Aprés la profanation de la grande Synagogue d’Alger (12 décembre 1960)
N°126 de janvier 1961
A l’appel de M. David Askenazi, Grand Rabbin de la Fédération des Communautés Israelites d’Algérie, les juifs d’Alger ont observé, le 26 décembre, un jeûne collectif en signe de deuil et de désolation à la suite de la profanation et du saccage de la grande synagogue d’Alger dans les conditions que l'on sait.
Une foule immense de fidèles s’est rendue au cimetière, où, après la récitation des psaumes, les rouleaux de la loi et les objets du culte saccagés ont été enterrés suivant les prescriptions consacrées, dans le carré où sont inhumés tous les Grands de la Thora,
et où, dans le silence que seuls déchiraient les sanglots et les lamentations, ils ont été solennellement enfouis .Cette poignante cérémonie fut suivie d’un office à la synagogue Lebar, bien trop petite pour contenir la foule qui s y pressait.
Le Grand Rabbin Askenazi dégagea le sens tragique de ces douloureux événements; et, considérant l’avenir de notre judaïsme, demanda aux fidèles de ne pas, eux-mêmes, par leur indifférence et leur tiédeur à l’égard de notre religion, laisser s’éteindre la flamme de la Thora brûlant dans nos cœurs.
Le jeûne et les offices ont été observés dans l’ensemble des communautés d’Algérie.
Le Grand Rabbin de France a ordonné la lecture de psaumes particuliers dans toutes les synagogues de France à l’occasion du jeûne du 10 Tebeth.
Le Grand Rabbin de France a déclaré : «avoir suivi avec la plus douloureuse émotion les événements tragiques qui viennent de se dérouler en Algerie.
II ressent profondément l’affliction des familles en deuil, qu’elle que soit la religion à laquelle elles appartiennent et, est de cœur avec toutes les victimes.
II prie le Père de tous les hommes pour qu’il n y ait plus de scène de violence et que règne désormais l'esprit de compréhension et de fraternité » .