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Bienvenue sur le site de l’association MORIAL

Notre objectif : sauvegarder et transmettre la mémoire culturelle et traditionnelle des Juifs d'Algérie. Vous pouvez nous adresser des témoignages vidéo et audio, des photos, des documents, des souvenirs, des récits, etc...  Notre adresse

 e-mail : morechet@morial.fr -  lescollecteursdememoire@morial.fr

L’ensemble de la base de données que nous constituons sera  régulièrement enrichie par ce travail continu de collecte auquel, nous espérons, vous participerez activement.  L'intégralité du site de Morial sera déposée au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (MAHJ) à Paris, pour une conservation pérenne .

Tlemcen, le kiosque à musique au centre ville
Médéa : rue Gambetta (1945)
Alger : rue d'Isly (1930)
Une oasis à Ouargla (Territoire du Sud algérien)
La Grande Poste d'Alger (Photo J.P. Stora)
Square Bresson
Lycée E.-F. GAUTIER D'ALGER
Service Alger - Bouzareah
Alger : le marché de la place de Chartres
MEDEA - Le Café de la Bourse
Guyotville - La Plage

Témoignage de Claude DAYAN

En 1940, je vivais avec ma mère, mon frère Roland et ma sœur Monique à Montrouge. Mon père était prisonnier de guerre en Allemagne au Stalag 11A.

Notre mère n’avait pas voulu  déclarer la confession juive de notre famille,  malgré l’obligation formelle ordonnée par les autorités, et nous n’avons pas porté l’étoile jaune sur nos vêtements. Notre mère avait appris que des membres de notre famille, des oncles, tantes ainsi que des cousins qui portaient l’étoile avaient été déportés, ils ne sont malheureusement jamais revenus des camps où ils avaient été internés.

J’avais six ans, mon frère Roland quatre et ma sœur était un bébé d’un an.  

Notre mère décédée  aujourd’hui, m’avait expliqué qu’elle avait appris par des voisins amis que nous avions été dénoncés par des personnes de notre voisinage de notre  identité juive à  l’administration chargée de ce recensement. Pour éviter d’être arrêtés, notre  mère a décidé de partir rapidement vers la province.

Nous avons alors commencé un long voyage qui nous a conduits par de multiples étapes vers le département du Loir-et-Cher (41)  afin de chercher un endroit où nous serions en sécurité.  Après plusieurs tentatives nous nous sommes réfugiés dans la petite commune de Fresnes  où notre mère a trouvé  chez des agriculteurs du travail dans les champs et des tâches ménagères dans les maisons.

Nous sommes restés plusieurs mois dans cette commune, pensant être à l’abri des dénonciations, malheureusement les enquêtes de la gestapo sur les réfugiés sont devenues de plus en plus pressantes et devant le risque d’être  arrêtés nous avons dû reprendre notre fuite et recommencer à nous  déplacer comme on le pouvait, en  car, camion, charrette à chevaux enfin tout ce que l’on trouvait et qui pouvait nous transporter. Ce n’était pas facile aussi nous devions bien souvent  nous déplacer à pied  le long des routes.

Avec notre courageuse  mère  et ses trois enfants nous avons erré pendant des jours et des mois à la recherche d’opportunités  qui nous permettraient de   pouvoir trouver  un refuge  à l’abri des arrestations et avec la possibilité d’assurer notre subsistance. Le hasard de notre cheminement nous a conduits à nous diriger vers l’est de la France et nous avons enfin trouvé un hébergement dans un village de Haute Saône du nom de Ternuay  où d’autres réfugiés (pour d’autres raisons) avaient été aussi accueillis.  Pour assurer notre sécurité dans ce village occupé par les troupes allemandes, notre mère  nous a inscrits aux cours de catéchisme que nous avons suivi avec assiduité, ce qui nous a conduits mon frère et moi à devenir enfants de chœur et  servir la messe avec application à toutes les cérémonies catholiques dans l’église du village  pendant plus de deux ans.

Après le débarquement des troupes alliées et leur progression vers l’Est, nous avons pu continuer à cacher notre confession aux autorités  françaises et allemandes qui poursuivaient  toujours ensemble la traque des juifs dans la région.

  Avant d’être libérés par les troupes des armées d’Afrique et  d’Amérique, nous eûmes à subir la violente bataille qui eut lieu  sur notre territoire âprement disputé proche de Belfort. Elle nous obligea à quitter notre logis.  Nous avons dû nous réfugier pendant une dizaine de jours dans une cave, pratiquement sans nourriture, et  attendre l’issue d’un combat  acharné d’artillerie. Nous étions affaiblis, assourdis et prostrés sous cet  incessant bombardement.

Enfin nous vîmes l’arrivée des premiers soldats libérateurs. Deux mois plus tard nous avons commencé à entreprendre notre retour vers Paris toujours par étapes dans les mêmes conditions que le voyage  aller, la plupart du temps entassés parmi de la marchandise dans des camions. Ce fut long et fatiguant, mais durant ce parcours, l’angoisse et la peur  commençaient à nous abandonner. A notre retour, nous avons retrouvé notre appartement vide, les meubles avaient disparu.

Il a fallu recommencer à nous meubler et nous équiper modestement, ensuite avec le temps nous avons  progressivement  appris à vivre normalement.

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