L’après-midi de Rosh Hashana, dans certaines familles sépharades, souvent on interdit aux adultes comme aux enfants de dormir.
En effet, la Tradition nous enseigne que pour Rosh Hashana, l’après-midi, un ange passe et enregistre tous les Juifs pour les inscrire sur le Livre de la Vie.
C’est la raison pour laquelle, malgré les agapes du repas de fêtes et le fait que nous soyons en pleine digestion, nous tentons de rester réveillés. Lorsque Rosh Hashana tombe un shabbat, la Tradition nous "permet" de dormir car l’Ange ne peut inscrire personne un shabbat !
Cependant, il sera "permis" de dormir (après 12h) si le fait de pouvoir sommeiller quelques instants rendra l’étude de la Torah possible et effective.
Lors de la grande supplique de Avinou Malkénou, nous demandons que D nous inscrive dans différents registres tels celui de la Vie, de la Santé, de la parnassa, du shalom etc…et prier pour les autres revient à prier pour soi-même en premier lieu ainsi qu’il est dit :
המתפלל על חברו נענה תחילה
CELUI QUI PRIE POUR SON PROCHAIN EST EXAUCE EN PREMIER (Baba Kama 92 sur Bereshit XX, 14)
PLEURER POUR ROSH HASHANA : EST-CE PERMIS ?
Depuis l’enfance on nous répète que pour Rosh Hashana il est interdit de pleurer, car il est écrit : ושמחת בחגך Tu te réjouiras lors de tes fêtes…. Nous nous efforçons donc de nous réjouir des fêtes que D nous as ordonné d’observer et pourtant, peu importe à quelle communauté nous appartenons mais Rosh Hashana et Yom Kippour sont des jours « redoutables » où notre avenir va être considéré par le Maître incontesté du Monde !
Ces jours sont redoutables car nous avions conscience que nous ne sommes que des êtres de peu de valeur et que nous contrevenons sans cesse et sans le vouloir aux commandements reçus et nous supplions notre D d’absoudre nos fautes. En ce cas, comment nous réjouir en entendant le récit des épreuves subies par des Justes comme Abraham Avinou, comment ne pas se sentir fragile comme la feuille tremblante sur la branche ?
En entendant les selihoth et les suppliques adressées au Créateur, si des larmes perlent à nos yeux et inondent nos joues, nous ne devons pas les stopper et prier D de recevoir nos larmes et nos prières surtout si ces larmes sont engendrées par notre teshouva (repentir) et surtout si ces larmes sont naturelles et sincères.
Ce qui est interdit, en revanche, c’est de provoquer volontairement un chagrin et des larmes.
On a rapporté qu’en Pologne le Gaon de Vilna (1720-1797) versait de chaudes larmes lors des fêtes des jours redoutables (rosh hashana et yom kippour).
Et, pour le côté séfarade HaAri zal (1534-1572) et R’ Hayim Vital (1543-1620) son disciple, on reconnaît aussi que les larmes versées sincèrement et spontanément lors des prières des yamim norayim sont permises d’autant plus que la Tradition enseigne pour cela aussi que lorsque "toutes les portes célestes sont fermées, la seule qui reste ouverte et accessible à tous est la porte des larmes"
Caroline Elishéva REBOUH et excellente nouvelle année à tous !