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Bienvenue sur le site de l’association MORIAL

Notre objectif : sauvegarder et transmettre la mémoire culturelle et traditionnelle des Juifs d'Algérie. Vous pouvez nous adresser des témoignages vidéo et audio, des photos, des documents, des souvenirs, des récits, etc...  Notre adresse

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Tlemcen, le kiosque à musique au centre ville
Médéa : rue Gambetta (1945)
Alger : rue d'Isly (1930)
Une oasis à Ouargla (Territoire du Sud algérien)
La Grande Poste d'Alger (Photo J.P. Stora)
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Alger : le marché de la place de Chartres
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Guyotville - La Plage

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Afin de pallier la morosité ambiante, nous vous proposerons régulièrement des extraits du dernier ouvrage de notre Président d’honneur, Didier Nebot. A travers cette fable fantastique, véritable livre de mémoire(1492-1914), vous pourrez vous évader du contexte anxiogène actuel.

Episode 2

David se réveilla à l'aube. Il ignorait toujours sur quelle terre Dieu l'avait fait débarquer. Le chef du douar avait entendu parler de ces juifs et de ces Arabes qui avaient fui l'Espagne. Ils étaient arrivés en masse une année auparavant.
Ce jeune garçon avait-il navigué seul sur cette frêle embarcation durant tout ce temps ? Il décida de le conduire à Cherchell situé non loin de là. Il pourrait y rencontrer les Andalous, ces Arabes qui s'étaient échappés de Grenade.

 Au moins parleraient-ils la même langue et pourrait-on connaître son histoire.

 

Ils étaient une bonne dizaine d'adultes, suivis d'une ribambelle d'enfants criards, à se mettre en route. Dans un ciel bleu sans faille, le soleil diffusait une forte chaleur que tempérait la brise matinale. La petite troupe longea des ruines étranges, encore majestueuses, malgré les dégâts du temps : aqueducs romains à moitié détruits par le poids des siècles, vieilles pierres habitées par le lierre et les insectes. Quand apparut au loin la silhouette d'un village, le chef se tourna vers lui et tendit un doigt en souriant: « Cherchell ».

Les quelques rues du village menaient toutes à une place grouillante que les allées et venues incessantes de la populace enveloppaient dans un nuage de poussière blanche. Une animation assourdissante, un marché coloré aux ombres variées et multiples, à la fois languissantes et mouvantes, étourdirent David. Il écarquillait les yeux, revigoré par cette étonnante ambiance, lorsqu'il aperçut d'étranges créatures accroupies au sol qui lui jetèrent un regard dédaigneux. Il n'avait jamais vu de dromadaires, ni d’hommes vêtus de longues robes, la tête drapée d'une coiffure faite de larges bandes de tissu. Il n'avait jamais vu de femmes au visage peint de bleu et aux mains orange. À l'étal des marchands, il découvrait des plantes et des fruits inconnus, leurs parfums se mêlaient à d'autres senteurs fortes et suaves, qui flattaient son odorat et qui lui faisaient oublier les nuages de mouches que d'indolents vendeurs chassaient à l’aide d'une palme flexible.

Le chef du douar finissait de palabrer avec des hommes vêtus de noir, quand soudain une main s'abattit sur David. Apeuré, il se retourna. Un individu à la mine douteuse l'interpella en espagnol. David resta muet de stupeur avant de retrouver dans sa mémoire le sens des mots. Mais aucun son ne sortait de sa gorge, l'homme reprit alors :
– Tu viens d'Espagne, petit.
– Oui, répondit-il
– Tu es juif, c'est ça.
– Oui, répondit-il
– Comment se fait-il que tu viennes seulement de débarquer ?

Alors David sortit de sa torpeur et raconta son effroyable odyssée. Par raison, avec sa famille, il avait dû se convertir, en Espagne, et remettre à plus tard le moment du départ. Malheureusement, le destin s'était acharné contre eux. Sa mère et sa sœur avaient été massacrées à Valence et son père s'était mortellement blessé sur le petit bateau de fortune qui les emmenait hors d'Espagne. Il avait continué le voyage seul, durant une ou deux semaines, attendant une mort qui ne voulait pas de lui.

L'arabe écouta, ému et dit :
– Ici tu es en Afrique, petit, à Cherchell, au royaume de Tlemcen. Nous, nous sommes les Arabes de Grenade, les Andalous. Comme toi et les tiens, nous avons fui l'Espagne, il y a un an maintenant, et nous nous sommes établis dans cette ancienne cité romaine. L'endroit est calme et paisible, il n'y a pas de juifs chez nous, tes frères sont dispersés dans d'autres endroits. Sois tranquille, personne ne te fera de mal.

David recevait tant d'informations en si peu de temps, qu'il se sentit vaciller. Il avait traversé la Méditerranée sur quelques planches et il n'était pas mort ! Fallait-il rester ici, accepter la fatalité ou réagir et partir à la recherche du reste de sa famille, de sa tante Myriam, de sa petite cousine Léa, qui lui avait dit un tendre et triste au revoir, un soir là-bas en Espagne, dans le cauchemar.
– Je dois retrouver ma tante ! Aidez-moi ! dit-il
– Nous t’aiderons, petit. À Miliana, vivent quelques familles juives. Le marché se tient dans quelques jours, tu viendras avec nous et ainsi tu verras les tiens.

«A suivre»

         

             Didier Nebot

 

 
 
 
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Commentaires   

0 # Jibril Daho 01-04-2020 19:56
Belle et émouvante histoire. Toda Mr.Nebot. J'espère avoir le plaisir de lire la suite. Bon confinement.
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