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Par Léone Jaffin

  T icha Bé Av  , que nous prononcions Tcharbeb, signifie le “9 du mois de Av”. Cette date se situe à la fin du mois de juillet ou en août. Elle commémore des événements passés qui furent terribles pour le peuple juif. Les deux destructions du Temple de Jérusalem qui ont eu lieu à plusieurs siècles de distance, la première fois par Nabuchodonosor en 586 avant notre ère et la seconde fois par les Romains en 70 de notre ère ont eu lieu ce jour-là.

C'est à cette date également qu’Isabelle la Catholique signa le le décret d'Inquisition qui persecuta les Juifs et les expulsa d'Espagne.

C'est pourquoi chaque année, nous vivons à cette époque une période de deuil qui dure trois semaines. Pour marquer ce deuil, entre autres, nous ne mangeons plus de viande à partir du 1er du mois de Av.

La dernière semaine est cruciale. Persuadés qu'elle est dangereuse et maudite, nous avons peur et ne prenons pas de risques. Ainsi mes parents ne me laissaient pas  m'aventurer seule dans les rues et, bien entendu, il étais hors de question de me baigner. 

Il y a le couteau dans la mer”, disaient-ils, voulant signifier par là que le danger était partout, et aussi dans l'eau.

Les jours de grande canicule, nous allions tout de même à la plage pour pouvoir respirer un air plus frais, mais nous nous contentions de prendre des douches. L'atmosphère qui régnait sur les plages quasiment désertées, alors qu'il faisait si chaud, etait étonnante. Les Juifs ne se baignaient pas.

Très rares étaient ceux qui osaient s'aventurer dans l'eau tans l'inquiétude était palpable. Chaque année d'ailleurs sans doute à cause de cette angoisse diffuse il y avait des noyés.

Mais revenons au mot Tcharbeb que nous avions détourné de sa signification originelle pour lui en donner une autre.

Nous qualifions de tcharbeb un homme qu'on n’aimait pas ou qui n'était pas sympathique. “Il a une tête de tcharbeb” ou “quel tcharbeb celui-là” disions-nous. Autrement dit : c'est un type qui a la tête du jour où par deux fois le Temple a été détruit !

Pour une femme, nous féminisions le mot et la qualifions de tcherbaba.

 

Préparation du "BOKETOF" (recette n°213 - page 428)

 

 

 

INGREDIENTS (Pour 6 personnes) :

1 livre de haricots frais «écossés»
1 belle tomate mûre pelée
1 oignon moyen
3 gousses d’’ail émincées
3 cuillères à soupe d’huile d’olive
carottes
pommes de terre nouvelles
courgettes
1 poireau
branches de céleri
grosse poignée de haricots verts
poignée de vermicelles (si possible grillés)
2 branches de thym et
1 branche de menthe
sel et poivre

PREPARATION
Couper tous les légumes en petits morceaux.
Dans une marmite, faire cuire dans 1,5 litres d’eau et sans sel, les haricots écossés, l’oignon coupé en petits morceaux, l‘ail, le thym et la menthe.
Vingt minutes plus tard, ajouter les carottes, les pommes de terre, le poireau et le céleri, puis, cinq minutes plus tard, les courgettes.
Quand les légumes sont cuits, saler le bouillon et verser dedans en pluie, les vermicelles. Oter le thym et la menthe et continuer la cuisson deux minutes.
Poivrer et ajouter l’huile d’olive ou un mélange tomates, huile d’olive, ail et basilic.

Je présente, à part, dans un bol, 2 tomates pelées et coupées en très petits morceaux que je mélange avec l’huile d’olive, de l’ail pilé, du poivre et du basilic haché très finement.