Par Simon Darmon
En Algérie, Tou Bichvat était l’occasion pour les riches et les notables d'inviter les fidèles de la Communauté, de la synagogue, à venir participer à une réception au cours de laquelle on chantait des Piyoutim, on écoutait des commentaires de la Tora en rapport avec l'événement, mais surtout on mangeait et on consommait des fruits de toutes sortes après avoir récité les bénédictions d'usage.
A la fin de la réception, le rabbin bénissait l’hôte et sa famille puis tous les fidèles présents. Après cela, chacun rentrait chez soi en emportant un petit sachet contenant fruits secs et gâteaux.
Chevat est le mois qui marque les premiers signes du printemps au beau milieu de l'hiver.
À partir du 15, Tou Bichvat, les pluies commencent à diminuer l'intensité et la nature reverdit.
En 1894 le rabbin Eliahou Guedj publiait à Alger, un petit livre "Le fruit merveilleux" sur Tou Bichvat, et c‘est dans ce livre que se lisait les commentaires et les bénédictions sur les fruits.
Nos traditions
Tou Bichvat est le nouvel an des arbres pour la Terouma et la dîme, le Maasser. Certains pensent que cette date est également importante pour la détermination de la fin de l'interdiction des produits de la Chemita. Et donc :
- les fruits qui ont bourgeonné pendant l’année de la Chemita (avant le début de la nouvelle année) sont exempls de la dîme.
- on doit prélever la dîme et la Terouma sur les fruits qui bourgeonnent le 15 Chevat et ultérieurement.
D’après Maïmonide, on est redevable de la dîme et de la Terouma pour les fruits ayant bourgeonné entre le début de t’année nouvelle et le 15 Chevat pour le Chela (« Chené Louhot Habert » de Rabbi Yechayahou Halévi Horrowicz, 1565-1630), on en est exempt.
Nos coutumes
- Plantation d’arbres en Israël.
- Célébration de la fête des fruits. On dispose sur sa table toutes sortes de fruits, frais et secs, mais particulièrement des fruits qui poussent en Israël. Et plus précisément les sept sortes citées par la Tora (Deut. 8, 7.8). On n’oublie pas les caroubes.
- Consommer des fruits ce jour-là c'est exprimer son attachement à la nature, aux arbres et remercier Dieu de faire revivre la terre et recommencer le cycle des saisons.
- Dégustation de fruits dans l'ordre donné par la Torah. :
On commence par manger les fruits qui poussent en Israël avant les autres, mieux encore, il vaut mieux acheter des fruits qui ont poussé en Israël :ainsi on aura l’occasion de prélever le Maasser.
L’ordre de la Tora est le suivant :g âteaux (Mezonot), vin, olives, dattes, raisins, figues, grenade. L'ordre des bénédictions est le suivant : Meizonot, Haets, Haadama, Chéhakol.
On peut avoir une préférence, une envie de consommer un fruit particulier au moment où tous les fruits sont devant soi.
On ne dit pas de suppliques le 15 Cheval, ni la veille à Minha.