa rapidement le bâtiment. Tout le personnel en service fut conduit à l’abri situé au sous-sol. Une partie de ce personnel se joignit aux nouveaux occupants pour assurer la garde de certaines entrées. Le courant éléctrique qui assure la marche des communications urbaines et intercontinentales (métropole) fut coupé. Aucune communication télégraphique ou téléphonique ne put plus être demandée.
Aucun incident ne survint jusqu’à 3H du matin, heure à laquelle la sirène retentit et la D.C.A entra en action. De nombreux employés des PTT qui devaient rejoindre leur service en cas d’alerte arrivèrent, ils furent conduits à l’abri.
Dans cette nuit mémorable le groupe de la Poste eut de sérieuses émotions. Une patrouille vint en effet demander pourquoi certaines lumières étaient visibles pendant l’alerte (on ne pouvait pas les éteindre), des messagers vinrent s’informer de la cause des ruptures de communications. On laissa partir ceux qui ne pouvaient contrarier l’action mais les autres furent gardés dans l’Abri et on fit ainsi près de 400 prisonniers.
A chacun, le chef ou l’un des membres du groupe disait « ce n’est rien, c’est la France Libre qui débarque, De Gaulle sera là tout à l’heure. Tout va bien ». Et la plupart acceptaient de bonne grâce, la mesure de prudence s’imposait, certains s’étonnèrent de n’avoir pas été avertis « nous aurions été des vôtres » disaient-ils. Il y eut peu de protestataires et encore moins de fanatiques de la collaboration franco-allemande, à part quelques grands chefs, directrice, inspecteurs principaux, ect…
Jusqu’à 8h du matin aucun incident notable, mais à ce moment, nous vîmes un cordon de troupes éloigner les curieux et des mitrailleuses mises en batterie contre nous. Un sous-officier voulant éviter toute effusion de sang et pensant que la relève qui devait être effectuée à 7h n’était que retardée, demanda à parlementer.
Un soldat s’avança alors.
« Je désire parler à votre officier » dit Dreyfus
Le soldat repart et un sous-officier, l’arme au poing, s’avance : « rendez-vous, dit-il, sortez ou je tire »
Et avant que Dreyfus ait pu dire un mot, il déchargea son révolver à répétitions en rafale.
Dreyfus tomba immédiatement. Nous tous autour de lui avions senti les balles passer, ce fut un miracle qu’il n’y eut pas d’autres victimes. L’un d’entre nous, d’un coup de pied referma la porte. Les mitrailleuses tirèrent contre cette porte et contre toutes les fenêtres du bâtiment où il n’y avait personne.
La porte fut enfoncée à coups de crosse. Nos camarades réussirent à sortir vers 8h30 par une issue devant laquelle une mitrailleuse était en voie d’installation.
Hélas ! Les espoirs de ces braves furent trompés. Ce n’était pas pour de Gaulle, pour la République qu’ils avaient risqué leur vie. C’était pour un autre général, ils l’apprirent plus tard et leur lutte dut continuer et continuera encore jusqu’à ce que les principes sacrés de la Liberté, de l’égalité et de la Fraternité, proclamés par le Général de Gaulle au nom de la France soient entièrement rétablis.
Effectif du groupe n°30 (Grande Poste)
Chef de groupe : lieutenant Jean Dreyfus
Sous Chef de groupe : Sous-Lieutenant Jean Gozlan
Membres
Julien Gozlan

Albert Smeja
Lucien Kamoun

Prosper Chemla
André Kamoun Chemouilli
Charles Boumendil

Raphaël Elbaz
Victor Tibika Martial Timsit

Commentaires (2)

1. gozlan lucien Mar 17 Déc 2013
Pour jean KUPFER,
Effectivement, en relisant le merveilleux temoignage de Julien GOZLAN, le groupe qui devait se rendre a la grande poste devait reunir 30 resistants, seulement douze ont repondu presents.
J ai ete mis certainement dans l erreur lorsque j ai lu...no 30....
Merci pour cette rectification.

2. gozlan lucien Jeu 12 Déc 2013
Jean, bravo pour ce nouveau temoignage de monsieur Julien Gozlan. Il est super pour sa description dans le detail,..dans leur attente au 1 rue d isly au soir du samedi 7 novembre. Julien etait le frere de Jean Gozlan et le 1 rue d Isly etait le cabinet de dentisterie de jean.
Le puzzle avance enormement, la neutralisation de la grande poste s est donc faite a partir du debut de la rue d Isly, la Grande Poste etant a la fin de la rue, donc tout pres.
On a egalement un nouvel element inedit,..le nombre 30..??? Il y avait a ma connaissance 15 lieux neutralises, donc il y avait un listing qui avait ete realise et d apres nos lectures cela s est fait quelques jours seulement avant puisqu ils ne se connaissaient pas les uns les autres.
D autres lieux de regroupements se sont fait chez Morali Daninos qui habitait a la rue Eugene Robe a Nelson pres de la caserne Pelissier, pour attaquer l Amiraute, le palais d Hiver et le comissariat de la rue Bruce.
Un autre egalement, des resistants de la Salle Geo Gras, ont ete regroupes chez monsieur et madame Emile et Florence ATLAN au 11 rue Bab Azoun, et il faut insister sur le nom de madame ATLAN, car elle etait la seule femme active dans le secret de la salle Geo Gras d'apres les recits de son fils Pierre ATLAN.
Reste a recomposer les autres regroupements d autres chefs de groupes en incluant Raphael ABOULKER avec Emile ATLAN puisqu ils etaient voisins au 11 rue Bab Azoun.
Encore bravo et on continue dans la recherche de nos temoignages.

 

MORIAL - Association loi de 1901 - Le nom MORIAL est déposé à l'INPI © 2011 Tous droits réservés
Site réalisé Avec joomla Conception graphique et développement : Eric WEINSTEIN