LECTURE DE LA TORAH : Deutéronome 21:10 - 25:19 , 14/24/2024 - 11/Eloul/5784
Par Caroline Elishéva REBOUH
Depuis le début des selihoth du mois d'Eloul, cette sidra est la troisième qui comporte un nombre imposant de mitsvot.
Cette péricope est considérée comme un témoignage car elle contient 74 commandements, et 74 est la guematriya du mot "témoin" עד tel que nous le voyons dans la profession de foi du SHEMA ISRAEL où les lettres ayin et daleth des mots shémâ et ehad sont mises en évidence.
Le texte commence une fois de plus à la deuxième personne du singulier (KI TETSE) et le mot OYVEIKHA est au pluriel :
כִּי-תֵצֵא לַמִּלְחָמָה, עַל-אֹיְבֶיךָ; וּנְתָנוֹ יְהוָה אֱלֹהֶיךָ, בְּיָדֶךָ--וְשָׁבִיתָ שִׁבְיוֹ
Quand tu iras en guerre contre tes ennemis, que l'Éternel, ton Dieu, les livrera en ton pouvoir, et que tu leur feras des prisonniers
Le texte ne nous entretient pas de la guerre comme nous serions en droit de l’attendre mais de la mitsva de prendre femme :
וְרָאִיתָ, בַּשִּׁבְיָה, אֵשֶׁת, יְפַת-תֹּאַר; וְחָשַׁקְתָּ בָהּ, וְלָקַחְתָּ לְךָ לְאִשָּׁה. וַהֲבֵאתָהּ, אֶל-תּוֹךְ בֵּיתֶךָ; וְגִלְּחָה, אֶת-רֹאשָׁהּ, וְעָשְׂתָה, אֶת-צִפָּרְנֶיהָ. וְהֵסִירָה אֶת-שִׂמְלַת שִׁבְיָהּ מֵעָלֶיהָ, וְיָשְׁבָה בְּבֵיתֶךָ, וּבָכְתָה אֶת-אָבִיהָ וְאֶת-אִמָּהּ, יֶרַח יָמִים; וְאַחַר כֵּן תָּבוֹא אֵלֶיהָ, וּבְעַלְתָּהּ, וְהָיְתָה לְךָ, לְאִשָּׁה
Si tu remarques, dans cette prise, une femme de belle figure, qu'elle te plaise, et que tu veuilles la prendre pour épouse, tu l'emmèneras d'abord dans ta maison; elle se rasera la tête et se coupera les ongles, se dépouillera de son vêtement de captive, demeurera dans ta maison et pleurera son père et sa mère, un mois entier. Alors seulement, tu pourras t'approcher d'elle et avoir commerce avec elle, et elle deviendra ainsi ton épouse.
Etant donné que cette lecture est faite pendant le mois d’Eloul où il est souhaitable de "faire teshouva", les commentateurs voient en ces lignes des indices très clairs concernant nos penchants : en effet, si le texte s’adresse au particulier, c’est parce qu’en réalité, D S’adresse à l’individu qui doit se remettre en question et faire « la guerre » à ses ennemis c’est-à-dire à ses penchants (oyveikha). C’est la raison pour laquelle, lorsque le texte poursuit sur l’opportunité pour « le guerrier » (celui qui lutte contre son mauvais penchant) de rencontrer une jolie femme, (eshet yefat toar : une femme très belle), il s’agit une fois de plus de la lutte contre les mauvais instincts et l’allusion à la lutte 30 jours durant est celle des 30 jours du mois d’Eloul pour faire teshouva au terme desquels, l’individu pourra agir à nouveau normalement. Conformément aux commandements.
Parmi toutes les mitsvoth contenues dans cette section, la majeure partie fait allusion au libre arbitre qui va servir à l’homme de moyen de se préserver.
Une autre mitsva : celle du parapet ( מעקה – maâké).
Il incombe à tout homme qui construit une maison d’apposer sur le bord du toit une rambarde ou parapet de manière à éviter que quiconque grimpe sur le toit ne tombe et que le propriétaire soit involontairement coupable. Ici encore nous retrouvons des allusions : le toit est le faîte de la maison ainsi que le cerveau (מוח moah) se trouve au sommet de l’homme faire un parapet revient symboliquement, à imposer à notre cerveau/esprit des limites. Le mot מעקה décomposé en sigle signifiera désormais : מעורר עבירה קשה מעבירה que ce qui vient prévenir une infraction est plus dur que l’infraction elle-même.
En revenant au premier verset de la parasha, nous voyons que l’assurance de l’aide que D apporte à Ses créatures stipulée dans la Guemara (אפתח לכם פתח של מחט) ou dans la tefila où D nous apporte trois sortes d’aide et de secours :ך עוזר ומלמושיע ומגן à propos de ces mots, le Gaon de Vilna enseigne : מלך עוזר il est écrit dans la Guemara que si le mauvais penchant essaye par tous les moyens de vaincre l’homme, il suffit qu’il fournisse un tout petit effort pour que l’Eternel vienne et te fournisse toute l’aide nécessaire. Lorsqu’il est écrit מושיע cela signifie qu’il s’agit d’un secours inopiné qui vient sauver la créature même dans un moment peu prévisible.
L’aide (עזרה) ne peut être véritable que lorsque le mouvement est initié des deux parties car sinon, cela n’est pas une aide. C’est pour cela que si l’individu commence son retour vers le sentier éclairé par la Torah, D lui viendra en aide pour compléter ses efforts et ses actes.
En ce mois d’Eloul, il est bon de lire matin et après-midi le psaume 27, pratiquez la tsedaka, prenez de bonnes et nouvelles résolutions, pardonnez à votre prochain, observez le shabbat, prenez sur vous de lire trois psaumes par jour de manière à ce que jusqu’à la fin de Yom Kippour soit terminé le livre des Psaumes.
Au mois d’Eloul et de Tishri, si vous ne savez pas l’hébreu, si vous ne savez pas prier, sachez que D est ici, tout proche, et parlez lui, IL est là, IL écoute les prières de chacun d’entre nous et dans toutes les langues. IL ATTEND VOS PRIERES RECITEES AVEC AMOUR ET SORTANT DE VOTRE CŒUR.
Caroline Elishéva REBOUH