Par Gérard Shimon Dadoun, petit fils du Grand Rabbin Sidi Fredj Halimi.
Je me suis très souvent posé la question, à savoir pourquoi dans certaines communautés on distribue des sachets de sel le deuxième soir de Pessah, au moment où on va lire pour la première fois de l’année la bénédiction pour le décompte du Omer ?
Dans le livre du Lévitique (Vayikra), au chapitre 23, Parachat Emor, versets 10 et suivants il est écrit :
"Parle aux enfants d’Israël et dit leur : quand vous entrerez dans le pays que je vous donne et que vous moissonnerez sa récolte vous apporterez l’Omer, prémices de votre récolte, au prêtre.
Il balancera l’Omer devant l’Eternel pour votre agrément, à partir du lendemain du jour de repos, le prêtre le balancera. Vous ferez, le jour où vous balancerez le Omer, un agneau sans défaut dans sa première année comme holocauste pour l’Eternel.… Jusqu’à ce que vous apportiez l’offrande de votre Dieu, c’est un décret éternel pour vos générations dans tous vos lieux de résidence. "
Analysons ce passage : nous constatons que cette loi s’applique en Erets Israël, à partir du lendemain du premier jour de fête de Pessah. D’autre part, c’est une obligation, pour accompagner l’offrande du Omer, d’apporter un agneau comme holocauste.
Depuis la destruction du Temple, nous n’avons plus la possibilité d’offrir à Dieu, un holocauste. De ce fait, le décompte du Omer n’est plus accompagné de cette offrande. Il est seulement en souvenir de ce qui se faisait dans le temple. Ce souvenir est matérialisé de nos jours par la distribution de sachets de sel.
Pourquoi un sachet de sel ?
Il y a lieu de se souvenir, que lors de la création du monde, au deuxième jour, Dieu ordonna que les eaux se séparent entre les eaux du bas les eaux du haut (Berechit – Genèse, chapitre 1, versets six et sept). À l’origine, les eaux du bas se lamentèrent :
"Pourquoi sommes-nous en bas, et vous au-dessus ? O pauvre de nous, nous qui avons été séparés de notre créateur. " Leur séparation s’était effectuée de force et une fois dans les abîmes, elles voulurent s’en échapper et abandonner leur place. Dieu les réprimanda et leur enjoignit de rester là où elles étaient. Puis, Dieu leur promit une faveur. Puisqu’elles s’étaient séparées en son honneur, cette faveur consistait à faire participer les eaux du bas au service du temple. Ces eaux furent destinées à apporter le sel nécessaire aux sacrifices.
Nous comprenons maintenant, que de nos jours ne pouvant plus apporter de sacrifices au temple, aussi, afin de matérialiser cette mitsva, nous conservons un petit sachet de sel, alors que nous commençons le décompte des jours qui nous rapprochent de Chavouot (don de la Torah) afin de montrer notre attachement à Dieu.
Source de l’information : Jacques Nakache
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