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Le 23 octobre 1541 (4 Héchan 5302), s'est produit à Alger un événement miraculeux, appelé le "Pourim d’Alger"

En 1492, les Juifs sont expulsés d'Espagne. Certains trouvent refuge en Afrique du Nord mais la menace de nouvelles persécutions pèse sur eux.
En automne 1541, Charles-Quint, petit-fils d'Isabelle la Catholique et de Ferdinand II d'Aragon, décide de mener une lutte sans merci contre l'Empire Ottoman.
Le 19 octobre, les Espagnols se présentent devant Alger avec une flotte impressionnante, décidés à prendre pied dans cette terre d’Afrique pour y chasser les Turcs.

Le port d’Alger n’est pas habilité à recevoir de tels bateaux.

Charles Quint qui ne savait pas que la baie d’Alger était parsemée de petits rochers à fleur d’eau, invisibles à l’œil nu, qui se trouvaient à l’entrée du chenal. Ce qui était un avantage pour les corsaires d’Alger de l’époque qui pratiquait la Course, fut au contraire, un obstacle de taille pour une flotte de l’importance de celle des Espagnols.

Le 23 octobre, l’Infanterie débarque entre l’embouchure de l’Harrach et la ville, sur la plage du HAMMA. L’émissaire, envoyé par Charles Quint à Hassan Agha, revient sans avoir obtenu la capitulation du souverain.

Le 25 octobre, toute la troupe débarque, Alger est investie et l’ Empereur établit son quartier général près du marabout de sidi Yacoub à Koudiat Es Saboun (la colline du Savon) où fut élevé Fort l’empereur. La flotte bloque le port.

C’est alors que se produit un "miracle"

Le 25, dans l’après-midi, une tempête se lève et empêche le déchargement des subsistances et du matériel. Les soldats n’ont ni nourriture, ni tentes. Un grand nombre de navires sont détruits.

Le 26 octobre, une troupe turque, sort de la ville et enfonce les premiers postes mais elle doit se replier. Une seconde tentative subit également un échec.

La porte de Bab Azoun se referme devant les attaquants. Ponce de Savignac plante son poignard dans la porte.

La pluie, qui ne cesse de tomber, empêche l’utilisation des mousquets et transforme le sol en bourbier.

Le vent jette à la côte 140 navires et les équipages sont massacrés par les Arabes. Privés de nourriture, les soldats tuent les chevaux pour les manger.

Le 28 octobre, Charles-Quint , conscient de sa défaite, bat en retraite avec le reste de son armée. Le 30 octobre, la troupe arrive au cap Matifou, où quelques navires se sont réfugiés. Le départ se fait le 1er novembre.

La tempête reprend et la flotte doit faire relâche à Bougie. Là, les soldats sont accueillis par les Kabyles, alliés des Espagnols, Charles Quint ne regagne Carthagène qu’à la fin du mois de novembre.

Cette incroyable issue a, pendant des siècles, été fêtée le 3 et 4 Hechvan (9 et 10 octobre 2021), par un jour de jeûne à l'image du jeûne d'Esther suivi d'un jour de joie et de fête.

Ce sauvetage miraculeux fut appelé le "Pourim d’Alger"

Pendant que les débris des navires jetés sur la côte sont récupérés pour construire un pont, on raconte que le rav Bentoua, qui avait une synagogue à Alger, fabriqua une Téba avec le bois d’un des bateaux de l’Armada.

Ce bois aurait également servi à l’armature d’un séfer Torah. Ce séfer Torah est resté 400 ans dans cette synagogue d’Alger.