logo_transparent1.png

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bienvenue sur le site de l’association MORIAL

Notre objectif : sauvegarder et transmettre la mémoire culturelle et traditionnelle des Juifs d'Algérie. Vous pouvez nous adresser des témoignages vidéo et audio, des photos, des documents, des souvenirs, des récits, etc...  Notre adresse

 e-mail : morechet@morial.fr -  lescollecteursdememoire@morial.fr

L’ensemble de la base de données que nous constituons sera  régulièrement enrichie par ce travail continu de collecte auquel, nous espérons, vous participerez activement.  L'intégralité du site de Morial sera déposée au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (MAHJ) à Paris, pour une conservation pérenne .

Tlemcen, le kiosque à musique au centre ville
Médéa : rue Gambetta (1945)
Alger : rue d'Isly (1930)
Une oasis à Ouargla (Territoire du Sud algérien)
La Grande Poste d'Alger (Photo J.P. Stora)
Square Bresson
Lycée E.-F. GAUTIER D'ALGER
Service Alger - Bouzareah
Alger : le marché de la place de Chartres
MEDEA - Le Café de la Bourse
Guyotville - La Plage

 

Par Simon DARMON

Une porte du Palais du Dey à Alger, Algérie.

On se tromperait si l’on pensait ne trouver en arrivant à Alger que des Français ou des Arabes. La population coloniale se compose d’éléments infiniment plus divers et moins connus.

D’abord les Maures, anciens bourgeois de la vieille Al Djazaïr, gens paisibles et indolents confinés au fond de quelque boutique d’objets indigènes ou derrière le comptoir de quelque bureau de tabac.

Puis les Mzabites, véritables Auvergnats de l’Afrique, qui quittent les palmiers de leur oasis lointaine pour venir à force de labeur, gagner un mince pécule parmi les foules remuantes des cités. Ils sont pour la plupart, bouchers, épiciers et gardent jalousement le monopole des transports par âne. 

Les Espagnols arrivent par fournées dans leurs légères balancelles et prennent tout au pays sans rien lui laisser. Sitôt que leur sacoche est remplie de douros, la voile qui les avait amenés les ramène. Même pendant leur séjour parmi nous, ils ne donnent à notre commerce que ce qu’il est impossible de lui enlever. Ils sont terrassiers, maçons ou manœuvres presque exclusivement. Sur les milliers d’ouvriers qui raclent la terre, gâchent le plâtre et manient la truelle entre Saint-Eugène et Mustapha, on ne trouverait pas cent Français. Tous Espagnols.

Les Italiens, et parmi eux les Napolitains, tiennent la pêche. Ce sont les voiles de leurs palangriers qui animent sans cesse le beau golfe dont d’Alger ferme l’une des extrémités. C’est eux que l’on rencontre courant par la ville, une corbeille de poissons sur la tête. Tant que la corbeille n’est pas vide, ils vont ainsi laissant le soleil mordre leur peau brûlée.

Les Juifs: ils sont banquiers ou marchands, revendeurs ou courtiers ; leur race intelligente et laborieuse a déjà accaparé la meilleure part du commerce de la ville. Personne, pas même les antisémites, n’ont sous-estimé les capacités de ces gens-là.

Les Juifs ont tout gagné avec l’arrivée de la France en Algérie ; mais les services rendus à la patrie sont considérables : dans l’armée, l’administration, l’université, la magistrature, les professions libérales et surtout la médecine. Tous connaissent les reproches adressés à la culture française qui, en s’imposant à la communauté juive, a fait reculer les connaissances hébraïques ; pire encore a causé une assimilation dévastatrice.

Cependant, grâce à la France, les Juifs, d’opprimés et de terrorisés, accèdent à l’égalité et à la démocratie. Le souffle de liberté leur fait faire un bond d’un siècle en quelques années. Si les Juifs en ont profité, la France et l’Algérie aussi. Le génie juif n’a à aucun moment démenti le proverbe arabe (eh oui !) : un marché sans juifs est aussi dérisoire qu’une justice sans témoins.

L’énumération ne serait pas complète si l’on omettait les Maltais. Âpres au gain, mais indépendants et sauvages, ils ne se jettent pas tous dans le commerce. Ils parlent une langue aussi dure que leurs mœurs, ils vivent à l’écart, n’éveillant pas la sympathie et ne l’éprouvant pour personne. On ne fait pas dix pas dans une rue de la ville ou des faubourgs sans apercevoir une de ces louches échoppes où l’absinthe frelatée, l’eau-de-vie d’asphodèle et l’anisette d’Espagne procurent l’ivresse à bon marché.

Enfin pour clore la série, vient le Mahonnais, homme laborieux, aux mœurs paisibles, grand producteur de primeurs, auquel on doit la transformation en jardins maraîchers de la plupart des terres irrigables des environs d’Alger.

Chacun des éléments dont nous venons de parler est distinct. Le commerce, l’industrie, l’agriculture confondent les intérêts de tous ; mais les groupes différents, en dehors des transactions, gardent leurs caractères particuliers. Costumes, préjugés, mœurs demeurent intacts au milieu de chaque alvéole.

On se coudoie, on ne se mêle pas. Etre pris pour le voisin serait chose désobligeante. Traitez un Juif de Maltais, il se fâche ; appelez Juif un Espagnol, vous le verrez mettre la main sur le manche de son couteau. Voulez-vous outrager un Arabe ? Confondez-le avec un Mzabite…et ainsi de suite en passant par tous les degrés de la longue énumération que nous venons de faire.

N.B. Dans la deuxième partie du XXème siècle, les choses n’avaient que peu évolué et les populations peu changé.

Pour en savoir plus
https://www.morial.fr/18-actualites/2386-contes-et-recits-des-juifs-d-algerie.html

 

 

Ajouter un Commentaire

Code de sécurité
Rafraîchir

MORIAL - Association loi de 1901 - Le nom MORIAL est déposé à l'INPI © 2011 Tous droits réservés
Site réalisé Avec joomla Conception graphique et développement : Eric WEINSTEIN