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Ville sur la côte à quelque 200 km à l'ouest d'Alger. Elle dépendait des Zianides du Royaume de Tlemcen.

S'il existait déjà une petite communauté locale, il semble que le gros de la population juive était formée par les exilés venus par vagues successives, dès le 14e s., de Majorque et d'Espagne: Catalogne, Castille, Aragon et Valence, et qui préféraient s'installer sur les villes côtières.

Les rabbins d'Alger de cette  époque  (Ribach,  Rachbats,  Rachbach  et son fils) correspondaient avec les rabbins de Ténès: David Cohen Solal, Haïm Melili, Joseph Ben Aba (Abou), Joseph de Natanaël Sasportas, Isaac Saada (Saadia), Mardochée Cohen, Samuel Hakim, Ha Barbout, Hasdaï Nedjar, Moïse Alergli; en témoignent les responsa que nous possédons et les noms des destinataires.

Notons que bien des chercheurs, chroniqueurs, historiens et imprimeurs se sont trompés et ont confondu Ténès avec Tunis (voir les écrits de notre ami, le Pr Noah Aminoah), -le G-R Eisenbeth aussi!- même si Ribach correspondait avec des rabbins de Tunis.

Et donc, dès le 14e s., la vie juive se développa de manière significative avec ses dayanim, ses rabbins, ses intellectuels et ses sociétés communautaires. Au 11e s. les Juifs de Ténès avaient été obligés de se convertir à l'Islam; ils ne l'avaient fait que pour la galerie. Dès l'arrivée des  Espagnols, la plupart de ces Juifs revinrent au judaïsme.

Un fait marquant était que l'hébreu était la langue commerciale jusqu'à la fin du 18e s. Si les décisions halakhiques dépendaient d'Alger, les autres affaires étaient gérées par le Beth Din local.

Les trois synagogues servaient de lieux de culte mais aussi de lieux de cours, de drachot et de rencontres communautaires.

Les juifs s'occupaient de commerce avec l'Italie et l'Espagne: vins, vêtements, cuirs et peaux, or, blé, plumes d'autruche vers Venise, cire et bijoux.

Coutumes locales: dans le passé, un homme jeune ne pouvait pas se marier avec une femme âgée (qui ne pouvait plus avoir d'enfants) si, lui, n'en avait pas -cette femme fût-elle riche? Et aussi un Cohen non marié ne pouvait dire la bénédiction des Cohanim ni lire la Tora. Par décision du Beth Din.

Après 1830, la communauté subit des fluctuations: seulement quelques dizaines de famille sur 150 000 h. Professions exercées: médecins, fonctionnaires, huissiers, commerçants, employés, bijoutiers, cordonniers, garagistes. 

Source de l'infomation

Chroniques des communautés juives d'Algérie ... Aujourd'hui disparues (MORIEL)