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Par Laure Fourtage

Jacques Lazarus, délégué d'ORT-France en Algérie, et Georges Emsalem, directeur du centre d'Alger, 1948, Archives ORT-France

En Russie à la fin du XIXe siècle, les fondateurs de la Société de propagation du travail industriel et agricole, plus connue sous le nom "ORT", estimaient que seule une refonte radicale de la structure économique de la population juive permettrait d'améliorer à terme sa situation.

À cet effet, il était nécessaire selon eux de la diriger vers les métiers manuels, peu pratiqués jusqu'à cette époque.
La nouvelle institution exerça alors son action dans deux directions : la formation professionnelle des jeunes et des adultes, avec la création d'écoles, et l'aide aux artisans et agriculteurs.

Après la Grande Guerre, l'ORT étendit son action hors des frontières russes et devint un réseau international d'organisations privées, fédérées par une Union mondiale (appelée aujourd'hui (World ORT»). Mais ce ne fut qu'après la Seconde Guerre mondiale qu'elle entama une action systématique dans les pays qui n'étaient pas traditionnellement composés d'une population juive ashkénaze.

L'Algérie, alors française, et les deux protectorats français, le Maroc et la Tunisie, firent ainsi l'objet, à partir de 1946, d'une attention particulière d'ORT-France, organisation fondée en 1921.

Celle-ci envoya d'abord sur place un délégué, Jacques Lazarus, qui s'était fait connaître pendant la guerre par ses actions de résistance au sein de l'Armée juive, pour y étudier les possibilités d'extension des activités de l'association.

Elle élabora ensuite un programme d'action tenant compte à la fois des besoins de la population juive et de la situation économique et sociale de chaque pays. Il s'agissait, en Algérie, de former une main-d'oeuvre d'élite 2 » qui faisait cruellement défaut dans ce territoire en voie d'industrialisation. Marquée par un souci de qualité, la formation était longue (trois ans) et s'adressait aux adolescents ayant un niveau minimum (Certificat d’études primaires).

Source de l’information

Laure Fourtage, "ORT en Algérie, 1946-1962", dans Juifs d’Algérie, catalogue d’exposition, Paris, Musée d’art et d’histoire du Judaïsme & Skira-Flammarion, 2012, p. 235-238.