APPEL À TÉMOIGNAGES
- Affichages : 5293
⇰ Une nouvelle rubrique sur le site : "ALGERIE 60 ANS APRES"
- Pour participer
- Pour consulter les témoignages reçus
Cliquer sur : lhttps://www.morial.fr/temoignage-60ans-apres.html
La sagesse de Ch’ra
- Affichages : 47
par Albert Bensoussan
Ce personnage légendaire, mythique, oral ou littéraire, qui a parcouru tout le monde méditerranéen et moyen-oriental depuis des siècles, reste toujours vivace à la mémoire, et donc sur les lèvres des conteurs.
Mon père, qui avait appris l’arabe littéraire avec le professeur Soualah Mohammed, avait comme livres de lecture ces fascicules mal ficelés – presque des feuilles volantes – qui répandaient aux quatre vents les faits, dits et gestes de ce drôle, ce personnage des terres musulmanes – et juives – qui joue les idiots pour mieux affirmer le pouvoir de son intelligence.
L’espagnol a une expression pour désigner ce genre d’insupportable : el tonto listo, le sot avisé.
Quand j’enfonce un clou dans la terre, que devient la terre occupée par le clou ?
Ainsi mon père lançait-il la drôlerie du personnage qui faisait passer une nuit blanche au Sultan en lui posant d’insolentes questions, d’insolubles problèmes.
Le clou de Dj’ha
- Affichages : 2151
Dj’ha possédait une maison dont il avait hérité de son père.
Tout le monde en parlait tant elle était spacieuse et bien placée. De nombreux villageois se faisaient souvent inviter pour n'importe quel prétexte. A de nombreuses reprises, un riche commerçant avait fait d'alléchantes propositions de rachat à Joha qui à chaque fois les avait déclinés.
Mais le riche commerçant ne cédait pas et chaque jour il revenait en augmentant son offre. Un beau jour, et sous la demande de son épouse, il finit par accepter.
Dj’ha posa cependant une condition avec l’acheteur à qui il dit :
L’histoire de Dj’ha, de son fils et de leur âne
- Affichages : 2155
1- Dj’ha et son fils, alors qu’ils se préparaient à voyager, montèrent sur le dos de leur âne et prirent leur chemin. Sur la route, ils traversèrent un village ou ils entendirent les gens dire :
- Regardez ces deux personnes sur le dos de leur âne, ils n’ont vraiment aucune pitié pour cet animal.
2- Avant d’atteindre un second village, le fils prit donc le soin de descendre du dos de l’âne. Ainsi, lorsqu’ils traversèrent le village, ils entendirent les gens s’écrier :
CONTES ET RÉCITS DES JUIFS D'ALGÉRIE
- Affichages : 1960
Par Simon Darmon
Cet ouvrage broché de 456 pages est paru le 15/09/2007
Quatrième de couverture
L'imagination allait bon train faute de recul dans l'espace (on ne voyageait pas beaucoup). Et ceux qui voyageaient, de retour au pays, au bercail, venaient raconter leurs histoires extraordinaires qui faisaient très vite le tour du globe, c'est-à-dire du petit village.
Et quand on avait de la chance, l'histoire se faisait savoir dans tout le département. Les gens étant relativement pauvres dans l'ensemble, beaucoup de récits sur les riches et les horizons intouchables de l'opulence circulaient grâce à "Nos Juifs d'Algérie" - j'ai envie de dire nos petits Juifs- ont trouvé leur place dans ce contexte.
Histoires de Ch'ha de ANDRE NAHUM
- Affichages : 1958
Livre broché de 141 pages, paru en 1986 aux Editions Bibliophane.
Quatrième de couverture
« Lorsqu’on lui demandait :
- Ou est ton oreille, Ch’ha ?
il passait son bras droit par-dessus la tête et, touchant son oreille gauche, disait :
- La voilà !
- Mais pourquoi fais-tu cela ? Lui objectait-on, ne te serait-il pas plus simple de toucher de ta main l’oreille du même coté ?
- Ce serait plus simple, en effet, mais si je faisais comme tout le monde, alors je ne serais plus Ch’ha ! »
LES CONTES DE BOGHARI
- Affichages : 42
Par Simon DARMON
Les quelques contes de Boghari que nous avons inclus ici font partie d’un recueil de récits racontés par notre oncle Moïse (Maurice) SERRAF et que son fils Guy a transcrits « pour qu’on n’oublie pas ».
C’était autour de 1900 et on se les racontait en arabe ou en français ou dans les deux à la fois.
Tous ces contes ont circulé dans notre famille et circulent encore. Mon cousin Guy, aujourd’hui décédé, m’a donné un exemplaire de cette littérature en me priant de le faire connaître. C’est ce que je fais ici, en partie.
Ces récits constituent une richesse folklorique et l’ensemble du recueil constitue un sauvetage du trésor verbal populaire autant qu’un témoignage de l’humour et des finesses de pensées d’un monde à peu près disparu, celui qui précède le développement des grandes techniques industrielles.
La communauté juive de BOGHARI (avant 1962)
- Affichages : 6750
Par Emile Ayache
Petite ville à environ 140 km au sud d'Alger. On y comptait entre 150 et 200 Juifs.
Il y avait deux synagogues: celle du Ksar et celle du village (dont l'architecture rappelait singulièrement celle des synagogues d'Alsace).
On avait connu les rabbins Simon Serraf (fin du 19e siècle et jusqu'en 1911), Abécassis, Hamiache, Yahia Bendavid.
Conte de Boghari : "Bonnes mesures"
- Affichages : 2993
Par Simon DARMON
Vers onze heures, au jour du grand marché, les rues étaient encombrées de calèches pimpantes attelées de chevaux fringants ornés de pompons et de clochettes.
Les gens riches faisaient charger par leurs serviteurs des paniers de provisions et des colis contenant cent objets divers pour la joie des femmes et des enfants.
A l'ombre d'une arcade, quelques vieillards, enveloppés dans leur burnous, étaient assis par terre, en tailleur, contemplant les allées et venues.
Conte de Boghari : "L'anisette"
- Affichages : 2223
De Simon DARMON
Un grand gaillard dans la force de l'âge vivait du revenu de ses orangeraies. Célibataire, il passait son temps à boire avec des amis, juifs et arabes.
Les gens sérieux blâmaient sa conduite, et les bons musulmans lui reprochaient de boire de l'alcool.
Un nouveau Cadi avait été nommé depuis peu. Homme sévère et soucieux de l'ordre, celui-ci se rendit chez le propriétaire de mauvaise réputation.
Conte de Boghari : "Le regard de l'amour"
- Affichages : 3113
Par Simon DARMON
Un étranger, chargé de sacoches pleines d’or, arriva un jour à Boghari et y épousa l’une des jeunes filles les plus belles.
Il loua une maison spacieuse, engagea des domestiques et traita son épouse comme une reine. Chaque jour il dépensait largement pour la nourriture et, à chaque retour, rapportait des habits brodés et des bijoux.
Paracha HOUKAT
- Affichages : 1905
Lecture de la Torah : Nombres 19 :1 – 22 :1 Chabbat 8 Tamouz 5785 - 4 juillet 2025
Cette péricope reprend les lois concernant la vache rousse. Cette loi (houka חקה) désigne, dans le langage de la Torah un dogme ou une loi qui dépasse l’entendement humain et qui se place à la limite entre le domaine du naturel et du surnaturel.
En effet, si l’on veut essayer de comprendre cette loi de la vache rousse, on n’y parviendra pas.
Écriture séfarade
- Affichages : 236
Écriture séfarade Par Albert BENSOUSSAN
Quand le vin est tiré et mis en bouteille, alors on y colle une étiquette. Tout ce que j’ai écrit et publié du côté de la fiction – et dont je n’ai pris conscience qu’après coup, n’ayant jamais noirci ma feuille que par hasard, par accident et sans y prendre garde – reçoit ici son label, ou disons son blason : "Écriture séfarade".
Et moi, le solitaire, le rebelle reclus au loin – loin d’où ? –, moi, l’exilé à feuilles persistantes, je me retrouve aujourd’hui joliment entouré de gens que je lis et que j’aime, mes voisins de pupitre, mes collègues de plume, que je serre autour de moi comme la couverture de laine dont ma mère ceignait mes reins quand se prolongeaient mes soirées en veilles studieuses, dans cet Alger réputé chaud, sauf en hiver et à une époque antérieure à l’invention du chauffage central…