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Bienvenue sur le site de l’association MORIAL

Notre objectif : sauvegarder et transmettre la mémoire culturelle et traditionnelle des Juifs d'Algérie. Vous pouvez nous adresser des témoignages vidéo et audio, des photos, des documents, des souvenirs, des récits, etc...  Notre adresse

 e-mail : morechet@morial.fr -  lescollecteursdememoire@morial.fr

L’ensemble de la base de données que nous constituons sera  régulièrement enrichie par ce travail continu de collecte auquel, nous espérons, vous participerez activement.  L'intégralité du site de Morial sera déposée au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (MAHJ) à Paris, pour une conservation pérenne .

Tlemcen, le kiosque à musique au centre ville
Médéa : rue Gambetta (1945)
Alger : rue d'Isly (1930)
Une oasis à Ouargla (Territoire du Sud algérien)
La Grande Poste d'Alger (Photo J.P. Stora)
Square Bresson
Lycée E.-F. GAUTIER D'ALGER
Service Alger - Bouzareah
Alger : le marché de la place de Chartres
MEDEA - Le Café de la Bourse
Guyotville - La Plage

LE DEBARQUEMENT ALLIÉ LE 8 NOVEMBRE 1942, ou la "TORCH OPERATION"                    

Je souhaite  rappeler certains faits personnels antérieurs à l'évènement majeur qui a été la première victoire des alliés contre l’Allemagne hitlérienne : le débarquement allié en Afrique de Nord

- 17 juin 1940 : Premier jour des épreuves du premier bac à Alger.

A midi, Pétain à la TSF, vient d’ annoncer une demande d’armistice. L’effondrement est tel que je n’ais plus la force de manger.

L’après-midi, le sujet demandé était “ de la coopération franco-britannique pendant la guerre”!!. Que dire, à cet instant de notre défaite, et en imaginant déjà ce qui pourrait nous arriver si les nazis débarquaient en Algérie. 

Cet été là me rappelle nos vacances de 39 en France et le rappel précipité à Alger, car mon père venait de recevoir sa feuille de mobilisation.

- Octobre 1940 : Entrée en classe de philo.

Prêt à envisager déjà l’arrivée, l’année suivante, en Faculté,  PCB, puis Médecine. Les lois de Vichy sont promulguées à cette période de l’année, mais ne m’empêchent pas de rester en philo. Cette année scolaire 40-41 est vécue avec beaucoup de tristesse et d’angoisse.

Alger voit arriver de nombreux métropolitains, juifs français en grande majorité, qui veulent échapper à la zone occupée, en espérant que l’Afrique du Nord leur servira de refuge. Certains d’entre eux envisagent déjà de partir aux Etats Unis. Les Anglais, notre seul espoir, résistent aux bombardements, et nous remplissent d’admiration.

- Juin 1941 : Les Allemands envahissent la Russie.

Leur avance foudroyante fait penser à certains français que l’Allemagne est l’espoir de la nouvelle Europe, comme l’écrivent quelques écrivains français (Chardonne, Jouhandeau, Brasillac, Drieu de la Rochelle et d’autres), invités en Allemagne par Goebbels.

Le bac de philo passé, je suis refusé à la Faculté d’Alger, car les lois de Vichy sont appliquées même pour les juifs français (mon père avait fait la guerre de14-18, blessé et décoré de la Croix de Guerre), car le Décret Crémieux, venant d’être abrogé, privait les juifs d’Algérie de leur Nationalité Française et les réduisait à “un Statut d’Indigènes sous la Protection de la France”.

Tous les Professeurs juifs des Lycées et de la Faculté d’Alger qui avaient perdu leur poste s’étaient groupés pour former un Collège d’Enseignement Supérieur et permettre ainsi aux lycéens et étudiants juifs évincés des établissements publics de poursuivre leurs études.

C’est bien à cette période que je pensais rejoindre les Forces Françaises Libres via Gibraltar, mais sans succés, car une tentative récente venait d’échouer et les jeunes gens arrétés avaient été déportés dans le Sud Algérien.

Ne trouvant aucune issue immédiate, je décidais alors d’entrer en contact avec la Colonie Anglaise d’Alger par l’intermédiaire d’un prêtre anglican qui me mit en rapport avec une jeune anglaise Mrs Thuyl, future épouse du colonel John Knox, à l’époque attaché militaire du Consul Général des Etats-Unis, Mr. Robert Murphy. C’est avec elle et le commissaire Achiary que je devais travailler dans un service de renseignements, à ma sortie de prison dès le 11 novembre 1942.

- Décembre 1941. Pearl Harbour.

Les Américains entrent en guerre, et notre espoir renaît,mais l’année 1942 est une année noire. Hitler est encore vainqueur sur tous les fronts d’Europe et son allié japonais a conquis toutes les îles du Pacifique. Il y a 12 000 soldats de Vichy à Alger, plus la police et 2 000 fascistes du SOL- premier nom de la Milice, plus l’administration.

Le rôle joué par Robert Murphy, représentant personnel du Président Roosevelt à Alger secondé par quelques adjoints dont le colonel John Knox, est essentiel pour l’élaboration d’un débarquement allié en Afrique du Nord. Le Consul Général Américain multiplie les contacts avec le général Weygand qui refuse de changer de camp, et qui, dès 1941, faisait la tournée des popotes en Algérie pour renforcer les officiers de l’Armée d’Afrique dans leur fidélité au Maréchal.

Dès 1941, quelques noms comme le Commissaire Achiary, mon compagnon de lycée Mario Faivre, Henri d’Astier de la Vigerie (qui a le contact avec les Américains) et les frères Carcassonne ainsi que José Aboulker, l’organisateur du débarquement allié à Alger, avec son père le Professeur Henri Aboulker décident d’unir leurs efforts pour grouper tous ceux qui veulent lutter contre Vichy et l’envahisseur.

- 22 juillet 1942 : Roosevelt poussé par Churchill qui est le vrai visionnaire de cette affaire décide de l’opération Torch *

Ce nom est choisi par Roosevelt pour évoquer "la torche de la statue de la Liberté et de la démocratie éclairant le monde”. Cette opération sera sous le commandement du général Eisenhower.

- 23 octobre 1942 : une entrevue capitale

Véritable conférence au sommet, dans une ferme près de Cherchell, à 100 kms à l’ouest d’Alger.  Sont réunis quelques Français de tout bord politique, extrême droite, monarchiste, républicains convaincus et les représentants alliés : le Consul Général Robert Murphy, et son adjoint. À minuit, débarque d’un sous-marin le général Clark, adjoint d’Eisenhower accompagné par plusieurs officiers supérieurs Américains et Britanniques. Sont également présents du coté militaire français , le général Mast, le colonel Jousse commandant la garnison ainsi que deux officiers supérieurs de l’armée de l’Air et de la Marine.

Au cours de cette réunion, une perquisition par des policiers faillit faire capoter l’opération, mais heureusement réussie grâce à la coopération d’officiers garde-côtes acquis à la Résistance.Quant aux officiers Américains et Britanniques, ils rencontrèrent les pires difficultés avant de pouvoir rejoindre leur sous-marin au bout de plusieurs heures.

- Ce n’est que huit jours après la rencontre de Cherchell que José Aboulker apprend la date du débarquement.

Etudiant en Médecine alors âgé de 22 ans, futur neurochirurgien, il est l’organisateur avec minutie de cette opération après avoir recensé tous les points stratégiques d’Alger: le QG de l’armée, les commissariats, le Gouvernement Général, la Préfecture, Radio-Alger, la Poste, et relevé tous les plans et photographié toutes les issues, et enfin recruté 800 hommes dont seulement la moitié aura eu le courage de participer à cette opération.

- Le soir du 7 novembre : Radio Londres diffuse le fameux message :”Allô, Robert, Franklin arrive”,

Ce qui confirme l’arrivée des Anglo-Américains pour le lendemain. La veille, les principaux chefs de groupe d’Alger avaient été convoqués par José Aboulker pour être présentés à Robert Murphy et au colonel Jousse.

Pour ma part, les trois jours précédants le 8 novembre, j’avais été de nouveau contacté pour répondre à une action imminente.

Dés le samedi soir 7 novembre, après avoir accompli quelques missions tests dans Alger, je recevais l’ordre de me rendre au domicile du Docteur Morali-Daninos qui avait la charge du Secteur Place du Gouvernement, Amirauté, Bab-El-Oued.

C’est précisément, en bas de son domicile vers 23 heures, que nous ont été distribué des armes, des vieux fusils Lebel de la dernière guerre, car les armes promises ne nous étaient jamais parvenues, ainsi que des brassards des “Volontaires de place” que nous avait fourni le colonel Jousse -ironie du sort- destinés aux fascites SOL pour maintenir l’ordre en cas de débarquement. Grâce à des ordres de mission signés par le Général Mast et José Aboulker, tous les postes de garde de tous les points stratégiques avient été remplacés.

C’est ainsi qu’avec le Docteur Morali-Daninos en tête, en uniforme de Médecin Lieutenant, nous nous sommes dirigés, moins d’une trentaine, dans un premier temps, vers un commisariat, rue Bruce situé prés du Palais d’Hiver que nous avons neutralisé avant de nous rendre maîtres du Palais d’Hiver lui même (Commandement des Forces d’Afrique du Nord : Général Juin). Notre section était commandée par le lieutenant Sirot.

Vers minuit, tous les commissariats sont occupés, ainsi que le QG de l’armée, la Grande Poste , la Radio.Toutes les lignes téléphoniques d’Alger ont sauté, sauf le fil direct police.
Seule l’Amirauté n’a pu être réduite par manque d’effectifs, ce qui va nous causer de grosses difficultés par la suite. En effet, tout semblait bien aller, alors que la ville d’Alger dormait, occupée par 400 jeunes gens et que les Américains étaient en train de débarquer à Sidi-Ferruch, là même où les Français avaient débarqué en 1830.

- Le samedi 8 novembre

Brusquement vers 4 heures du matin, contre toute attente, des coups de canon tirés par deux destroyers contre le port d’Alger font basculer la situation. Alger se réveille et les forces de Vichy vont rapidement réagir, car le général Juin commandant en Chef des forces d’AFN et son chef supérieur l’Amiral Darlan de passage à Alger refusent de donner l’ordre aux troupes françaises d’accueillir les Américains comme des alliés.

Des ordres sont alors donnés pour demander aux Gardes Mobiles d’intervenir et de libérer Darlan et Juin retenus prisonniers par l’aspirant de réserve Bernard PAUPHILET

C’est vers 6 heures du matin, alors que le Docteur Morali- Daninos vient nous inspecter, que je lui fais part de mon étonnement de ne pas apercevoir les troupes alliées venir nous relever comme le plan l’avait prévu la veille au soir.

Le Docteur Morali Daninos est reparti ensuite vers l’Amirauté. Peu de temps après, un peu avant la levée du jour, en faction devant le Palais d’Hiver, j’ai aperçu dans la brume du matin, une Compagnie de Gardes Mobiles qui venait de prendre position autour du Palais d’Hiver, prête à tirer sur nous.

Pour éviter un massacre, le lieutenant Sirot nous a donné l’ordre de nous rendre.

Je me revois encore, les bras en l’air, mes poches pleines de balles, interpellé par le Secrétaire Général du Gouvernement Général, à l’époque, Monsieur Ettori, et traité de gaulliste terroriste.
Mes camarades et moi avons été arrétés et interrogés jusqu’au milieu de l’après-midi, puis transferrés dans des camions bachés à la Prison de Barberousse où nous somme restés cinq jours.

Au cours de ces journées décisives, Darlan et Juin ont été obligés de signer un armistice avec les Américains sans les avoir vraiment combattus.
Nous avons été libérés, grâce à un message que j’avais pu faire parvenir au Colonel John Knox, par l’intermédiaire d’un camarade emprisonné avec moi, Ciosi. Son père, professeur de mathématiques avait réussi à lui rendre visite.

Dés ma libération, le 12 novembre, j’ai rejoint l’équipe du Colonel John Knox dont l’épouse dirigeait un service de renseignements avec le Commissaire Achiary, à la “Casa Italiana”, Boulevard Victor Hugo à Alger.

Après quelques semaines passées dans ce centre de renseignements, j’ai d’abord rejoint l’Armée Américaine, puis l’Armée Française où j’ai pu, grâce à ma connaissance de la langue anglaise, être muté dans une unité combattante de l’Armée de l’Air comme officier de liaison dans une unité Américaine de l’US AIR FORCE, la "9° Tactical Air Force" basée en Corse à Ghisonaccia C’est ainsi que j’ai participé à la campagne de Corse, d’Italie, de France et d’Allemagne. J’ai été démobilisé en novembre 1945, date à laquelle , j’ai pu reprendre mes études de Médecine interrompues dès1941 par les lois de Vichy et par la guerre.

J’ai été décoré de la Croix de Guerre à l’Ordre de la Brigade avec Etoile de Bronze le11/02/47 pour cette action de résistance.

Cette aventure vécue, la semaine de mes vingt ans, reste un souvenir inoubliable. Vichy et ses généraux arrêtés par des gamins.

Les deux mille hommes du général Américain RYDER commandant l’opération qui sont allés des plages de Sidi-Ferruch sur les collines qui dominent Alger. Ce même général ne peut pas croire que des civils ont été capables de paralyser les 12 000 soldats de l’ Armée d’Afrique. Alger va devenir pendant de longs mois le Centre du Commandement Allié, véritable plateforme d’où partiront les futurs débarquements de Corse, Sicile, Italie et Provence le 15 août 1944 où j’ai débarqué.

Mais Alger, dés novembre 42, est aussi le lieu des intrigues entre le Général Giraud, l’Amiral Darlan éxécuté par Bonnier de la Chapelle en décembre, l’ irruption inattendue du Comte de Paris, et puis les discordes Giraud - de Gaulle qui vont se terminer par l’arrivée et la prise de pouvoir par de Gaulle et le retour progressif des libertés supprimées par Vichy.

Enfin, c’est à Alger que va s’installer le Gouvernement Provisoire de la France avec le retour des libertés républicaines avant la libération de la Métropole.

                                 

 

Paul MOLKHOU, décédé le 15 septembre 2017 dans sa 95e année, était l'un des derniers survivants des acteurs de l'opération TORCH.

Il est décoré de la Croix de Guerre et Chevalier de la légion d'Honneur. 

Pour en savoir plus : 

Le Docteur Paul Molkhou nous a transmis un discours prononcé le 23 novembre 2011, lorsqu'il a été fait chevalier de la Légion d'Honneur.

Il retrace l'épopée de l'opération TORCH, sa carrière militaire puis médicale.

Cliquer sur le lien :  Paul Molkhou discours légion d'honneur

 

Commentaires (8)

1. gozlan lucien Jeu 21 Mars 2013

Charlin dit :23 novembre 2011 à 14:44 avec mes excuses à Terre d’Israel : mon commentaire que je croyais censuré était paru dans le fil :

» L’Association Moriel commémore le 8 novembre 1942 Par Claude Levy »

je le resume : arrêtés mon pére et mes oncles furent conduits à Barberousse , prison d’Alger , où un haut gradé français passa en revue tous ceux qui comme eux avaient été arrêtés en leur disant :
» si ce débarquement reussit , vous serez des héros , s’il echoue , vous serez fusillés « »
Ils furent libérés quelques jours plus tard …
Ce gradé allait devenir plus tard le Marechal JUIN …

2. Paul Molkhou Dim 06 Jan 2013

Docteur Letellier
Cher Collègue et Ami,
Très touché par les mots que vous m'avez adressé. Vous savez quand on a vingt
ans tout semble possible et il était normal que je m'engage comme
bien d'autres l'ont fait en prenant encore plus de risques. je serais très heureux de vous projeter un DVD réalisé par le Maire de Soisy sur Seine ( ma résidence principale) à l'occasion de la remise de ma Légion d'Honneur. Je connais vos compétences anglo saxonnes que je partage entièrement
Encore merci et à bientôt,j'espère

Paul Molkhou
06 19 18 06 20

3. Edouard Letellier Mer 02 Jan 2013
Cher monsieur,
Merci beaucoup pour ce témoignage admirable pour nous apprendre cette page de l'histoire où vous avez joué un rôle. Quelle belle action et que de risques pris, vous mettez en silence tous ces risques par pudeur, mais nous savons O combien ils étaient grands.
Encore une fois vous nous donnez une leçon, par l'exemple, puissions nous vous suivre.
merci infiniment
Edouard Letellier

4. Nhân PHAM THI Mer 02 Jan 2013
Monsieur
C'est avec beaucoup d'émotion que je lis votre discours. Je tiens à vous retémoigner toute mon admiration et mon respect. Votre parcours éclaire au quotidien le notre et nous rappelle l'importance des lumières de votre mémoire sur nos actes.
Nhân PHAM-THI
Un allergologue sur vos traces

5. Habib Chabane Mar 01 Jan 2013
Bravo mon cher Paul pour cette admirable page d'histoire (commune) dont tu es l'auteur à double titre. Et toutes mes félicitations pour cette distinction vaillamment méritée.
Avec toute mon admiration, ma reconnaissance et ma fidèle amitié.
Habib

6. ZAGOURY Gérard Ven 16 Nov 2012
Cher Monsieur MOLKHOU,
votre témoignage force le Respect et l'Admiration! Il est exemplaire et devrait
servir aux jeunes d'aujourd'hui qui, semble-t-il,ont perdu une partie des valeurs qui vous ont motivé.
Respectueuses salutations d'un homme de 67 ans né en Algérie.

7. Levy Georges (site web) Mer 14 Nov 2012
Cher Monsieur,

Merci pour votre émouvant témoignage. Puisse-t-il éveiller les consciences et souvenirs endormis en métropole.
Israel a le mérite de rappeler l'action courageuse de résistants comme vous. Que les jeunes générations n'oublient jamais ce 8 Novembre 1942 qui fut une réussite exceptionnelle, un tournant contre l'ennemi nazi, grâce déjà des juifs alors privés de la nationalité française. Que ces faits glorieux, avec tous leurs détails, trouvent leur place dans les livres d'Histoire de nos établissements scolaires.

8. Témoignage de Lucien Gozlan - 18/09/2017

Novembre 2012

Soixante dix ans ont passe

J ai fais parti des 400 gamins decrits par Jose ABOULKER........"

Et voila mon premier contact avec le docteur Paul MOLKHOU, survivant de l intervention de ces jeunes gamins dans la nuit du 7 au 8 novembre 1942 a Alger, pour aider les americains a debarquer aux environs d Alger, les armes a la main, au risque et peril de leur propre vie et pour engager l armee francaise a reprendre le combat aux cotes des Allies contre l Allemagne nazie.

C est sur skype , en Israel, que je me presente au docteur : " je m appelle GOZLAN Lucien, je suis ne en janvier 1942 et j ai habite avenue de la bouzarea a Alger jusqu en 1962.

Un echange de propos me rend fou de joie. J ai un survivant en direct, de ces jeunes gamins d Alger 70 annees plus tard.

J ai eu d innombrables conversations telephoniques avec "Paul".

Rentre a Plan de Cuques, on se telephone souvent, je lui raconte le 8 novembre 1942, la place du gouvernement, la rue bab azoun, mon quartier bab el oued, Nelson, la rue Eugene Robes, le lycee Bugeaud....

Tous mes souvenirs se bousculent, avec Paul, j ai l impression d avoir 20 ans en novembre 1942.

Une amitie simple s est cree, je veux monter a Paris, je voudrai rencontrer d autres personnes survivantes de ce haut fait de resistance dont a 42 ans je meconnaissais l existance de cet exploit, Comment de jeunes juifs et quelques autres ont pu, en si petit nombre, arreter les plus hautes autorites civiles et miitaires a Alger, les armes a la main.?

C est Paul qui me propose l hebergement en aout 2013, je connais Paris, comme ci, comme ca, mais pas Soissy-sur-Seine.

Et puis quand je me presente a lui, a son domicile, je le retrouve, en chair et en os.

Quel accueil innoubliable il m a reserve. On discute d Alger, il m a reserve un repas "cacher".

Si age et encore la force d aller et venir pour faire le service.

Sa dame de menage m a prepare une patisserie. Je ferai sa connaissance le lendemain matin : '' Cela fait 35 ans qu elle est a notre service.''

Je suis retourne le voir avec monsieur DELAS en novembre 2014, il etait un peu affaibli, mais refusait de se faire aider, un courageux, mon ''Paul''.

Paul s en va, mais il sera dans mon livre, a la place que je vais lui reserver, aupres de ses jeunes camarades de combat, afin qu ils ne soient plus dans l histoire de la resistance francaise, Les Oublies du 8 novembre 1942 a Alger.

A ma connaissance, il reste 2 survivants.

Lucien Gozlan

 

 

 

Commentaires   

+1 # D. Boussens 09-11-2016 22:06
Monsieur,

Merci de ce témoignage. Votre courage fait écho à celui de mon grand-père Jean Buetter-Scotto, âgé de 42 ans au moment des faits Il a participé à l'opération Torch et a ,reçu la décoration de la Médaille de Bronze du Congrès américain et la Freedom Medal. Il habitait Alger - El-Biar, où il était architecte. L'auriez-vous rencontré ?
Je serais si heureuse de rencontrer quelqu'un qui aurait pu le connaître. J'ai les documents déclassifiés des archives ,atonales américaines.
Merci beaucoup.
Avec ma profonde considération,

Béatrice D. Boussens
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0 # D. Boussens 09-11-2016 22:07
J'ai fait des fautes, Son nom est Jean Beutter-Scotto.
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0 # Paul 18-03-2022 21:18
Oui, je l’ai rencontré. Ce fut un brave homme.
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