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Bienvenue sur le site de l’association MORIAL

Notre objectif : sauvegarder et transmettre la mémoire culturelle et traditionnelle des Juifs d'Algérie. Vous pouvez nous adresser des témoignages vidéo et audio, des photos, des documents, des souvenirs, des récits, etc...  Notre adresse

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L’ensemble de la base de données que nous constituons sera  régulièrement enrichie par ce travail continu de collecte auquel, nous espérons, vous participerez activement.  L'intégralité du site de Morial sera déposée au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (MAHJ) à Paris, pour une conservation pérenne .

Tlemcen, le kiosque à musique au centre ville
Médéa : rue Gambetta (1945)
Alger : rue d'Isly (1930)
Une oasis à Ouargla (Territoire du Sud algérien)
La Grande Poste d'Alger (Photo J.P. Stora)
Square Bresson
Lycée E.-F. GAUTIER D'ALGER
Service Alger - Bouzareah
Alger : le marché de la place de Chartres
MEDEA - Le Café de la Bourse
Guyotville - La Plage

 

Par Jean Luc ALLOUCHE

Portrait du cardinal Cisneros, par Juan de Borgoña (ca. 1878).

Les expulsés de 1391 avaient d’autant plus de facilité à traverser la Méditerranée que des juifs d’Espagne s’étaient déjà installés en Afrique du Nord pour toutes sortes de raisons, tel Rabbi Chaoul Astruc résidant à Alger. Cette ville sera la première a accueillir les expulsés de 1391. Mais le royaume mérinide, dont Alger est la capitale, est en plein déclin et en butte aux attaques de l’Espagne et du Portugal. D’autres rejoindront le royaume zianide, avec Tlemcen pour capitale. De manière générale, l’accueil des musulmans ne fut pas totalement hostile, à l’exception de quelques incidents sporadiques. Pour autant, parfois, ils étaient fort mal reçus, surtout dans les villages, comme en témoigne la Vallée des pleurs.

A rebours, l’accueil de leurs frères locaux n’était pas, à l’occasion, toujours affable.

D’un responsum (téchouva) de Rabbi Yitzhak bar Chéchet (1326-1408) le fameux «Ribach»), concernant le débarquement de 45 réfugiés de Majorque, Valence et Barcelone, il s’avère qu’un quidam juif – d’origine espagnole ! – avait intercédé auprès du cadi afin qu’il empêche ces expulsés descendre de leur vaisseau sans s’acquitter d’une taxe… Bon prince, le cadi refusa cette mesure. Avec ces mots à l’adresse des fidèles musulmans :

« Je croyais que vous étiez des croyants, mais je constate que vous êtes des rebelles. Par conséquent, je ne vois pas pourquoi Dieu vous apporterez votre subsistance en ce monde. Un individu ne vit-il pas en obéissant simplement à la parole de Dieu ? »

(Au demeurant, nombres d’expulsés musulmans d’Espagne se heurtèrent aux mêmes préventions de la part de leurs coreligionnaires d’Algérie…)

A la suite de cet incident, Le Ribach aura cette apostrophe :

« Lorsque j'ai appris que certains Juifs se plaignaient de la venue d'autres coreligionnaires, je n'ai pu me contenir et j'ai annoncé devant quatre ou cinq personnes : voici que le prince et même le cadi désirent les admettre, et ce sont des Juifs qui font obstacle à cela ! Ceux qui chercheront à refouler ces juifs misérables à Majorque éprouveront de la honte dans ce monde-ci et dans le monde futur ! ».

Bon an, mal an, les mégorachim s’installent en majorité le long du littoral, depuis Honeïne à l’ouest, Oran, Mostaganem, Ténès, Alger, Bougie, jusqu’à Tunis. D’autres à Tlemcen, Miliana, Médéa, Constantine…

Il est certain que ces expulsés d’Espagne apportaient avec eux un savoir-faire professionnel, un potentiel économique et une érudition juive susceptibles de concurrencer les locaux. Dès ce moment, s’établissent les prémices d’un clivage entre « autochtones » (tochavim, les résidents) et les « expulsés » (mégorachim) qui s’accentuera avec l’arrivée massive de 1492.

Encore qu’à ce point il faille préciser, autant que faire se peut, les chiffres : selon l’historien Michel Abitbol, le nombre d’exilés séfarades arrivés en Afrique du Nord est estimé entre 20 000 et 40 000 – bien moindre qu’au Portugal (80 000) ou dans l’empire ottoman (entre 40 000 et 60000)1.

A Alger, ces Espagnols sont surnommés kaboussiïn (porteurs de capuches ou de faluches) et les indigènes, chikliïn ou ba’alé hamitsnéfet (« porteurs de turbans »). Plus riches, bénéficiant d’un entregent économique, voire diplomatique, ces « migrants » – dirait-on aujourd’hui – et leurs guides spirituels, tels le « Ribach », Rabbi Chimon ben Tsémah Duran (1361-1444, « Rachbats ») ou Rabbi Efraïm Encaoua (1359-1442) – sa hiloula à Tlemcen demeure dans toutes les mémoires – l’emportent peu à peu sur les vieux rabbins et s’imposent à la tête des communautés.

Ainsi, en 1394, le « Rachbats » (1361-1444) édicte des ordonnances, les Taqanot d’Alger, portant sur les lois matrimoniales qui s’appliqueront à toutes les communautés d’Algérie : le minhag Castilla – la coutume de Castille – devient celle d’Alger.

De même, Rabbi Amram Efrati, issu d’une célèbre famille de rabbins de Valence, devient celui d’Oran.

Pour en savoir plus

L’arrivée et l’installation en Algérie des Juifs d'Espagne (1)

Arrivée en Algérie des juifs espagnols après 1492 (3)

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