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Bienvenue sur le site de l’association MORIAL

Notre objectif : sauvegarder et transmettre la mémoire culturelle et traditionnelle des Juifs d'Algérie. Vous pouvez nous adresser des témoignages vidéo et audio, des photos, des documents, des souvenirs, des récits, etc...  Notre adresse

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L’ensemble de la base de données que nous constituons sera  régulièrement enrichie par ce travail continu de collecte auquel, nous espérons, vous participerez activement.  L'intégralité du site de Morial sera déposée au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (MAHJ) à Paris, pour une conservation pérenne .

Tlemcen, le kiosque à musique au centre ville
Médéa : rue Gambetta (1945)
Alger : rue d'Isly (1930)
Une oasis à Ouargla (Territoire du Sud algérien)
La Grande Poste d'Alger (Photo J.P. Stora)
Square Bresson
Lycée E.-F. GAUTIER D'ALGER
Service Alger - Bouzareah
Alger : le marché de la place de Chartres
MEDEA - Le Café de la Bourse
Guyotville - La Plage

 

Par Yossef CHARVIT

 

A part le fait que la communauté de Tlemcen fut détruite, on ne sait presque rien sur les Juifs d'Algérie pendant le règne des Almohades aux XIIe et XIIIe siècles. De toute manière, après cette période de troubles, la population d'Algérie avait beaucoup diminué.

Aux XIIIe et XIVe siècles, des commerçants juifs demeurant en Algérie avaient des contacts réguliers avec d'autres pays, surtout la Catalogne, ces liens permettaient de rester en relation avec des communautés juives plus développées.

 

Des Juifs du Languedoc et même de Marseille ont vécu dans le port algérien de Bougie à partir de 1248, Tlemcen, à la fois voie méditerranéenne et dernière étape de la route de l'or soudanaise connue comme "la route juive" avait une communauté petite mais vivante, qui était soutenue par les riches négociants juifs de Barcelone, Valence, Tortose et Majorque.

La plupart de ces commerçants étaient en fait nés au Maghreb mais ils avaient les faveurs du roi d'Aragon qui les considérait comme indispensables à sa prospérité. Leurs familles étaient demeurées au Maghreb, s'installant à Alger, Cherchell, Tenès, Mostaganem et Tlemcen. A cette époque, les Musulmans des royaumes chrétiens d'Espagne émigraient constamment vers l'Afrique, aidés par les Juifs d'Espagne.

Cette entreprise particulièrement rémunératrice était le monopole de la grande famille juive-africaine-espagnole Alatzar (aussi al-Azar). Les négociants juifs du Maghreb central avaient des activités multiples y compris le commerce des esclaves, si important à l'époque. Mais ils faisaient surtout le commerce de l'or du Soudan. Ils étaient nombreux à commercer avec les Iles Baléares en utilisant leurs propres bateaux.

Les rois chrétiens d'Espagne nommèrent beaucoup de Juifs à la fonction d'ambassadeurs auprès des souverains musulmans. C'est en cette qualité que Abraham et Samuel Abengelel, Judas "Abenhatens" et le alfaquim (médecin) Bondavin firent leur premier séjour à Tlemcen en 1286.

En 1305, Solomon b. Zequi de Majorque fut choisi pour faire la paix avec la ville de Breshk. Ces experts de la diplomatie nord-africaine, aussi bien que les riches négociants du pays, étaient toutefois des exceptions parmi la masse du judaïsme algérien dont le niveau de culture était très bas. Toutefois c'est en grande partie grâce à eux et à la possibilité de communiquer avec les centres économiques importants qu 'ils représentaient que beaucoup de réfugiés espagnols de 1391 choisirent d'aller vivre en Algérie. Ils émigraient sans cesse par groupes depuis la Catalogne et les Iles Baléares. Ils étaient bien reçus par les autorités musulmanes, surtout par les princes Zyanides.

Par contre leurs relations avec les Juifs autochtones, qui les avaient reçus fraternellement au début, devinrent plus tendues par la suite. Les fugitifs espagnols étant nombreux, ces derniers craignaient la compétition dans leur métier. Les différences dans le rituel, la langue, les coutumes et surtout dans le mode de vie provoquèrent des conflits entre réfugiés et autochtones. Les Juifs sépharades s'imposaient par leur supériorité intellectuelle, leurs moyens financiers, leurs talents. Les anciens résistaient à la tentative des nouveaux-venus de dominer la vie communautaire.

Cependant il y eut des leaders parmi les réfugiés qui surent apaiser les conflits entre les deux groupes. Les connaissances et la foi des nouveaux immigrants renouvelèrent la moralité et la vie religieuse du judaïsme en Algérie et leur talents d'organisateurs renforcèrent les institutions juives.

Le R. Ephraïm Ankawa rétablit la communauté de Tlemcen; c'est surtout grâce aux autorités talmudiques éminentes, R. Isaac b. Sheshet Perfet (Ribash), R. Simon b. Zemah Duran (Rashbats) et à leurs descendants que Alger devint un centre religieux et intellectuel.

Les communautés de Honein, Oran, Mostaganem, Miliana, Médéa, Tenès, Breshk, Bougie, Bône et Constantine, quoique dépendantes d'Alger, devinrent également des centres d'études juives sous la direction des rabbins Amram Merovas Ephrati, Samuel Halawa, les frères Najjar et d'autres encore.

Il y eut très peu d'exilés espagnols à se réfugier en Algérie en 1492.

La seule ville qui les attira fut Tlemcen, dans laquelle ils se rendaient par Oran. Cependant la défaite des Musulmans à Grenade (Espagne) en 1492 eut des graves répercussions sur les Juifs d'Algérie. Par exemple le prêcheur musulman al-Maghili exprima son ressentiment par de violentes tirades contre les Juifs.

Les communautés prospères et puissantes de Tlemcen et surtout Tuat furent détruites quelques années plus tard à la suite de pogromes. Juste après ces événements l'occupation espagnole d'Oran (1509-1708) et de Bougie (1509-1555) eut comme conséquence le pillage des biens appartenant à des Juifs et leur vente comme esclaves.

Cependant des familles influentes comme celles de Jacob Cansino, Jacob b. Aaron et Sasportas convainquirent les Espagnols d'Oran que leur politique arabe serait bien plus avantageuse s'ils acceptaient la présence d'une communauté juive dans cette ville.

Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, des descendants de Marranes et de Juifs de Livourne en Italie se sont installés en Algérie, surtout à Alger.

Parmi les premières familles arrivées, les familles Lousada, Alvarenga, Zacuto, Molco et dela Rosa ; puis ensuite les familles Soliman, Busnach, Bouchara, Bakri, Lealtad et Delmar. Elles jouèrent un rôle important en rachetant les captifs chrétiens pour le compte des gouvernements européens et leurs activités commerciales enrichirent le pays.

Les "réfugiés de 1391" avaient stimulé le commerce algérien et permis à des communautés lointaines de devenir prospères. Ils exportaient des plumes d'autruche du Mzab et de l'or africain de Tuat ainsi que des burnous, des tapis, des céréales, de la laine et des fourrures en Europe et ces mêmes marchands vendaient des produits européens en Afrique.

A cette époque les Juifs possédaient des domaines, des esclaves et des troupeaux. Dans les régions soumises au pouvoir central ils s'acquittaient de la "jizya", la taxe imposée à tous les non Musulmans. Leurs rabbins en étaient exemptés ainsi que les marchands, surtout des descendants des « mégourashim »(réfugiés espagnols) parce qu'ils payaient des droits de douane sur les importations.

Les Juifs autochtones étaient donc dans une position inférieure. De plus les mégourashim vivaient dans un quartier à part, ils avaient leur synagogue et même leur cimetière. Leur costume aussi était différent et ils firent perdurer cette distinction par le port de bérets ou de capuchons.

C'est pourquoi on les appelait 'ba'alei ha-ka-ppus' ou 'kabbusiyyin", en contraste avec les «ba'alei ha-mitsnefet", les Juifs autochtones qui portaient le turban.

Pour en savoir plus

 

 
 

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