Source de l'information : "Chroniques des communuatés juives d'Algérie"
Tlemcen fut l'un des fiefs de cette musique héritée de l'époque où elle fut la capitale avec ses palais de la dynastie des Ziamides jusqu'en 1555.
Son style de musique Gharnati (Gharnati signifie « originaire de Grenade ») et Haouzi fit école dans toute l'Algérie voire une grande partie du Maroc.
Beaucoup d'artistes formés à Tlemcen allaient faire carrière ailleurs tels Abdelkrim Oali qui fut directeur du conservatoire d'Alger, Redouane à Casablanca, Elyahou Bensaid (Ebého) à Oran.
A Lag Baomer, la Hilloula du Rab Enkaoua, donnait lieu tous les ans à un festival de musiques andalouses. Tous les grands cafés, salles de concerts et jardins du Rab voyaient affluer des orchestres venant de l'extérieur (Alger, Oran, Oujda, Casablanca...) ainsi que des orchestres locaux.
Voici quelques noms de maîtres et musiciens de la communauté ayant enseignés et joués à Tlemcen :
Mekchich - XIXe siècle, grand-père de Saoud El Medioni, ancêtre de Maurice El Medioni ; Bteina Maklouf Rouch, XXe siècle Ebého Eliahou Bensaid ; Abraham Dray ; Moise Dray (Bisco) ; Cheikh Bokhreka ; Menahem Farouz ; Hanania Perez ; Saadia Rouch ; Dédé Chiche.
A cette liste rajoutons René Perez qui débuta sa carrière après 1962 à Paris.
Nous avons volontairement cité que les musiciens et artistes de Tlemcen, il est sûr que dans chaque ville ou il y avait une communauté importante on trouvait des musiciens qui avaient a cœur de sauvegarder et de transmettre ce patrimoine musical.
Si les poèmes ont été oubliés, parce que la langue arabe n'était plus la langue parlée, les mélodies ont servies de support à la liturgie et ont pu ainsi traverser le temps jusqu'à nos jours.
Marcel Elbaik