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Par  Simon Darmon  

Pochette (recto) pour le Talit et les téphilines de la Bar Mitzvah en 1925 ,du papa de notre Ami Jacques NakacheEn 1391, sur les 300.000 Juifs expulsés d'Espagne, quelque 50 à 60.000 sont arrivés en Algérie, dont 30.000 de Barcelone et de Catalogne.

Ils s'installèrent de préférence dans les villes côtières car ils estimaient qu'en cas de nouvel ostracisme, ce serait plus facile pour eux d'échapper par la mer. Il y eu trois sortes d'expulsés d'Espagne :

a. L'immense majorité des Juifs sont venus trouver un havre de paix, il fallait les encadrer, les diriger, les aider.

b. Les anoussim ou marranes convertis de force qui ont continué à pratiquer leur judaïsme en secret : on devait donc leur trouver une solution halakhique de retour, de réintégration au sein du kahal — la communauté.

 

     

c. Les convertis — conversos — qui, eux, s'étaient ingéniés et s'ingéniaient encore à nuire à leur communauté d'origine : les malchinim, les délateurs, les calomniateurs. Il fallait les neutraliser pour la bonne marche et le salut du kahal. (Responsa 238, 2Pochette (verso) pour le Talit et les téphilines de la Bar Mitzvah en 1925 ,du papa de notre Ami Jacques Nakache 39).

Pour les uns, il y eut 'herem — excommunication définitive —- et pour les autres nidouï — anathème limité dans le temps (Rachbach, resp. 352).

 

Si pour nous, Ribach (Rabbi Its’hak Bar Chéchat, 1326-1408) et Rachbats (Rabbi Chim’one Ben Tsémah Duran, 1361 1442) - indissociables dans leurs travaux et leur action – étaient des Poskim(décisionnairesen matière de halakha), ils ont été aussi ceux qui ont forgé le minhag d'Alger tout en modelant le karal, la nouvelle communauté.

Tous ceux qui sont venus après eux, notamment R. Yéhouda Ayache (1700-1760) ont affermi et consolidé ces mêmes minhaguim.

 

Je dirais même que depuis lors le minhag a fait partie de la vie sociocommunautaire.

Jusqu'à ce jour, ont été édités six tomes ayant pour titre : « L’index des responsa des rabbins d'Espagne et d'Afrique du Nord », en cinq tomes et un sixième des rabbins achkenazes, c'est-à-dire allemands, français et italiens. Si les sujets traitent de questions religieuses (15%), 85% concernent le droit civil, le droit pénal et le droit public ; en tout quelque 20.000 décisions rabbiniques.