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LECTURE DE LA TORAH : 'Hayé Sarah: Genèse 23:1 - 25:18

ABRAHAM ET SARA REINCARNATION D’ADAM ET EVE ?
Par Caroline Elishéva REBOUH

Cette péricope contient de multiples enseignements  parmi les plus passionnants.

Nous commencerons par nous étonner lorsque nous voyons le mot shana (année) se répéter à l’annonce de l’âge atteint par Sara à sa mort et nous connaissons le sens classique donné à ceci sur la beauté, la pureté et la vertu de Sara à chaque étape de sa vie, cependant, ainsi que nous le verrons plus loin, lorsque la Torah nous dit : ויהיו חיי שרה.....שני חיי שרה

"La vie de Sara fut….. telle fut la durée de sa vie".

Nous savons qu’en général, lorsqu’un verset commence par « vayehi » (et vayhyou est la conjugaison à la 3ème personne du pluriel de vayehi), cela annonce un malheur or, un être humain mourant à l’âge de 127 ans, on ne peut appeler ceci un malheur véritable  sauf que l’enseignement contenu dans ceci est que la vie de Sara est séparable en deux parties inégales en tous points la première étant que 100 ans durant (90, jusqu’à la naissance d’Isaac, puis encore 10 années en cohabitation avec Agar et Ismaël), Sara a été malheureuse tant elle avait enfoui profondément en elle un désir légitime de maternité puis elle a  souffert pendant les 10 années qui ont suivi la naissance d’Isaac en supportant les railleries et les manifestations d’inimitié d’Ismaël. Ce ne sont, par conséquent, que 27 années d’un bonheur incomparable qu’a vécues Sara, nous enseigne le « Orah Hayim[1] ».

Le midrash raconte que lorsque D ordonna à Abraham de Lui sacrifier son fils, son unique fils, Isaac, Abraham, entier dans sa foi pour l’Eternel, et sans aucune réticence, ni sans aucune peur, alla se coucher tranquillement le soir puisqu’il est écrit : וישכם : le matin, il s’est levé et le texte ne nous dit pas qu’Abraham n’a pas dormi de la nuit, ceci  révèle donc à quel point Abraham était confiant.  Puis, le Satan, vint rapporter à la mère d’Isaac que celui-ci avait failli être égorgé par son père.

C’est alors que Sara a poussé 3 très grands cris et s’effondra rendant son âme au Créateur.

Se posent alors des questions :

1)      Pourquoi Sara fut-elle surprise d’apprendre la nouvelle ? Abraham  ne lui avait-il donc pas parlé de cette ligature qui allait avoir lieu ?  Réponse : En effet, Abraham garda cette « expédition » pour lui car, sachant que Sara était d’un niveau de prophétie supérieur au sien, il a jugé qu’il n’avait pas à la mettre au courant si HaShem ne le lui avait pas appris. 

2) Que s’est-il passé lorsque le Satan s’est adressé à Sara ? Elle « reconnut » le serpent qui s’était adressé à elle (Hava)

3) Pourquoi Sara s’est-elle effondrée ? Elle avait une foi inébranlable en D alors pourquoi n’a-t-elle pas réagi avec calme ? C’est parce qu’elle savait que les incrédules de l’époque soupçonnaient Sara d’avoir été enceinte du fait d’Avimelekh et en conséquence, ils pensaient qu’Abraham voulaient sacrifier Isaac pour « laver » son honneur. A quoi Abraham répondit que si D lui avait demandé de sacrifier Isaac c’est, justement, parce qu’il est pur et ne porte en lui rien de répréhensible !

Les Sages rapportent que les 3 sonneries du shoffar de rosh hashana sont en rapport avec les 3 hurlements poussés par Sara.

Dans la sidra précédente, Abraham avait, on s’en souvient,  poursuivi un veau qu’il voulait faire apprêter pour ses illustres visiteurs. Le midrash rapporte qu’en poursuivant cette bête, Abraham avait aperçu Adam et Eve allongés et des bougies allumées à côté d’eux. En racontant ceci à son épouse, celle-ci  émit le vœu d’être enterrée là-bas. Le texte appelant ce veau bakar les Sages en ont tiré un enseignement car en plaçant les lettres de bakar (beith-kouf-resh) dans un ordre différent : kouf-beth-resh on obtient le mot kever qui signifie tombeau. Or, depuis le début de Bereshit et jusqu’au chapitre XV de ce même houmash, de nombreuses générations se sont succédées (20) et 2000 ans se sont écoulés sans que ne soit faite une allusion à un tombeau quelconque ce n’est que lors de l’alliance conclue entre D et Abraham –Brith beyn habetarim – que D fait allusion au tombeau en promettant : ואתה תקבר בשיבה טובה   : « tu seras  enterré à un grand âge ». Auparavant, à chaque fois qu’il est question de la mort de l’un des personnages bibliques il est simplement écrit : וימת   il est mort.

Avant que Sara ne meure, Abraham apprend qu’à Haran est née une fille du nom de Rivka. Le Zohar haKadosh, à ce propos, enseigne que D ne laisse jamais une lumière (entendez un être d’exception, un juste) ne s’éteigne sans envoyer sur terre quelqu’un pour le remplacer et donc, Rivka ou Rebecca, est considérée comme celle qui remplaça Sara. Les midrashim nous content que tant que Sarah vivait, une lumière était toujours allumée d’un shabbat à l’autre, que la bénédiction régnait toujours sur la pâte du pain qu’elle pétrissait et sur laquelle elle prélevait la « halla » et, ensuite, un petit nuage survolait en permanence la tente de Sara. Dès la mort de Sara, la lumière  et le nuage disparurent, pour ne réapparaître qu’après l’union d’Isaac et Rebecca.

  Ceci nous entraîne plus loin encore car, en dehors du fait que nous voyons ici une allusion aux 3 mitsvoth attachées à la femme : l’allumage des bougies, le prélèvement de la halla et l’observance de la pureté familiale, les commentaires plus profonds  abordent d’autres domaines : les 3 fautes qui provoquent la déchéance du peuple juif soit : la avoda zara ou idolâtrie, la shefikhout damim ou le crime de verser le sang pour rien et le guilouy ârayoth ou les relations intimes interdites.  Ces trois fautes ont une importance si grande que l’être qui faute dans l’un de ces trois domaines doit mourir plutôt que de faire ce péché.  Nous y reviendrons dans quelques lignes.

Adam et Eve en mangeant du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal ont, en quelque sorte, perpétré le premier vol de l’humanité car il leur était interdit de prendre ce fruit et ils sont passé outre.  Mais, en écoutant le mensonge du serpent ils ont, en quelque sorte, imaginé que l’arbre de la connaissance était présent avant tout et donc c’est une digression de l’idolâtrie.  En consommant le fruit interdit ils ont entraîné la « peine de mort » sur l’homme, (shefikhout damim) et le guilouy ârayot s’est produit dans la séduction de la femme par le serpent (guilouy ârayoth) et le fait que la femme a été sujette aux « écoulements » menstruels (nidda).

Les 3 patriarches ont « réparé » ces 3 fautes par leur attitude :

 Abraham, en détruisant les idoles et en enseignant le monothéisme aux idolâtres et en enseignant qu’il est interdit de voler,

Isaac, qui répara la faute de verser du sang pour rien en acceptant d’être sacrifié (âkeda),

Jacob qui répara le guilouy ârayoth car il a commencé sa vie « d’homme » à 84 ans, comme le démontre la guemarat shabbat.

Mais, où est le lien avec les 3 mitsvoth de la femme ?

ALLUMAGE DES BOUGIES : En entraînant Adam à transgresser la parole de D, Eve a éteint une certaine lumière qui éclairait le monde et, il appartient donc à la femme de rallumer cette lumière chaque veille de shabbat.

PRELEVEMENT DE LA HALLA : En élevant la halla prélevée sur la quantité de pâte pétrie, la femme annule les pensées idolâtres.

NIDDA :  Car, en respectant la pureté conjugale, elle participe au fait que la Shekhina (présence divine) soit toujours présente.

Par ces trois actes, la femme rappelle l’allumage de la ménorah au Temple ainsi que la présentation des pains de proposition (lehem hapanim) et la Shekhina dans le Temple.

La  question qui se pose sur la façon dont est morte Sara :

Pourquoi Sara - qui avait une foi inébranlable et un niveau de prophétie élevé- a-t-elle rendu l’âme en apprenant la ligature d’Isaac, c’est parce que, nous dit le Sifté Hakhamim[2],  étant la réincarnation d’Eve, elle a « reconnu » dans le Satan venu lui apprendre la ligature d’Isaac, le serpent qui l’avait entraînée à fauter et, plutôt que de faillir une autre fois, elle a rendu son âme au Créateur.

Caroline Elishéva REBOUH

 

 


[1] Orah Hayim = Rabbi Hayim Ben Atar naquit à Salé au Maroc en 1696 et décéda à Jérusalem (enseveli au Har HaZeitim) en 1743.

[2] Shabtay Bass 1641-1718  auteur du Îkar Sifté Hakhamim sur Rashi.

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