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Bienvenue sur le site de l’association MORIAL

Notre objectif : sauvegarder et transmettre la mémoire culturelle et traditionnelle des Juifs d'Algérie. Vous pouvez nous adresser des témoignages vidéo et audio, des photos, des documents, des souvenirs, des récits, etc...  Notre adresse

 e-mail : morechet@morial.fr -  lescollecteursdememoire@morial.fr

L’ensemble de la base de données que nous constituons sera  régulièrement enrichie par ce travail continu de collecte auquel, nous espérons, vous participerez activement.  L'intégralité du site de Morial sera déposée au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (MAHJ) à Paris, pour une conservation pérenne .

Tlemcen, le kiosque à musique au centre ville
Médéa : rue Gambetta (1945)
Alger : rue d'Isly (1930)
Une oasis à Ouargla (Territoire du Sud algérien)
La Grande Poste d'Alger (Photo J.P. Stora)
Square Bresson
Lycée E.-F. GAUTIER D'ALGER
Service Alger - Bouzareah
Alger : le marché de la place de Chartres
MEDEA - Le Café de la Bourse
Guyotville - La Plage

 

C’est encore dans les soubresauts de la nuit et la trace des rêves que j’entreprends cette traversée intime, politique et anthropologique, tournée vers une mémoire active du futur sépharade, judéo-berbère, et nord-africaine.

Rue de l’Alma – Bab El Oued – 1956 © François Esteve

Mémoire qui nous engage toutes et tous sur la question et l’impératif de la difficile transmission intergénérationnelle.

Condition à l’inscription des générations futures dans notre monde et à la subjectivisation de leurs héritages.

Les contrebandiers de la mémoire (1)

Jacques Hassoun, psychanalyste juif franco-égyptien, qui a dû s’arracher à sa terre natale, développe dans un ouvrage éponyme, le concept de contrebandiers de la mémoire..

Les contrebandiers sont les jeunes générations, qui quittent volontairement le passé, pour interpréter leur héritage au présent et contribuer à la constitution d’une mémoire active, fluide et subjective, qui est une création singulière. Ils peuvent être inconscients de ce qu’ils portent en eux, des voix qui circulent silencieusement et informent dans les sous-bassements leurs ancrages. C’est dans la contrebande de l’histoire, l’arrachement au même et à la fois dans la reconnaissance de leur filiation, que les héritiers peuvent opérer un dépassement, pour advenir.

Dans cet intraduisible, transmis souvent à notre insu, qui circule dans les bas-fonds de notre psyché, nous tentons d’avancer.

Bab El Oued de mon père

Il y a quelques nuits, j’ai moi-même été portée, déplacée, bousculée dans un rêve cauchemar où l’absence d’héritage me condamnait à l’errance. J’étais à Alger, dans le quartier d’enfance de Bab El Oued de mon père.

Mais le quartier avait perdu son nom, et il m’était impossible de pouvoir le nommer au présent. Je suivais des inconnus dans le dédale des ruelles, perdant mes vêtements comme autant de lambeaux d’histoire inconnus.

J’essayais de reconnaître, mais au fond je ne connaissais pas les lieux. J’essayais de joindre mon père, mais le téléphone aux mains des inconnus, m’échappait toujours. J’étais seule dans un lieu étrangement familier mais radicalement étranger.

J’étais dans une ville d’aujourd’hui où je projetais les réminiscences transmises par les récits oraux de mon enfance. J’étais une enfant perdue dans un hors-lieu où je croyais pourtant pouvoir me territorialiser. Je flottais, incapable de me diriger et ultimement dépendante des autres pour avancer. Savaient-ils qui j’étais ? Me posaient-ils la question ? Je ne m’en souviens plus. Je revois seulement ces ruelles sans fin, où tout lien intime d’appartenance s’était dérobé.

Je pense alors au chapitre 37 de Devarim (le Deutéronome) : "Demande à ton père et il te révèlera ; et à tes anciens et ils te diront". Mais mon père a disparu dans le tumulte nébuleux de la ville, comme aspiré par l’histoire à laquelle il s’est confronté et arraché, et qui l’a profondément blessé.

Dans le récit de l’Algérie de mon père, il y a des trouées, comme une saturation de la mémoire, devenue silencieuse par nécessité de survie.

Et il y a des subsistances, comme autant de fragments à recoudre ( 2 ) comme l’écrit si bien l’anthropologue Martine Hovanessian. Ces fragments, ce sont des obsessions de lecture liée à la terre natale, des plats récurrents et envahissant l’espace lorsqu’ils sont cuisinés (toujours les mêmes et nous avons l’injonction de les ingérer jusqu’à réplétion totale), les mêmes souvenirs d’enfance, et puis le vide trop-plein de la guerre d’Algérie où tout s’arrête et se cristallise à la fois. 

La fin des rêves d’avenir et la confrontation avec une identité juive à la fois minoritaire et millénaire, autochtone et déchue de son appartenance ancestrale.

Je revois mon père l’exilé-blessé, face à un jeune musicien oudiste algérien, chez lui à Paris.

Le couscous a envahi l’espace, culte de « la table dressée » (3) et nous l’avons ingéré jusqu’à l’ultime satiété.

Mon père, dans son palais de mémoire intérieur, nomme toutes les rues d’Alger et traverse la ville blanche. Le jeune oudiste suit son parcours, tout en le reprenant, car les noms ont changé et certains lieux n’existent plus.

Lorsque j’exprime à mon père le désir de se rendre en Algérie ensemble, il s’assombrit, et m’interpelle. "Pourquoi ? Pour faire face à des ruines ? Pour chercher les fantômes ? Pour ne plus reconnaître le peu qu’il me reste en mémoire ? Pour rouvrir la plaie de la guerre ? Ce pays n’est plus le même. Il n’est plus le mien. Le panarabisme, l’islamisme intégriste, les années noires l’ont détruit. J’ai trop de peine pour lui faire face."

Il me dit cela, et continue à lire tous les livres possibles sur l’Algérie, à soutenir les dissidents algériens face à l’islamisme, à frémir dès lors qu’il rencontre quelqu’un qui vient de là-bas. Ses babouches aux pieds, ses yeux bleus gris, il continue à organiser des rencontres sur les judéo-berbères et à forer les secrets des patronymes juifs d’Afrique du Nord, dans son grimoire toujours à portée de main. Il aime à déclarer que nous sommes des Juifs berbères sans pouvoir me le prouver ni me l’expliquer.

Il m’a toujours inconsciemment poussée à entreprendre la traversée des origines, quelque part pour briser les silences, reconstituer les lambeaux d’histoire, mais aussi réparer son propre trauma. Celui de son départ d’Algérie en juin 1968, après avoir milité pour l’indépendance, connu les désillusions de la reconstruction, l’arrivée du panarabisme, avoir été vidé de la faculté car Juif et essuyé les manifestations antisémites de 1967.

L’impossible retour au bled

J’emprunte ici ces chemins personnels, car je crois fondamentalement, que c’est par l’expérience vécue, la quête réflexive, un savoir situé mais un savoir de l’intérieur, que le particulier peut s’ouvrir vers l’intersubjectif et l’universel.

Qu’il me soit donc permis ici, de m’appuyer sur une quête mémorielle personnelle, ancrée au cœur de ma génération, et de ses conflits et enjeux, pour ouvrir vers des questionnements et des concepts plus généraux, qui nous concernent tous.

Je suis née à Paris, dans un quartier populaire, multiculturel et multiconfessionnel. J’ai grandi avec des jeunes juifs et musulmans originaires d’Afrique du nord et en entendant les langues arabes et berbères autour de moi. Chacun parlait du bled, sauf que nous les Juifs, nous ne pouvions y retourner, à l’inverse de nos copains qui y passaient leurs vacances d’été. Je ne voyais pas "encore" cela comme une injustice, enviant beaucoup plus les amis "français" qui partaient à la campagne chez leurs grands-parents.

Je n’avais ni maison de campagne, ni pays d’attache où passer les vacances et Israël n’était pas dans mon imaginaire.

Il y avait seulement le micro-cercle familial. Avec d’un côté, un grand-père maternel rescapé de la shoah, insomniaque et se réfugiant dans l’alcool, le chant et la fabulation pour survivre. Une tante maternelle, mariée à un sépharade orthodoxe, où l’orthopraxie avait balayé toute composante culturelle vivace. Et puis une famille juive d’Algérie, brisée par la guerre, éparpillée, acculturée et ayant en grande partie renoncé à son judaïsme. Dans cette mosaïque douloureuse, mes parents, eux aussi exilés et blessés, tenaient cependant lieu d’exception.

Ma mère parlait yiddish avec mon grand-père et mon père exhumait en bon sociologue les récits de la shoah de la famille.

Il inventait pour moi des histoires d’enfance à Bab El Oued tout en adhérant à des associations berbères et kabyles.

De plus, je ne me reconnaissais pas dans les cercles de jeunes juifs, souvent sépharades, où le communautarisme, l’orthodoxie, l’absence de culture et l’allégeance à une normalisation de la pensée, notamment vis à vis d’Israël, me positionnait en porte à faux et étrangère. Je ne comprenais pas ces mondes clos et réifiés, souvent uniquement réunis dans le religieux et le sionisme, qui ne questionnaient pas leur judéité à la lumière du monde, de la philosophie juive et des enjeux géopolitiques de notre époque.

"Si tu romps avec tes racines, elles viennent te mordre"

J’ai alors entrepris une longue quête qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui, à travers les territoires de l’art mais aussi la recherche en anthropologie. Une quête qui est un combat face à l’oubli, à la disparition de nos cultures et langues diasporiques, qui sont constitutives de nos héritages communs. Une quête politique, qui défie les frontières en présence et tente de forger une identité multiple, une identité-relation (4) qui se construit avec et par l’autre. Une quête qui se veut un devenir cosmopolite profond, qui ne se laisse pas entravée par les intimidations et les crispations communautaires et institutionnelles.

C’est une quête face à la disparition de notre histoire, de notre patrimoine, qui est une sorte de mort à nous-même. Comment pouvons-nous laisser des milliers d’années de vie et de culture se réduire au vide de la transmission, à l’oubli total pour les jeunes générations ? Il ne leur restera qu’un patronyme inhabité comme preuve d’une appartenance lointaine à un monde évanoui ? Les fantômes des ancêtres sont toujours là pour ressurgir lorsqu’on les oublie trop longtemps.

Yolande Amzallag, fille du grand chanteur juif marocain Samy El Maghribi (5), créatrice de la fondation éponyme qui œuvre pour un dialogue judéo-musulman et lutte face aux sectarismes identitaires, me disait la veille de cette intervention, « si tu romps avec les racines, elles viennent te mordre ».

Le retour du refoulé est trop fort pour laisser les jeunes générations dans le déni et l’oubli. Il est vrai qu’il faut une part d’oubli dans la transmission qui est une transaction mémorielle et pas une imposition sclérosée, une reproduction réifiée d’un passé révolu, afin que les jeunes générations puissent s’en emparer dans un processus de création et d’actualisation.

Mais l’oubli total c’est la rupture, la dénégation, l’absence d’inscription au monde. Tobie Nathan, dans son dernier ouvrage les âmes errantes, explique le phénomène de radicalisation chez des jeunes de tous horizons, chez qui le processus de transmission culturel a été tronqué, avorté ou forcé, et qui deviennent ainsi orphelins de références et de référents et qui tentent de trouver un ancrage ailleurs que sur terre. Ce sont des exilés de l’intérieur, des êtres flottants, qui n’ont pu s’inscrire, même par opposition, dans une généalogie culturelle ou cultuelle.

Pourquoi faut-il que ces liens persistent ? Pourquoi faut-il s’inscrire dans une histoire particulière alors que le monde tend vers un laïcisme universaliste et globalisant ? Justement parce que nous avons besoin d’un attachement à ce qui nous a précédé, à ce qui inconsciemment et organiquement nous constitue, afin de pouvoir se situer dans une filiation, s’en affranchir et habiter notre propre histoire.

Poursuivre une quête mémorielle, c’est aussi réparer les traumas hérités de l’histoire et éclairer les zones d’ombre.

Pour un dialogue entre Juifs, musulmans et Berbères

De cette identité judéo-berbère proclamée, j’étais orpheline. Mon père était incapable d’en habiter les contours et je voulais opérer un retour déplacé (impossible en Algérie) en Afrique du nord, en terre berbère.

C’est au Maroc que je me suis rendue, en quête des traces de l’histoire et de la culture judéo-berbère millénaire quasiment disparue. Là-bas, j’ai fait la rencontre de militants amazighs, eux aussi en quête de leur berbérité, et donc de la judéité comme composante inhérente de leur histoire.

Ensemble, nous avons cheminé dans les montagnes de l’Atlas, arpentant les vieux mellahs désertés, à la recherche de bribes d’histoire et de chants. Je me laissais guidée, incapable de parler l’arabe ou le tamazight, et de mener des entretiens. Je m’émerveillais de voir mes comparses faire ressurgir cette histoire fragile dans les récits des anciens.

Ce pèlerinage vers une reconstruction culturelle mais aussi vers nous-même, nous l’avons mené ensemble avec mes amis berbères. Certains, des peintres, mêlent depuis des années les caractères hébraïques à leurs calligraphies en tifinagh (6), cherchant les porosités des identités dans la rencontre graphique. Adi Kamous lui, habitant de Goulmima, recueille depuis des années tous les objets judéo-berbères qu’il trouve et les expose dans son atelier-musée.

Il a réinstauré la composante juive durant la fête d’Achoura, où l’on se déguise en Moshé et Biha et chante avec l’accent judéo-berbère. Il ne s’agit pas d’une folklorisation banale ou d’une moquerie mise en scène, mais bien au contraire d’un acte politique, où les masques permettent de revêtir les identités minoritaires.

Depuis ce jour, je n’ai cessé de mêler la quête identitaire à cette rencontre nécessaire avec l’autre, afin de reconstruire nos histoires, notre histoire commune.

La culture juive d’Afrique du nord est un patrimoine universel et appartient de facto à l’humanité.

Elle doit être préservée par tous et pour tous, mais aussi respectée à ce titre. Il n’est pas aisé pour la diaspora juive nord-africaine de continuer à faire vivre sa culture, éloignée du pays natal, et dans la dénégation de son autochtonie.

Vivre la culture d’Afrique du nord, c’est vivre une mémoire en acte, une mémoire qui devient politique, puisqu’elle est partagée et donc universelle. Je veux croire que c’est par les territoires de l’art, par la résistance artistique commune, comme le développe l’anthropologue Karen E. Till, que la mémoire plurielle des lieux peut être réactivée et ouvrir vers des potentialités futures partagées.

Je veux croire au courage des jeunes générations d’Afrique du Nord mais aussi du monde arabo-musulman, à réhabiliter l’histoire et la culture des minorités au sein du récit national de leurs états.

Je veux croire en la force des jeunes artistes mizrahim (orientaux) engagés en Israël, qui militent contre le discours nationaliste israélien, luttent pour affirmer leur identité levantine multiple, et se risquent pour rencontrer et collaborer avec la jeunesse du monde arabo-musulman. La quête des racines interdites de ces jeunes, devient un acte de résistance mais aussi un pont vers le monde musulman.

Il est difficile pour la jeune génération juive et musulmane nord-africaine de créer des ponts et d’écrire/réécrire l’histoire ensemble.

Le conflit israélo-palestinien et la question de la normalisation font office de barrage au rapprochement, mais il faut croire au courage des uns et des autres afin de dépasser les assignations et les stigmatisations nationalistes et communautaires, et œuvrer ensemble.

Certains forcent les frontières en présence afin de se mettre en quête d’une identité qu’ils n’ont pas le droit de chercher et qui passe par la connaissance de l’altérité. Israël étant le lieu de l’interdit pour les jeunes du monde arabo-musulman et le monde arabo-musulman la frontière à ne pas franchir pour les jeunes juifs israéliens. De jeunes artistes deviennent les intercesseurs et ouvrent des espaces de résistance et de dialogue entre ces mondes résolument en conflit.

L’on peut être Juif, israélien mais aussi marocain, irakien, égyptien. Qui peut dénier à un être ce qui le constitue intimement ? Qui peut empêcher un être d’advenir dans sa multiplicité profonde ?

Nous devons peut-être payer le prix de notre liberté pour devenir, mais avons-nous le choix aujourd’hui ? Non, nous n’avons pas d’autres choix que de lutter face à nos peurs intimes, face aux sectarismes et au repli de nos communautés respectives, et aux différents fondamentalismes religieux qui menacent la jeunesse. 

Nous n’avons pas d’autres choix que de transmettre, aux jeunes générations originaires d’Afrique du Nord, la culture et l’histoire en partage dont elles sont les héritières.

C’est à cette seule condition, dans une communauté de destin retrouvée, qu’elles pourront dialoguer et œuvrer ensemble. C’est à cette seule condition, qu’elles pourront s’inscrire subjectivement dans un monde globalisé, et constituer une mémoire active et politique du futur et ce en dialogue. La désappartenance, concept développé par Philippe Bouchereau, est l’absence de transmission d’ancrage et donc l’impossibilité pour le sujet de toute subjectivation.

Transmettre c’est aider le sujet à aborder le surgissement du nouveau/de l’étrange/étrangeté, l’aider à s’inscrire dans une communauté de vivants, mais aussi lui donner la possibilité de développer son particularisme, sa différence et ainsi de pouvoir s’ouvrir à l’universalisme.

Vivre cette mémoire active tournée vers le futur demande de connaître notre histoire, ses zones d’ombres et ses conflits, sans complaisance ni nostalgie, afin d’ouvrir des possibles communs vers un dialogue retrouvé, fécond et créateur. C’est notre devoir d’encourager les passeuses et les passeurs, qui brisent les frontières, et tissent depuis les failles et les lignes de fuite, des espoirs d’avenir.

 Miléna Kartowski-Aïach

Notes :

1 - Hassoun, Jacques, Les contrebandiers de la mémoire, Toulouse, Editions Eres, 2011
2 - Hovanessian, Martine, Traversées de lieux exilés : recoudre les fragments. HDR Anthropologie sociale et ethnologie. Université Paris-Diderot – Paris VII, 2009
3 - Bahloul, Joëlle, Le culte de la table dressée. Rites et traditions de la table juive algérienne, Paris, Métailié, 1983 
4 - Concept développé par le philosophe et poète antillais Edouard Glissant
5 - Chanteur célèbre de musique arabo-andalouse Samy El Maghribi (1922-2008), natif du Maroc, il passa une partie de sa vie à Montréal
6 - Alphabet utilisé par les berbères en Afrique du Nord

Pour en savoir plus

http://alephetudesjuives.ca/vers-une-memoire-active-du-futur-sepharade-nord-africain/

 

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