Imprimer
Affichages : 1899

L’étude de la partie secrète de la Thora devient de plus en plus populaire dans de nombreux milieux.

Il est donc important de clarifier quelle est la position de la tradition par rapport a ce type d’étude et sa diffusion dans le grand public. Il est aujourd’hui acquis que la kabbale relève de la tradition authentique du judaïsme. C’est l’aboutissement d’un âpre débat au cours des générations, dans lequel la contribution de nos rabbanim a été prépondérante.

Le texte le plus important en la matière est le responsa de Ribach (#157), concernant la prière selon les kabbalistes.

Apres une brève citation des paroles d’un mitpalsef ("philosophailleur") qui taxait la Kabbale d’être une variante de la théologie chrétienne ( !), il traite du problème que pose à un monothéiste la coutume des kabbalistes d’orienter leurs pensées dans la prière vers les différentes sephiroth (émanations de Dieu).

Il cite l’enseignement d’un de ses amis kabbalistes en Espagne, Don Yossef ben Chouchane, qui explique que la prière est évidemment adressée a Dieu seul, mais que l’évocation des sephiroth ressemble à une requête adressée à un roi terrestre auquel on demande de donner des ordres à ses soldats pour la sécurité, d’ordonner au trésorier en matière d’économie, au médecin pour la sante, etc.

Cette explication semble satisfaire Ribach, (cf. Maamrei ha-Reiya du rav Kook, p. 518), qui cependant se tient a l’écart de cette étude, a l’instar de son maitre, le Ran.

De cette approche prudente de Ribach découle la retenue avec laquelle la Kabbalah était diffusée en Algérie, malgré l’adhésion dont elle jouissait auprès de la grande majorité des ‘Hakhamim.

Elle restait, comme il se doit, le lot de quelques cercles d’élite, dignes de sa lumière.

Rav Oury CHERKI